Troisième ligne de métro à Toulouse : comment ce chantier va bénéficier aux PME locales

Après le passage d'une étape administrative majeure concernant la troisième ligne de métro, Toulouse Métropole et Tisséo vont désormais pouvoir se concentrer sur la préparation des appels d'offres dont la publication est attendue fin 2021. Le duo prépare ainsi le tissu économique local à répondre à ces futurs marchés en lien avec le projet. Analyse.
Alstom va produire le système roulant de la troisième ligne de métro à Toulouse.
Alstom va produire le système roulant de la troisième ligne de métro à Toulouse. (Crédits : image non contractuelle Alstom/rcp)

La (future) troisième ligne de métro à Toulouse vient de vivre une avancée majeure, mercredi 2 juin. Le conseil syndical de Tisséo, structure chargée d'organiser les transports en commun sur l'agglomération toulousaine, a voté favorablement l'approbation des études d'avant-projet (AVP) de cette infrastructure.

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"Dans un chantier de la sorte, c'est une étape importante. Elle nous permet de passer de la phase théorique voire de réflexion à la phase opérationnelle du projet, nous faisons la bascule. Nous y retrouvons le travail des équipes sur l'architecture des futures stations, celui sur le système roulant, ou encore nos trois grands principes dont celui d'un chantier à la démarche environnementale ambitieuse", explique Jean-Michel Lattes, adjoint au maire de Toulouse et président de Tisséo.

Surtout, cette étape administrative est "le socle" de tous les appels d'offres à venir dans le cadre de la troisième ligne de métro, dont le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc a fixé comme objectif un début des travaux à fin 2022. Lors de la dernière campagne pour les élections municipales, face à l'écologiste Antoine Maurice, l'édile avait promis que ce projet générerait 23.500 emplois au total à Toulouse, sur la durée du chantier si celui-ci était préservé.

"Beaucoup ont tenté de remettre en cause ce projet et son intérêt ces derniers temps. Mais aujourd'hui, avec cette étude et son approbation, nous démontrons que ce que nous avons dit aux citoyens c'est du solide. Malgré les critiques, nous voyons bien que le calendrier est respecté", s'est contenté de commenter l'élu aux côtés de Jean-Michel Lattes.

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Un projet finalement évalué à 2,63 milliards d'euros

La publication de cette étude va en effet permettre de lancer les premiers appels d'offres pour les travaux avant la fin de l'année en cours. Avec ce timing, les travaux de génie civil doivent ainsi démarrer aux alentours de la fin d'année 2022. Ces premières opérations laisseront place aux cinq tunneliers, dont l'arrivée du premier est prévue fin 2023.

Par ailleurs, ce document précise ce qui a fait l'objet de débats intenses entre de nombreux élus et les collectivités, à savoir le coût du projet. Cette étape affine celui-ci et Tisséo annonce une opération à 2,629 milliards d'euros. Dans ce budget, une "réserve pour aléas" de 315 millions d'euros est même au rendez-vous.

"Nous pouvons nous attendre à un coût réel inférieur à l'estimation, une fois les marchés attribués. Généralement, les entreprises se mènent une véritable bagarre économique pour les obtenir, ce qui tire les prix vers le bas", raconte Jean-Michel Lattes.

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Des "petits" lots pour que les petites entreprises soient au rendez-vous

Si une partie de cette somme a déjà été attribuée à Alstom pour l'obtention du marché du matériel roulant, (beaucoup) d'autres espèrent et vont pouvoir contribuer à la réalisation de cette infrastructure.

Pour la publication des appels d'offres, Tisseo a fait le choix de diviser de séparer le chantier en douze lots, notamment pour distinguer les activités du secteur des travaux publics et celles en lien avec le secteur du bâtiment. Dès lors, entre quatre lots importants de 150 à 300 millions d'euros, les entreprises retrouveront également des lots à 10 millions d'euros pour les stations aériennes par exemple, ou encore deux autres pour les garages, pour ne citer que ces exemples. "Nous aurions pu faire moins de lots, mais nous ne voulions pas que les gros écrasent les petits. Nous voulons qu'un maximum d'entreprises y répondent, sans distinction. Pour cela, la constitution des lots est la clé", fait savoir Jean-Michel Lattes.

"Cette décision fait suite à un important travail avec les syndicats patronaux, les représentants d'entreprises et les fédérations professionnelles (...) Nous savons déjà que les entreprises vont y répondre par groupements. Les grosses entreprises qui vont venir ont besoin des entreprises locales pour faire les travaux préparatoires et de finition", explique Jean-François Lacroux, le directeur de Tisséo Ingénierie.

Pour avoir un maximum de TPE et PME locales voire régionales au rendez-vous des appels d'offres de la troisième ligne de métro à Toulouse, Tisséo a prévu l'organisation d'une réunion avec les entreprises locales au début du mois de juillet. "L'idée de cette réunion de travail avec les sociétés toulousaines est de leur donner une première vague d'informations pour qu'elles se préparent à déposer des offres, dans le cadre du Small Business Act", poursuit le dirigeant. Pour mémoire, cette charte, mise en place par Jean-Luc Moudenc dès 2014, a été établie avec les professionnels pour faciliter aux petits acteurs l'accès à la commande publique en allégeant les procédures et diverses contraintes.

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