Book éco : trois ans après la fusion régionale, quelles synergies économiques ?

Depuis le 1er janvier 2016, la Région Occitanie a fait l'union entre les ex-entités Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Comment les acteurs économiques se sont-ils saisis de ce redécoupage administratif ? Les disparités entre les deux territoires sont-elles un frein ou un atout ? Éléments de réponse à l'occasion de la conférence organisée par La Tribune à Toulouse le 24 janvier pour la sortie du BookEco 2019.
Les disparités entre les deux territoires sont-elles un frein ou un atout ?
Les disparités entre les deux territoires sont-elles un frein ou un atout ? (Crédits : Rémi Benoit)

La Région Occitanie vient de fêter sa 3ème bougie. Cette nouvelle entité administrative qui laisse place aux anciennes régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon compte près de six millions d'habitants. Elle se caractérise également par un puissant écosystème d'entreprises décrypté par La Tribune dans la nouvelle édition du BookEco, en kiosque depuis vendredi 25 janvier.

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Claire Fita, présidente de la commission des finances de la Région Occitanie (Crédits : Rémi Benoit).

"Depuis le 1er janvier 2019, 200 millions d'euros de subventions sur 3000 dossiers ont été versés par la Région Occitanie pour soutenir le tissu économique", a indiqué Claire Fita, présidente de la commission finances en ouverture de la table-ronde organisée par La Tribune, jeudi 24 février à l'hôtel Palladia. Comment les acteurs économiques se sont-ils saisis de ce redécoupage administratif ? Parmi les clusters, beaucoup ont dû à leur tour opter pour la fusion.

"La Fédération régionale des travaux publics (FRTP) regroupe des entreprises qui construisent des infrastructures et nos donneurs d'ordres sont à 70% des acteurs publics. Nous ne pouvions pas nous permettre de garder une antenne Midi-Pyrénées et une autre Languedoc-Roussillon avec deux discours différents pour une même région. Nous avons fusionné dès 2017", fait remarquer Frédéric Charmasson, président délégué de la fédération.

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Frédéric Charmasson, président délégué de la FRTP Occitanie (Crédits : Rémi Benoit).

De son côté, Emmanuel Mouton, CEO de Synox, "n'a pas attendu une fusion pour aller au-delà de Carcassonne", puisque sa société a été implantée à la fois à Balma, près de Toulouse et à Montpellier entre 2005 et 2015. L'entrepreneur est également vice-président du cluster numérique French South Digital, actuellement en train de fusionner avec son homologue toulousain. Le nom de la nouvelle entité sera dévoilé début février.

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Emmanuel Mouton, CEO de Synox (Crédits : Rémi Benoit).

Depuis la fusion, il observe un changement des rapports de force.

"Avant, Montpellier était la métropole avec autour de petites communes comme Nîmes, Alès ou Perpignan. Désormais, Montpellier est moins centrale d'un point de vue géographique et c'est une ville plus petite que Toulouse. Par ailleurs, beaucoup de centres de décision ont déménagé à Toulouse, le pouvoir s'est recentré."

Un changement de centre de gravité que certains voient d'un bon œil, à l'image de Jalil Benabdillah, président de l'association d'entreprises Leader Occitanie et du groupe industriel SDTech basé à Alès dans le Gard.

"La fusion est une réelle opportunité pour les territoires industriels de l'ex-Languedoc-Roussillon qui n'avaient pas leur place dans le traitement politico-économique. Il y avait une opposition entre Montpellier, l'intelligente, l'attractive et les bassins de la vieille industrie dans des plus petites villes. Alès est un ancien bassin minier qui a connu ensuite la sidérurgie. Dans la tête des gens, pour faire une métaphore, on était resté sous Windows 95 alors que la première usine du futur est née ici.

Le fait de se marier avec un bassin industriel comme celui de Toulouse nous permet d'être plus audible à Montpellier et de nous positionner sur des axes stratégiques. Même au niveau de la stratégie en matière d'innovation, il y a un avant/après."

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Jalil Benabdillah, président de l'association d'entreprises Leader Occitanie (Crédits : Rémi Benoit).

Néanmoins, la fusion ne va pas sans choc des cultures. Jalil Benabdillah se souvient d'une anecdote à ce sujet lors de l'implantation de l'association Leader à Toulouse.

"Un des nouveaux membres s'est présenté comme une TPE alors que son entreprise comptait 200 salariés. Toulouse est entourée de grands groupes. À Alès ou Nîmes, une TPE c'est plutôt 2, 3, 4 salariés."

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 Xavier Bracaval, directeur clientèle grandes entreprises région Occitanie du CIC (Crédit: Rémi Benoit)

Pour le banquier Xavier Bracaval, directeur clientèle grandes entreprises région Occitanie du CIC, ces sociétés pourraient prendre une nouvelle dimension en changeant leur manière de se financer : "Bien souvent, les entreprises ont recours au crédit, peu font appel au marché alors que c'est une voie pour devenir plus fort".

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Crédit : Rémi Benoit.

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