Odyssud, focus sur la salle publique la plus fréquentée de France, hors Paris

À Blagnac, la salle de spectacles Odyssud, surnommée "la scène des possibles" a programmé 2 000 spectacles pour 7 000 représentations, et enregistré 3 millions d'entrées : une grande fierté pour son directeur Emmanuel Gaillard. En 30 ans, elle est devenue la salle publique la plus fréquentée de France, hors Paris.
L'espace Odyssud est notamment équipé d'une salle de 950 places

Odyssud, la salle de spectacle trentenaire située à Blagnac, enregistre depuis deux saisons un taux de fréquentation record, qui la classe première salle publique de France après Paris. Pluridisciplinaire, elle a un rôle culturel important dans la Métropole toulousaine, et plus largement dans la région Occitanie. Selon Emmanuel Gaillard, son directeur : "Odyssud et les salles alentours ne sont pas en concurrence directe, car elles proposent des programmations complémentaires." Le théâtre du Capitole accueille la plupart du temps des représentations de chant et de danse (opéras, ballets, récitals, concerts etc.), alors que le TNT se consacre au théâtre.

"Dans cet écosystème riche, Odyssud est en quelques sortes le grand généraliste qui propose un programme éclectique pour tous types de public", ajoute-t-il.

Un budget de 6 millions d'euros pour la saison

Durant la saison 2016 - 2017, Odyssud a produit et présenté 79 spectacles pour 259 représentations de théâtre, chant, danse, humour, cirque etc. Parmi ces disciplines, les plus plébiscitées par le public sont le théâtre et le cirque qui ont comptabilisé respectivement 34 950 et 30 933 entrées, soit plus de 43 % de la fréquentation totale à elles deux.

Afin d'assurer une telle programmation, Odyssud bénéficie d'un budget d'environ 6 millions d'euros, financé à 53 % par la billetterie, ce à quoi s'ajoutent la contribution de la ville de Blagnac (40 %), les subventions publiques (5 %) et le mécénat (2 %). L'aéroport de Toulouse Blagnac, ainsi que les groupes Airbus, EDF, Altran, ATR, Cardete & Huet, Easy Tri, ITrust et la Caisse d'Épargne font partie des mécènes.

"Généralement, les salles de spectacle sont financées en moyenne à 80 % par des subventions collectives. Odyssud, avec plus de 53 % d'auto-financement, peut se féliciter de prendre en charge la quasi-totalité du coût des spectacles (qui s'élève à 3,7 millions d'euros pour la saison 2016-2017, NDLR)", se félicite Emmanuel Gaillard.

Les prix des représentations sont fixés en fonction du coût d'achat du spectacle. Lorsqu'une tête d'affiche se présente, les tarifs peuvent rapidement augmenter. Les œuvres les moins connues quant à elles sont les moins chères : "pour que le prix ne soit pas un frein à la découverte", explique Emmanuel Gaillard. Par exemple, pour voir la pièce "L'être ou pas" jouée par Pierre Arditi et Daniel Russo sur la scène d'Odyssud du 19 au 21 octobre 2017, les non abonnés devront débourser entre 29 et 48 € la place. Alors que le tarif d'un spectacle de danse appelé "Scandale" de Pierre Rigal, en représentation les 30 et 31 janvier 2018, est fixé entre 10 et 19 €.

Odyssud, record de France d'abonnés derrière l'Opéra de Paris

Aujourd'hui, Odyssud compte 18 603 abonnés (dont 4 412 jeunes abonnés de moins de 26 ans), et détient le record français d'abonnements, juste derrière l'Opéra de Paris. Sur les 150 000 billets vendus pendant la saison 2016 - 2017, deux tiers ont été achetés par des abonnés et un tiers environ par des non abonnés.

"On observe une légère baisse des abonnements cette année, mais la billetterie a compensé cette diminution. Il faut admettre que c'est dans l'ère du temps, les imprévus de la vie désengagent le public qui ne prévoit plus sur le long terme, et ne s'abonne plus aussi facilement qu'avant. Pourtant, on constate un effet Odyssud : les spectateurs nous connaissent et nous font confiance", confie Emmanuel Gaillard.

Le directeur se targue d'ailleurs d'avoir atteint un taux de 80 % de réabonnement, qui confirme la fidélité des spectateurs envers la salle de spectacle.

Emmanuel Gaillard, aux commandes depuis quinze ans

Odyssud a été inaugurée en 1988, elle va donc souffler 30 bougies l'année prochaine. Depuis 15 ans, Emmanuel Gaillard tient les rênes de la salle de spectacle blagnacaise. Il dirige actuellement 35 salariés permanents, ainsi qu'une vingtaine d'intermittents et vacataires en moyenne.

Avant de devenir directeur d'Odyssud, Emmanuel Gaillard a passé une première partie de sa vie professionnelle dans le milieu de l'entreprise et notamment au sein du groupe français Lafarge. Amoureux inconditionnel de la culture sous toutes ses formes, il avoue avoir toujours eu "le virus du spectacle". Il décrit ses goûts en matière d'art et de culture comme étant à l'image d'Odyssud : variés et pluridisciplinaires.

Quand il pense à l'avenir, Emmanuel Gaillard est un grand optimiste. Selon lui, l'offre culturelle ne cesse d'augmenter et la demande suit. "La culture fera toujours partie des attentes et des pratiques du grand public. La dynamique artistique n'est pas près de s'essouffler, il y aura toujours des artistes créatifs, un public curieux et des structures de financement pour faire perdurer le spectacle vivant", conclut-il.

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