La grippe aviaire fait craindre le pire aux producteurs de palmipèdes du Gers

Alors que l’épidémie de grippe aviaire progresse en France, cinq départements du Sud Ouest de la France ont été placés en zone d'abattage préventif. Une épée de Damoclès sur la tête des producteurs gersois touchés. Pour autant, les investissements réalisés depuis 2017 doivent permettre aux agriculteurs de lutter contre la propagation de la maladie. Analyse.
La grippe aviaire touche plusieurs départements du Sud-Ouest de la France.
La grippe aviaire touche plusieurs départements du Sud-Ouest de la France. (Crédits : Le Paysan tarnais)

"Nous sommes à six foyers et huit suspicions de cas de grippe aviaire actuellement dans le Gers. Mais la situation évolue constamment et elle a malheureusement tendance à se dégrader, déplore Bernard Malabirade, le vice-président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles du Gers (FDSEA 32).

Depuis le début de l'épidémie, environ 50.000 palmipèdes ont été abattus dans le département. La faute à un virus beaucoup plus virulent que les années précédentes. Cinq départements du Sud-Ouest français ont été placés mardi 12 janvier en zone d'abattage préventif : le Gers, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Lot-et-Garonne. Pour le moment, la priorité est de stopper la propagation.

"Environ 700.000 palmipèdes ont été touchés par la maladie, explique le président des jeunes agriculteurs du Gers, Benjamin Constant. Mais le virus se déplace très rapidement. Si nous n'arrivons pas à éteindre rapidement les premières étincelles que représentent les quelques foyers, il y aura un gros danger."

Face à cet épisode de grippe aviaire, le ministère de l'Agriculture va aider les producteurs touchés.

"Pour les producteurs touchés, des indemnisations ont déjà été annoncées par le gouvernement comme des avances correspondant à 70 % de la perte des animaux, déclare Bernard Malabirade. Mais il y aura forcément des pertes considérables."

Des millions investis pour se préparer

Au début de la saison hivernale pourtant, les professionnels du secteur ne semblaient pas très inquiets par un retour en force de cette grippe.

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"Nous sommes dépendants de cette maladie, atteste Josselin Dubet qui tient un stand de foie gras au marché Victor Hugo de Toulouse. Les années précédentes où il y a eu la grippe aviaire, cela a eu pour conséquence une hausse des prix à cause de la diminution du nombre de volailles. Mais les producteurs y sont maintenant préparés avec la mise en place de traitements ou de volières par exemple. Nous pouvons être touchés, mais je reste moins inquiet qu'il y a trois ou quatre ans lorsque l'impact de la grippe aviaire a été très conséquent".

Des investissements de l'ordre de plusieurs "millions d'euros" ont été investis d'après Benjamin Constant pour éviter que se reproduise le scénario catastrophe de 2017. Cette année-là, une autre version de la grippe aviaire a entraîné la mort de plus de quatre millions de volatiles.

Alors, les mesures mises en place sont-elles inefficaces ? Globalement oui pour Benjamin Constant.

"Il faut raisonner à l'échelle de la France quand on parle de ces investissements. Il n'y a pas que les territoires du Sud Ouest qui font du canard. Certains départements producteurs ne sont pas touchés. Il ne faut pas généraliser la situation, les mesures fonctionnent bien. De plus, nous faisons face à un virus très agressif. Malgré cela, il recule actuellement dans les zones touchées".

Un avis partagé par Bernard Malabirade :

"Les mesures ne sont pas un échec. La propagation virale est fortement limitée sur l'ensemble du territoire par rapport à 2017, malgré un virus beaucoup plus agressif et contagieux. La bio-sécurité est là et elle fonctionne".

 De quoi espérer éviter un abattage généralisé dans le Sud Ouest et une filière de plus au bord du gouffre économique.

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