Cinq chiffres à retenir sur la croissance de l'économie numérique en Occitanie

Le numérique connaît une forte croissance en Occitanie, d'après une enquête de l'Insee. Combien d'emplois compte la filière ? Est-ce-que Toulouse et Montpellier sont les seules villes à embaucher dans ce secteur ? Ces emplois sont-ils dépendants de groupes implantés à l'étranger ? Décryptage et analyse en graphiques.
Selon une étude de l'Insee publiée le 28 juin 2019, Toulouse est la deuxième zone d’emploi de province pour le nombre d’emplois numériques en 2016.
Selon une étude de l'Insee publiée le 28 juin 2019, Toulouse est la deuxième zone d’emploi de province pour le nombre d’emplois numériques en 2016. (Crédits : Rémi Benoit)

1 ) L'emploi numérique a bondi de 10% en dix ans en Occitanie

L'Occitanie est la troisième région de France, derrière l'Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, en terme d'emplois numériques avec 97 600 emplois en 2016 (4,4 % de l'emploi régional total), d'après une étude de l'Insee publiée récemment. Parmi eux, 81 300 emplois relèvent des secteurs d'activité numérique et 16 300 correspondent à des métiers du numérique exercés dans des secteurs d'activité non numériques. En dix ans (entre 2007 et 2016), l'emploi numérique a progressé de 10,6 % en Occitanie (+ 9 300 emplois), alors que l'emploi total progresse de 6,0 %.

Numérique en Occitanie

2) Les emplois très qualifiés plus recherchés

En Occitanie, les métiers spécifiques au numérique (42 800 emplois en 2016) sont très qualifiés : 7 sur 10 sont des emplois d'ingénieurs contre 6 sur 10 en province. Les ingénieurs et cadres d'études de l'informatique sont les plus nombreux et progressent aussi le plus fortement (+ 34,5 %).

"Cela prouve aux gens qui viennent de partout en France que sur le bassin occitan, il y a des emplois de qualité et à haute compétence. Nous voulons montrer que le territoire est attractif et qu'il y a un bon cadre de vie pour attirer les talents, et cette étude conforte les actions que nous mettons en place", déclare Emmanuel Mouton, le nouveau président du cluster régional Digital 113.

Les emplois très qualifiés du numérique se polarisent au sein du bassin d'emplois toulousain : celui-ci concentre 72 % des ingénieurs informatiques (contre 62 % de l'ensemble des professions numériques de la région).

3 ) Toulouse et Montpellier concentrent 75% des emplois

La zone d'emploi de Toulouse mais également celle de Montpellier ont une importance majeure car elles condensent 75 % des emplois numériques de la région, alors qu'elles n'abritent que 40 % de l'emploi total du territoire d'Occitanie.

Et pour cause, les deux villes font partie des premières métropoles ayant obtenu le label French Tech en 2014. Depuis avril 2019, elles sont devenues chacune l'une des 13 nouvelles Capitales French Tech labellisées par la Mission French Tech. Rebaptisée "French Tech Méditerranée", l'écosystème de Montpellier englobe aujourd'hui l'Hérault, le Gard et le sud de l'Aveyron.

Toulouse est la deuxième zone d'emploi de province (51 500 emplois) pour le nombre d'emplois numériques en 2016, après celle de Lyon (62 600 emplois) mais dépasse celles de Bordeaux (31 800) ou Marseille (22 400). Ces métiers du numérique représentent ainsi 7,9 % de l'emploi total dans la zone de Toulouse, contre 7,3 % dans celle de Lyon.

Quant au bassin d'emploi de Montpellier, il se retrouve en neuvième position au niveau de la province. Le poids des emplois numériques (7,1 % de l'emploi total, soit 19 900 emplois) est inférieur à celui de Toulouse, mais ils progressent plus fortement : + 23 % à Montpellier entre 2007 et 2016, contre + 11 % à Toulouse. Par ailleurs, la ville bénéficie par exemple de l'implantation du siège, pour toute l'Europe du Sud, du géant informatique mondial Dell.

4) Quelques villes moyennes en pointe

Dans les autres zones d'emploi d'Occitanie, le poids des emplois numériques dans l'emploi total est partout inférieur à 4 %. Ces zones regroupent seulement le quart des emplois numériques de la région. Cependant, trois territoires accèdent aussi en avril 2019 au label Communautés French Tech réservé à des territoires plus petits que les capitales : Gard, Perpignan et Pyrénées Adour.

Nîmes se place d'ailleurs en troisième zone d'emploi pour le numérique en Occitanie avec 3 700 emplois, devant Perpignan qui en regroupe 2 700 emplois numériques. La ville catalane est un lieu où les activités tertiaires de l'économique numérique sont les plus dynamiques, grâce notamment à la présence de l'une des écoles majeures de formation aux métiers créatifs et numériques, l'Idem (Institut de développement de l'enseignement multimédia).

En cinquième position, on retrouve Tarbes-Lourdes qui concentre 1 700 emplois numériques et développe une nouvelle spécialisation, sur la thématique de la transition énergétique.

5) Une région plus dépendante que ses voisines

Dans le même temps, en Occitanie, 45 400 emplois salariés du numérique dépendent d'un centre de décision situé hors de la région. La part des emplois contrôlés par l'extérieur s'établit ainsi à 66 %. De plus, les trois quarts des effectifs contrôlés dépendent d'un centre de décision implanté dans une autre région française, le quart restant dépendant d'un groupe étranger.

Et comme le relève l'institut : "Les emplois numériques sont plus dépendants de l'extérieur en Occitanie que dans les trois régions limitrophes : les taux de dépendance s'élèvent à 62 % en Auvergne-Rhône-Alpes et à 64 % en PACA et Nouvelle-Aquitaine, mais cette dépendance est, comme en Occitanie, très variable selon les secteurs d'activité".

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