Le Min de Toulouse en a encore dans le ventre. Malgré la crise, le marché d'intérêt national affiche des résultats économiques stables en 2020 et évite ainsi de renouer avec la santé financière catastrophique qu'a pu connaître le Grand marché avant sa reprise par le consortium Lumin'Toulouse (composé de la Semmaris qui possède 51 % des parts, de La Poste Immo avec 44 % et de la Caisse d'Epargne avec 5 %) en 2017. Ainsi, le chiffre d'affaires était en recul de 3,6 % en 2020, à 375 millions d'euros.
Une performance donc, tant la pandémie de la Covid-19 a pu sévèrement impacter les résultats d'autres Min en France, comme celui de Montpellier, et alors que la directrice du site toulousain, Maguelone Pontier, avait exprimé de vives inquiétudes dans les colonnes de La Tribune au début de la crise sanitaire.
+22 % de produits commercialisés, +8 % d'acheteurs
Le marché d'intérêt national de Toulouse explique cette baisse de son chiffre d'affaires par l'arrêt ou la diminution des livraisons dans la restauration collective et commerciale pendant la crise de la Covid-19. Mais cette donnée est compensée par la bonne santé du secteur des fruits et légumes (qui a contribué à la commercialisation de 218.000 tonnes de produits au total, +22 % vs N-1), combiné à la hausse du nombre d'acheteurs (4.967, soit +8 %) et l'importante croissance des activités de livraison à domicile.
Surtout, le Grand marché a vu son nombre de locataires augmenter de 10 % en 2020, pour atteindre 170 entreprises, et ainsi toucher du doigt un taux d'occupation de ses locaux de 97 %. "Le covid a permis un élan créatif" selon la directrice du lieu, qui explique que ces sociétés ont fait preuve d'une forte volonté de se réinventer face à la crise. Autre point de satisfaction pour Maguelone Pontier, le nombre de producteurs sur le carreau est resté stable en 2020, à 271.
"C'est une première dans l'histoire du Min de Toulouse. C'est donc un vrai succès dont il faut se réjouir. [...] C'est quelque chose pour lequel nous nous sommes battus et dont je suis très fière", fait savoir Maguelone Pontier.
Ces éléments de croissance, couplés aux dernières données connues par la direction du Min de Toulouse, permettent à Dominique Batani, le président du Grand marché de la Ville rose, d'affirmer en toute sérénité que le chiffre d'affaires sera en progression en 2021. Une annonce bienvenue à l'aube de 2022, année de concrétisation de nombreux projets pour les actionnaires du Min et Toulouse Métropole.
Le Min poursuit sa diversification
Le Grand marché de Toulouse est effectivement en train de finaliser des projets d'envergure.
Il sera par exemple doté d'un nouveau plateau bureaux de 800 m2 en janvier 2022. Celui-ci sera dédié aux services destinés aux entreprises du secteur alimentaire, et se décomposera en six pôles d'expertise : communication et marketing, emploi et formation, produits, innovation / IT, services supports, santé et bien-être.
Aussi, une légumerie bio et locale de 1.000 m2 devrait sortir de terre en avril de la même année, suivie d'une conserverie de produits de la mer et d'une activité d'élaboration de sushis. Cela afin de renforcer l'offre d'entreprises dédiées à la transformation d'aliments, secteur en croissance au sein du Min. Ces sociétés, au même titre que le torréfacteur Maison Sassier ou le groupe Esprit Pergo, occuperont près de 4.000 m2 de surface et devraient permettre la création d'une centaine d'emplois à l'horizon 2025.
Neuf nouvelles entreprises cette année
Avec l'aboutissement de ces projets, le Min de Toulouse espère acquérir de nouvelles armes pour renforcer l'attractivité de sa pépinière d'entreprises, "Food start'up", lancée en avril 2021. Celle-ci est installée sur 1.000 m2 et accueille déjà une dizaine de jeunes pousses.
Cette année encore, de nouvelles entreprises s'installent donc au Min de Toulouse pour renforcer l'écosystème que cherche à construire la direction du site.
Parmi ces neuf sociétés (Bonjour Chef, Cagette Market, Exiclean, Groupe Pergo, Le comptoir d'anselme, Maison sassier, Profex, Sud-ouest hygiène et Xternalia), on retrouve divers secteurs d'activités en lien avec l'alimentaire : développement commercial, services de nettoyage, livraison de produits frais...
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