Kawantech conçoit des lampadaires intelligents

La startup toulousaine Kawantech déploie à grande échelle son système pour limiter la facture énergétique de l’éclairage public. Un système capable aussi de détecter les places de parking disponibles.
Yves Le Henaff, CEO de Kawantech, équipe plus de 600 lampadaires dans la Ville rose.
Yves Le Henaff, CEO de Kawantech, équipe plus de 600 lampadaires dans la Ville rose. (Crédits : Rémi Benoit)

Pourquoi éclairer une rue la nuit alors que le passage y est quasi nul ? Face à ce constat, la startup toulousaine Kawantech, fondée en 2011, a mis au point un capteur de mouvements installé dans les réverbères permettant d'ajuster l'éclairage nocturne. Lorsque la rue est déserte, le lampadaire éclaire à 15 % seulement de sa puissance. À l'arrivée d'un piéton ou d'un véhicule, l'éclairage revient à 100%. Précis, l'outil est capable de différencier un piéton d'un animal. Cette solution permet de baisser considérablement la facture énergétique des zones.

"Par lampadaire, 20 à 30 euros sont économisés par an. Les boîtiers coûtent 200 euros pièce donc le prix est vite amorti. Cela coûte moins cher qu'éteindre les lampadaires. D'autant que les villes qui éteignent leurs éclairages ont vu le nombre de cambriolages augmenter", assure Yves Le Henaff, CEO de Kawantech.

Sollicitée par Toulouse Métropole en 2013 pour un test, Kawantech équipe désormais un peu plus de 600 lampadaires dans la Ville rose, soit 24 km d'éclairages intelligents. "Nous réalisons 70% d'économie d'énergie par lampadaire", affirme Emilion Esnault, conseiller municipal de Toulouse en charge de l'éclairage public. La ville équipe désormais automatiquement ses points lumineux de la technologie en cas de renouvellement.

27 villes françaises équipées de la technologie Kawantech

Ces capteurs produits à Toulouse sont vendus aux fabricants de lampadaires, tels que Philips, Eclatec ou encore General Electrics. "Notre objectif de 50 000 ventes par an est largement atteint", confie Yves Le Henaff. Aujourd'hui, 27 villes sont équipées de la technologie avec des grandes métropoles telles que Paris, Lyon, Marseille, Lille, Bordeaux, etc. La société s'attaque désormais au marché européen avec un contrat au Luxembourg.

Un événement survenu cette année devrait considérablement faire décoller les commandes de l'entreprise. En mars 2018, le Conseil d'État a condamné le ministère de la Transition écologique à prendre des arrêtés contre la pollution lumineuse. "L'ensemble des villes va devoir mettre en place des outils pour réduire l'illumination des rues. Pour nous, c'est un accélérateur", se réjouit le patron de Kawantech.

Lire aussi : Toulouse face au défi climatique

Outre l'économie d'énergie, le détecteur Kawantech a des usages complémentaires. La startup expérimente des solutions de stationnement en temps réel notamment à Paris. Lorsqu'une place de parking se libère l'automobiliste est informé via une application mobile. Elle travaille également sur la gestion des feux tricolores. "En fonction du nombre de voitures, nous pourrons adapter le temps d'attente au feu rouge et le temps de circulation au feu vert". Et des embouteillages.

"Nous détectons les voitures en double file, les camions de livraison ou poubelles de sorte à donner des directives aux autres véhicules afin d'éviter les embouteillages", illustre Yves Le Henaff.

L'entreprise qui emploie actuellement 18 salariés compte recruter 7 nouvelles personnes d'ici février 2019. Une levée de fonds de 5 millions d'euros devrait être annoncée d'ici la fin d'année.

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