Quitter la ville pour acquérir une maison à la campagne avec un grand jardin et pourquoi pas se reconvertir dans l'agriculture. L'idée a traversé l'esprit de plus d'un Français au fil des confinements. Et certains en ont profité pour sauter le pas. La Safer, le "gendarme du foncier agricole", a observé un essor des transactions de maisons à la campagne en 2020 dans la région.
"Déjà en 2019, il y avait cette ruée vers des maisons à la campagne. Mais avec la Covid, beaucoup de citadins ont choisi de quitter les villes pour s'installer à la campagne. La généralisation du télétravail a eu un effet accélérateur. Certains biens qui ne se vendaient pas depuis deux ans ont soudainement trouvé acquéreur, remarque Christian Roussel, directeur opérationnel de la Safer Occitanie. Nous avons remarqué en 2020 une augmentation sensible, de 6%, du nombre de ventes de maisons à la campagne (sont considérés comme tels les biens dotés d'un terrain de moins de cinq hectares par des non-agriculteurs, ndlr). Par ailleurs, la valeur de ces biens a augmenté de 11% sur un an."
257.000 euros la maison à la campagne dans le Gard
En 2020, plus de 9.700 ventes de maisons à la campagne ont été recensées en Occitanie par la Safer. L'organisme a récemment mis en ligne un site internet (le-prix-des-terres.fr) qui permet au grand public de saisir la flambée des prix sur les terrains agricoles et les biens ruraux.
Le nouveau site internet de la Safer permet de relever le prix des terrains agricoles et des biens ruraux.
À l'échelle hexagonale, une maison à la campagne est vendue en moyenne 182.000 euros pour un lot de 5 650 m2. Des chiffres qui culminent en Occitanie à 257.000 euros dans le Gard (+9,8% de hausse par rapport à 2019), à 255.000 euros dans l'Hérault (+21,4%) ou encore à 218.000 euros en Haute-Garonne (+3,3% ). Le Gers connaît également un regain d'intérêt avec près de 9% de hausse des prix sur les maisons à la campagne qui sont vendues en moyenne 174.000 euros.
"Pour caricaturer, les biens les plus prisés ce sont les fermes dans les Causses ou les Cévennes, le domaine viticole à 20 minutes de Montpellier, la couronne toulousaine pour faire de l'agrotourisme (par exemple des chambres d'hôtes), de la petite activité d'arboriculture ou de maraîchage et de l'équestre. Le Tarn est aussi traditionnellement une terre d'accueil, tout comme l'Ariège. Le Lot dispose également d'un potentiel extrêmement important", fait valoir pour sa part Frédéric André, directeur général de la Safer Occitanie.
Des reconversions de salariés de l'aéronautique
Au-delà de la ruée vers les maisons à la campagne, la Safer a également noté une hausse des demandes d'installation de néo-agriculteurs.
"Certains ont choisi de changer radicalement de mode de vie. Nous avons observé une nette augmentation du nombre de reconversions professionnelles notamment de salariés issus de l'aéronautique. Des anciens d'Airbus ou des sous-traitants ont profité de cette opportunité pour suivre une formation BP Responsable d'entreprise agricole. Ils ont été accompagnés pour leur installation par exemple dans l'Aveyron ou le Lot", glisse Christian Roussel.
Au total, la Safer Occitanie est intervenue dans l'installation de 454 agriculteurs en 2020.
"L'afflux de demandes pour les biens ruraux nous a conduits à nous réorganiser, ajoute le directeur général Frédéric André. Nous avons un service qui est dédié à l'accueil des demandes d'investisseurs, ce qu'on appelle la clientèle extérieure à la région. Nous avons aussi dû recruter des assistantes anglophones pour faire face à une demande internationale."
Une nouvelle demande qui pour lui entre dans les missions centrales de la Safer, "de contribuer au développement rural et d'installer aussi la vie des familles dans les campagnes".
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