Décidément, la Ville rose sera indéniablement l'une des grandes gagnantes de la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Après avoir accueilli un sommet de l'aviation qui a débouché sur la signature de la Déclaration de Toulouse (visant la neutralité carbone pour le transport aérien en 2050) et tout prochainement un congrès des ministres européens chargés de l'espace, Toulouse va accueillir l'ITS European Congress du 30 mai au 1er juin. Au fil des années, celui-ci devenu l'événement de référence pour la communauté des systèmes de transport intelligents (STI).
"Nous avons le doux espoir d'accueillir un jour le congrès mondial de l'ITS, qui vient de se dérouler à Hambourg, mais cela passe certainement par la réussite du congrès européen dans un premier temps. C'est un rendez-vous qui tombe bien car il est labellisé par la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Nul par ailleurs on ne traite autant de problématiques liées aux transports via l'espace, les drones, les vélos, le métro, l'aéronautique, l'hydrogène, etc...", se réjouit Jean-Claude Dardelet, vice-président de Toulouse Métropole et président de l'agence d'attractivité Invest In Toulouse.
Selon les chiffres de la collectivité, ce sont quatre millions de déplacements quotidiens individuels qui sont réalisés chaque jour sur le territoire de la métropole toulousaine. Une statistique qui devrait croître dans les années futures puisque le territoire fait face à une croissance démographique de 15.000 habitants nouveaux chaque année. "C'est un formidable terrain de jeu pour les entreprises de la mobilité", poursuit l'élu local.
Beaucoup d'acteurs ont bien cerné le potentiel de la quatrième ville de France et sont venus s'installés sur le territoire ou ont renforcé leur implantation existante. C'est le cas de Renault, Continental, ou encore Vitesco Technologies pour ne citer que ces grandes entités. De taille plus modeste, des entreprises comme Easymile (qui mène actuellement une expérimentation de véhicule autonome au sud-est de l'agglomération), Ascendances Flight Technologies et son avion hybride, ou Hyperloop et ses capsules envoyées dans un tube, ont par exemple installé leur centre de R&D dans la Ville rose par exemple. Et la liste pourrait être encore bien longue... Côté institutionnel, il faut également rappeler que l'opérateur de transports local Tisséo travaille sur un système Maas, autrement dit une application mobile capable de répertorier et connecter toute l'offre de transports disponible sur un territoire donné.
Entre 3.000 et 5.000 participants
Et pour tous ces projets innovants, l'TS European Congress qui va s'installer au MEETT est une opportunité. "Cet événement va améliorer la visibilité des initiatives publiques et privées présentes sur la métropole en matière de mobilités. Pour ces porteurs de projets ce sont aussi des opportunités de marché à l'international qui se présentent à eux", projet Dominique Faure, première vice-présidente de Toulouse Métropole en charge du développement économique. "Ce n'est pas un salon de ventes mais c'est un salon de contacts", tempère néanmoins Joost Vantomme, le CEO d'Ertico, organisateur du salon.
Ertico est une association européenne, à la fois publique et privée regroupant ainsi 120 partenaires sur le continent, sur toute la chaîne de valeur des mobilités. Cette entité a une importante influence à Bruxelles sur les normes et réglementations qui touchent l'industrie des systèmes de transport intelligents. "Nous sommes une sorte de tremplin ou booster pour les sociétés", se présente son dirigeant.
Pendant trois jours, celle-ci compte réunir à Toulouse entre 3.000 et 5.000 participants dans le cadre de son congrès européen. "Parmi nous, nous aurons des entreprises et des industriels, dont certains auront la possibilité de pouvoir exposer et présenter leurs innovations, des politiciens, des institutionnels et des chercheurs notamment", poursuit Joost Vantomme. Le maire de Lisbonne, prochaine ville qui accueillera l'événement, est attendu, tout comme le commissaire européen Thierry Breton et des ministres français et étrangers. "Nous aurons un casting de haut niveau", promet l'organisateur.
"Échanger et d'avancer ensemble sur la mobilité de demain"
En plus d'une partie exposition et d'une journée ouverte au public (le 1er juin, ndlr), 'ITS European Congress sera l'occasion de présenter environ 300 travaux de chercheurs lors de sessions spécifiques, dont certains pourraient faire l'objet d'une publication scientifique prochainement. "L'idée est d'échanger et d'avancer ensemble sur la mobilité de demain", commente Joost Vantomme. Pour cela, le CEO d'Ertico a également prévu une séquence nommée "ITS Summit", qui rassemblera simultanément 12 groupes de travail différents avec chacun une problématique différente sur la question des mobilités. Chaque rapporteur de groupe devra par la suite présenter des axes de travail pour l'avenir...
Mais pour Toulouse et son écosystème, l'enjeu de la visibilité et de la démonstration de force resteront au coeur de l'événement, de l'aveu même de la collectivité qui travaille sur l'arrivée de cet événement depuis trois années. Ainsi, en marge du congrès au MEETT, une dizaine de visites sont prévues sur des sites techniques et emblématiques de l'agglomération toulousaine durant ces trois jours.
Parmi les sites programmés pour accueillir une visite, se trouvent la plateforme logistique de Daher qui fait l'objet d'un investissement de 20 millions d'euros notamment pour devenir un site d'expérimentation sur la logistique du futur. Toulouse Métropole a également prévu de faire découvrir la nouvelle plateforme Toulouse Logistique Urbaine, toute fraichement inaugurée alors que la collectivité travaille dans le même temps sur un nouveau plan de développement de la logistique urbaine. "Aujourd'hui, c'est 12.000 heures de stationnement en double-file sur Toulouse chaque année", regrette Albert Sanchez, le conseiller métropolitain délégué à cette question de la logistique urbaine. Les organisateurs ont également prévu d'envoyer une délégation sur l'ancienne base militaire de Francazal, désormais devenu un centre d'excellence des nouvelles mobilités en accueillant de nombreux acteurs. Dès 2024, le site doit également accueillir un techno-campus dédié aux questions de l'intégration de l'hydrogène vert dans la mobilité comme l'aéronautique. Ce centre de recherche regroupera industriels, institutions et centres de recherche. Les participants à ces visites auront également la possibilité de découvrir la navette autonome en test à proximité de l'Oncopole ou encore le chantier du téléphérique urbain, bientôt en service. Avec ce salon de renommée européenne, Toulouse veut clairement montrer son rang et sa capacité à innover durant ces trois jours.
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