Budget : Carole Delga conteste le rapport de la Cour des comptes

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a tenu une conférence de presse lundi 4 novembre, à Toulouse, pour donner "la réalité des chiffres et des comparatifs de la gestion régionale". La collectivité avait été pointée du doigt par un rapport de la Cour des comptes, en septembre dernier. L'élue conteste notamment le taux d'augmentation des dépenses de fonctionnement enregistré par "le gendarme financier".
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, défend sa gestion du budget.
Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, défend sa gestion du budget. (Crédits : Rémi Benoit)

"Certains chiffres contenus dans ce rapport ont conduit à des interprétations mauvaises voire même erronées". Lors d'une conférence de presse à Toulouse, lundi 4 novembre, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a dénoncé le rapport de la Cour des Comptes sur la fusion des Régions, publié en septembre. L'Occitanie faisait partie des collectivités visées pour les hausses de ses dépenses sur la rémunération des agents et des dépenses de fonctionnement. La présidente a ainsi souhaité "rétablir la réalité des chiffres", à commencer par les 11,7 % d'augmentation de dépenses de fonctionnement évoqués par la Cour des comptes.

"Ce pourcentage est inexact, il faut déduire les fonds européens agricoles (FEADER). Ceux-ci sont imputés dans la section de fonctionnement du budget, contrairement aux autres régions. Hors FEADER l'évolution de la dépense de fonctionnement est de 5,7 % entre 2015 et 2018, soit 1,9% par an et de moins de 1,125 % en 2018. Ramené en montant par habitant, l'Occitanie est la cinquième Région la plus économe de France pour ses dépenses de fonctionnement", affirme Carole Delga.

La présidente de la Région va même plus loin. Selon elle, ce pourcentage serait encore moindre.

"Pour être tout à fait comparable, il faut aussi retirer les transferts de compétences décidés par l'État. L'évolution des dépenses de fonctionnement est alors de 0,9% par an sur la période. Le préfet de la région Occitanie nous a bien spécifié, dans un courrier officiel, que nous respections le contrat financier puisque nous sommes en-dessous du seuil qui nous a été fixé", rapporte Carole Delga.

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Hausse des dépenses dans la lutte contre le chômage

La collectivité a tenu à rappeler que les dépenses de fonctionnement ne sont pas que des dépenses de gestion. 80% des dépenses d'intervention seraient des subventions aux associations, aux lycées ou encore la prise en charge des formations pour les demandeurs d'emploi.

"Contrairement à d'autres Régions qui ont baissé leurs dépenses de fonctionnement sur le dos des chômeurs, nous avons maintenu et même augmenté l'investissement pour la formation professionnelle des demandeurs d'emploi. Elle est passée de 337 millions d'euros à 362 entre 2015 et 2018. C'est notre principale dépense", détaille l'élue régionale.

La collectivité précise aussi avoir renforcé leur politique de soutien aux entreprises. Elle accompagne 8 180 entreprises, "le double par rapport aux précédents mandats des deux Régions avant unification", indique-t-elle.

La présidente a aussi tenu à mettre en avant le rôle de la Région dans la création d'emplois.

"Nous devons créer 2 000 emplois chaque début de mois pour que le taux de chômage n'augmente pas. Il faut 24 000 nouveaux emplois par an. Entre juin 2018 et juin 2019, 26 700 emplois ont été créés en Occitanie. Le taux de chômage baisse au-delà de 25 000 emplois", explique-t-elle.

Des actions qui ont permis à l'Occitanie de voir "le taux de chômage baisser plus vite que la moyenne nationale", selon Carole Delga. "Nous sommes passés de 2,1 points de différence à 1,8 points entre 2015 et 2019", ajoute-t-elle. Néanmoins, la région Occitanie est l'une des régions de France au taux de chômage le plus important.

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La dette augmente encore de 3% en 2019

La Cour des comptes relevait aussi une baisse des dépenses d'investissement pour la Région Occitanie entre 2015 et 2018 et une hausse de la dette de 27,7 % sur cette période. Une hausse qui s'explique par le plan en faveur du BTP et de l'emploi d'un montant de 2,2 milliards d'euros, selon la Région. Celle-ci a eu recours à l'emprunt à hauteur de 20% en début de mandat pour le financer.

"L'Occitanie est la première Région de France pour son taux d'investissement par habitant avec 159 euros contre 134 euros pour la moyenne des autres Régions. De plus, depuis 2017 la progression de la dette s'est ralentie pour n'être évaluée qu'à 3% en 2019", signale Carole Delga.

Elle ajoute que la Région est "en dessous de la moyenne nationale", de 331 euros par habitant contre 378 au niveau national pour ce qui est de l'endettement.

"Nous sommes la sixième Région la moins endettée de France. La capacité de désendettement de l'Occitanie est de quatre ans alors que la moyenne des autres Régions de France est de 4,8 ans", éclaire la présidente de la Région.

Carole Delga a indiqué avoir invité le président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, à venir assister à la prochaine assemblée plénière qui aura lieu le 14 novembre. Celui-ci ne lui a pas encore répondu. Par ailleurs, elle a proposé de créer, coordonné par Conseil Economique Social et Environnemental Régional (CESER), un collège de citoyens tirés au sort, chargé d'auditer la gestion financière de la Région Occitanie.

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