Comment Toulouse compte attirer le centre de recherches météorologique européen

Le 9 décembre, le conseil du CEPMMT, ce site de prévisions météorologiques européen, choisira sa future ville d’accueil. Contraint de déménager suite au Brexit, il pourrait arriver à Toulouse. Mais alors que huit concurrents européens désirent également convaincre le centre de s’installer sur leurs terres, le chef de projet Eric Luvisutto fait le point sur les points forts de l’offre toulousaine qui représente la France dans cette compétition.
Toulouse sera-t-elle retenue pour accueillir le CEPMMT, le site de prévisions météorologiques européen.
Toulouse sera-t-elle retenue pour accueillir le CEPMMT, le site de prévisions météorologiques européen. (Crédits : DR)

Toulouse est optimiste sur ses chances de décrocher l'implantation du CEPMMT, le site de prévisions météorologiques européen. La Ville rose représente la candidature française pour accueillir cette institution contrainte de déménager dans le sillage du Brexit. Et elle a reçu le soutien au plus haut sommet de l'Etat.

 "Je suis convaincu qu'une implantation nouvelle du CEPMMT à Toulouse, serait la meilleure option pour le centre, lui permettant de continuer à se placer comme leader mondial pour aborder les défis environnementaux et climatiques à venir, y compris la prévision des événements extrêmes", aurait déclaré le président de la République, Emmanuel Macron d'après les porteurs de la candidature toulousaine.

Implanté à Reading, au Royaume-Uni, le CEPMTT (Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme) est une organisation intergouvernementale indépendante financée par 34 États. Avec le Brexit, le site présente le besoin de relocaliser dans l'Union européenne les équipes du programme Copernicus et une partie des brigades de R&D. Cela représente entre 150 et 250 personnes sur un total de 350 salariés du CEPMTT. La ville de Toulouse a remis une offre représentant la France afin d'accueillir le site d'études de la météo.

"Il y a quatre critères d'évaluation de l'offre, explique le chef de projet Eric Luvisutto. Tout d'abord, il est pris en compte l'environnement social et scientifique à 40% dans la note finale. Ensuite, il y a un volet relatif à l'infrastructure qui représente 20% de l'évaluation. Le troisième critère concerne les conditions financières pour 30%. Enfin, le dernier concerne tout ce qui touche les transports, hôtels et centres de conférence qui vaut pour 10%".

L'offre de Toulouse est actuellement évaluée et étudiée par rapport à celles de ses huit concurrents parmi lesquels il est possible de trouver Bonn en Allemagne, Vienne en Autriche, Barcelone en Espagne ou encore Bologne en Italie.

Un bâtiment neuf et des synergies locales

Pour se démarquer, Toulouse met en avant son "vivier scientifique indiscutable et bouillonnant directement accessible pour le CEPMMT" selon Anny Cazenave, chercheuse au Legos (Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales, ndlr) et vainqueure du prix Vetlesen 2020.

"Toulouse incarne toute la gamme de forces scientifiques et techniques françaises nécessaires pour accueillir avec succès le CEPMMT, poursuit-elle. Le site est très actif, attractif et largement ouvert sur l'Europe. Ses institutions scientifiques et ses agences opérationnelles ont l'habitude de travailler en synergie depuis de nombreuses années et de développer des interactions fortes avec un secteur privé très dynamique. Ce paysage unique crée des résultats scientifiques et techniques innovants dans divers domaines, notamment la surveillance de l'environnement, l'informatique et les services appliqués multisectoriels."

Des propos approuvés au sein du gouvernement français. En effet, cinq membres de l'équipe formée par le Premier ministre Jean Castex, lui aussi rattaché au projet, soutiennent Toulouse dans les démarches, dont le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian et celui de l'Économie, Bruno Le Maire. Pour appuyer un peu plus la candidature, Toulouse peut également se targuer de posséder en son sein des acteurs déjà très investis dans Copernicus, comme Mercator Océan.

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"Nous présentons aussi un ensemble de soutiens et une communauté enthousiaste pour accueillir et travailler avec le CEP, se réjouit Eric Luvisutto. De plus, un programme de soutien scientifique va voir le jour. Environ 40 bourses de thèses sur cinq ans, financées par l'Etat, la région Occitanie et les acteurs locaux et pilotées par le CEPMMT vont être proposées pour rendre concrètes ces synergies.

Toutes ces équipes ne devraient pas être en reste en termes d'installations et d'équipement. Des premières équipes pourraient emménager dès août 2021 dans le bâtiment B612, le bâtiment total de Toulouse Aerospace. En parallèle, des locaux seront construits avant d'être entièrement dédiés à la recherche météorologique. Une entrée dans les lieux serait prévue à l'été 2023. Ces nouveaux bâtiments présenteraient également la particularité d'être responsables écologiquement.

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"La région Occitanie est engagée comme territoire à énergie positive en 2050 et a pour cela récemment signé un Green New Deal, détaille Eric Luvisutto. Afin de poursuivre dans cette démarche responsable, les locaux seront certifiés "BREEAM excellent" (BREEAM est la méthode d'évaluation du comportement environnemental des bâtiments développée par le Building Research Establishment, ndlr). 100% de l'électricité et plus de 70% de la chaleur seront renouvelables. Le bâtiment est également pensé pour permettre à ses occupants de minimiser l'impact environnemental avec notamment un programme de végétalisation des lieux".

Le site devrait aussi être relié au métro de Toulouse par la troisième ligne actuellement en projet sur la ville rose.

Une offre sociale aussi au rendez-vous

Mais Eric Luvisutto ne s'engage pas à fournir uniquement de bonnes conditions de travail. Un certaine qualité de vie dans la cité toulousaine est prônée pour rassurer les familles.

"Nous présentons un environnement accueillant avec une offre publique éducative excellente. Nous avons prévu de créer une nouvelle école internationale (EPLEI) à proximité. Les familles pourront accéder à des soins de santé de haut de gamme ainsi qu'à la relocalisation complète dès janvier 2021 et un soutien individuel pour trouver logement et école. Enfin, nous avons une ville avec un marché de l'emploi dynamique pour les conjoints que nous comptons soutenir avec des cours de français. La qualité de vie à Toulouse est exceptionnelle et unique en termes de climat, patrimoine, gastronomie, etc... Nous sommes à proximité des Pyrénées, de la Méditerranée et de l'océan Atlantique et nous pouvons être considérés comme une cité sportive avec notamment le rugby, le handball ou le tennis. Toulouse est habituée à recevoir du monde. Elle accueille 20.000 nouveaux résidents par an dont 15% d'étrangers et dispose de plus de 150 associations culturelles internationales."

Le dernier avantage exposé par le chef de projet est que la Ville rose présente le troisième coût de la vie le moins élevé, par rapport à ses rivaux. Il faudra cependant attendre avant de voir si tous ces arguments ont convaincu le conseil du CEPMMT. Ce dernier communiquera sa décision le 9 décembre.

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Commentaire 1
à écrit le 04/12/2020 à 8:35
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Facile avec du dumping fiscal ou du dumping social ou mieux les deux vous attirerez tous les investisseurs européens sans problème, il faut savoir par exemple que l'ouzbek est en ce moment à 150 euros par mois, une véritable affaire que seule notre U...

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