Covid-19 : quel avenir pour le MEETT, le nouveau parc des expos de Toulouse ?

Après l'annulation de la Foire internationale de Toulouse et du Salon de l'Immobilier pour ne citer que ces exemples, comment le MEETT, le nouveau parc des expositions de Toulouse, peut-il réussir son décollage économique ? Alors qu'une vingtaine de grands salons qui doivent s'y tenir sur la fin de l'année 2020 sont menacés, son exploitant, Toulouse Événements (filiale de GL Events), se veut optimiste pour l'avenir de ce nouvel équipement. Analyse.
L'exploitant du MEETT, à Toulouse, s'attend à une année blanche pour 2020, voire 2021.
L'exploitant du MEETT, à Toulouse, s'attend à une année blanche pour 2020, voire 2021. (Crédits : Rémi Benoit)

"C'est une mesure disproportionnée", lâche amèrement Patrice Vassal, le directeur général de Toulouse Événements, filiale de GL Events. En l'occurrence, le dirigeant (et exploitant du MEETT, des Espaces Vanel et du centre de congrès Pierre Baudis, à Toulouse) regrette la décision de la préfecture de Haute-Garonne d'abaisser à 1 000 personnes la capacité d'accueil événementielle, dès mercredi 23 septembre.

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"Depuis le mois de mai, nous construisons au sein de GL Events un protocole sanitaire qui nous permet d'accueillir aisément, et de manière sécurisée, des événements de 5 000 personnes. Nous sommes des professionnels, c'est notre métier d'assurer la sécurité des personnes. Ce n'est pas chez nous que le virus va se propager car c'est beaucoup plus 'safe' que partout ailleurs dans la ville de Toulouse ! C'est une profonde incompréhension", tacle Patrice Vassal.

L'animosité de ses propos trouve son origine dans sa décision de devoir annuler la Foire Internationale de Toulouse, prévue du 26 septembre au 5 octobre, en conséquence de cet arrêté préfectoral. Jusqu'au bout, il aura tenté d'obtenir une jauge dérogatoire, avec le soutien du maire de Toulouse et président de la Métropole, Jean-Luc Moudenc. Mais le placement en zone rouge de la Haute-Garonne a bloqué tout espoir.

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Moins de 24 heures après l'annulation de la Foire, les stands étaient démontés un à un au MEETT, au nord de Toulouse, mardi 22 septembre (Crédits : Rémi Benoit).

"C'est absurde. Cela signifie que nous pouvons mettre 1 000 personnes dans la salle Mermoz à Toulouse et autant au MEETT, alors que les superficies de l'un et de l'autre n'ont rien à voir", peste-t-on du côté de la Métropole.

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Une année blanche pour le MEETT de Toulouse ?

Officiellement mis en exploitation depuis le 3 septembre, le nouveau parc des expositions de Toulouse (situé au nord de l'agglomération sur les communes d'Aussonne et Beauzelle) est notamment équipé d'un centre de conventions et de congrès de 15 000 m2, d'un hall d'expositions de 40 000 m2 et d'une aire d'exposition extérieure de 25 000 m2. Une infrastructure qui a eu "la chance" de pouvoir accueillir trois salons avant le rabaissement de la jauge d'accueil. Désormais, c'est le flou total pour son exploitant, Toulouse Événements.

"Jusqu'à la fin de l'année 2020, nous avions une vingtaine de salons qui était prévue. Seulement, 100 % des événements que nous accueillons ont une jauge supérieure à 1 000 participants. Donc, tant que cette décision préfectorale sera en vigueur, nous aurons un calendrier blanc (...) Nous n'allons pas équilibrer (notre bilan) cette année comme toutes les entreprises de l'événementiel. Ce sera une année difficile que nous allons nous traîner sur plusieurs années", s'inquiète Patrice Vassal.

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Patrice Vassal, le directeur général de Toulouse Événements, ne souhaite pas évoquer les sommes perdues par sa société à la suite de l'annulation de la foire de Toulouse, qui devait réunir 300 exposants (Crédits : Rémi Benoit).

Alors, pour aider ses délégataires à passer ce cap (comme le casino), la Métropole de Toulouse a entamé un dialogue avec eux il y a plusieurs mois à propos de l'encaissement des redevances prévus dans les contrats de DSP. Dans le cadre de celui signé en 2012, entre GL Events et Toulouse Métropole, le délégataire doit sur les 20 prochaines années verser une redevance fixe d'environ 1,1 million d'euros pour le MEETT, sans compter une redevance variable en fonction des performances économiques.

"Nous sommes en discussion avec nos délégataires pour ne pas encaisser la ou les prochaines redevances prévues par les contrats. Mais ne pas encaisser sur une année ne signifie pas annuler. Nous sommes en train de regarder pour inclure dans les contrats des clauses de retour à meilleure fortune pour récupérer les montants en question quand la situation sera meilleure, tout en préservant les intérêts de la collectivité. C'est par le dialogue que nous trouverons les meilleures réponses", explique Jean-Luc Moudenc.

"Il procure une attractivité nouvelle"

En temps normal, Toulouse Événements, qui emploie 66 personnes à Toulouse, réalise un chiffre d'affaires annuel de 1,2 million d'euros avec les Espaces Vanel, 4,5 millions par le biais du centre de congrès Pierre Baudis et 11 millions grâce au parc des expositions. Avec le nouveau MEETT désormais, l'objectif est de passer ce dernier indicateur à plus de 20 millions d'euros par an en rythme de croisière. Est-ce trop ambitieux dans le contexte sanitaire actuel et pour les années futures ?

"Nous savons que les perspectives autour du MEETT sont très bonnes, car il procure une attractivité nouvelle. Notre avenir sera rose. Nous nous sommes positionnés pour accueillir des événements sur la période de 2020 à 2028, des manifestations jamais accueillies par Toulouse. L'infrastructure sera rentabilisée et productive", assure Patrice Vassal.

Grâce au MEETT, la Ville rose passe au septième au troisième rang au niveau national (hors Paris) en matière de capacité d'accueil événementielle, derrière Lyon et Nice. Surtout, les collectivités s'attendent à des retombées économiques annuelles sur le territoire de l'ordre de 200 millions d'euros. Pour atteindre de tels chiffres, les institutionnels misent beaucoup sur le village d'entreprises de 25 000 m2, prévu à proximité du parc des expositions de Toulouse, ainsi du complexe hôtelier qui doit accueillir notamment un hôtel Hilton de quatre étoiles avec 289 chambres. Le début des travaux concernant ce dernier sont prévus en mars 2021.

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