La filière du transport routier en Occitanie se rassemble pour envisager l'avenir. Une quarantaine d'acteurs de la région se sont rassemblés au sein de Transten, un cluster dédié au transport routier créé en juin. Leur objectif : faire face aux mutations qui vont toucher le secteur actuellement et dans les années à venir.
"Il y a d'une part la mutation énergétique. Des nouvelles énergies, comme le gaz naturel, sont à portée de main. Il y a aussi la mutation digitale. Nous devons faire face à des changements dans le numérique car nous manipulons encore beaucoup de papiers", explique le président de Transten, François de Bertier, également président de la SAS Poux, une société de transport basée à Flourens (31).
Un meilleur suivi de livraison envisagé
Dans cette optique, Transten agira sur deux tableaux. Tout d'abord, le cluster a l'ambition de contribuer au développement de carburants alternatifs afin de réduire la consommation de gazole pour un transport moins pollueur. Il s'agira d'un gaz naturel (le BioGNV) dans un premier temps, puis de l'hydrogène dans un second temps. François de Bertier cite en exemple une initiative antérieure au lancement du cluster. Sept entreprises, dont la sienne, ont inauguré une station de gaz naturel dans la zone d'activités de Fondeyre à Toulouse en avril dernier.
"C'est un investissement d'un million d'euros qui devrait être rentable dans dix ans. Pour les entreprises, le gaz naturel est nettement moins cher, c'est une économie financière de 33%", estime le dirigeant.
Le cluster sera également présent dans le domaine de l'innovation numérique. Plusieurs pistes de travail sont envisagées en la matière.
"Nous devrons répondre à l'exigence des donneurs d'ordres de pouvoir suivre presque minute par minute la marchandise qu'ils nous confient. Aujourd'hui, nous n'en sommes pas tout à fait capables", regrette le président de Transten.
Il évoque ainsi la possibilité que toute la chaîne de livraison puisse lire un même code-barre posé sur la marchandise, facilitant la communication entre les acteurs.
"Mais nous avons un personnel qui n'est pas du tout familiarisé avec l'informatique", note François de Bertier. Malgré l'arrivée envisagée des véhicules autonomes, la présence du chauffeur n'est pas remise en question. En plus de décharger la marchandise, il lui est demandé de contrôler sa conformité, de l'installer, voir d'initier le client final à l'utilisation du produit livré.
Un objectif de 300 membres
Pour mener à bien ses chantiers, Transten compte aujourd'hui 42 membres, installés essentiellement dans l'ex-région Midi-Pyrénées. En plus des transporteurs, le cluster rassemble également deux organismes de formation, Promotrans et AFRAL, des fabricants de véhicules comme Fiat, le fournisseur de gaz GRDF et Toulouse Métropole. Néanmoins, les dirigeants associés dans cette démarche ont l'ambition d'aller plus loin en rassemblant 300 membres.
Pour y parvenir, Transten a fixé la cotisation de ses membres à 150 euros chacun, seule ressource financière pour l'organisation actuellement. Mais celle-ci s'attend à être soutenue financièrement par Toulouse Métropole, qui fait partie de ses membres, et par la Région Occitanie avec qui des discussions sont engagées. Le cluster compte également candidater aux fonds européens structurels et d'investissement (Feder) pour financer ses actions.
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