À Toulouse, le PDG de Ryanair s'inquiète des conséquences du Brexit pour sa compagnie

Présent à Toulouse mardi 27 septembre, le directeur général de Ryanair, Michael O'Leary, a annoncé l'ouverture prochaine d'une ligne directe entre Toulouse et Lisbonne. Une annonce qui intervient seulement trois semaines après l'arrivée de Ryanair à Toulouse et la création de sept lignes. Il a également abordé le délicat sujet du Brexit.
Michael O'Leary, le patron de la compagnie low-cost Ryanair, était à Toulouse mardi 27 septembre.
Michael O'Leary, le patron de la compagnie low-cost Ryanair, était à Toulouse mardi 27 septembre. (Crédits : DR)

Le mercredi 7 septembre dernier, la compagnie low-cost irlandaise, Ryanair, a annonçé son arrivée en force à l'aéroport Toulouse-Blagnac avec la création de 7 lignes au départ de la Ville rose. Les Toulousains peuvent depuis cette date se rendre à Berlin. À compter du 1er novembre, les liaisons vers Bruxelles, Fès, Londres, Madrid, Malte et Varsovie seront à leur tour commercialisées.

Cette semaine, c'est le directeur général de la compagnie en personne, Michael O'Leary, qui a donné une conférence de presse à l'aéroport. Des annonces étaient attendues, même si la cellule communication de l'aéroport Toulouse-Blagnac n'avait  pas souhaité communiquer d'ordre du jour précis.

Finalement, c'est une nouvelle création de ligne que Michael O'Leary est venu annoncer : elle reliera Toulouse et Lisbonne. "Cette nouvelle ligne sera mise en place à partir du 26 mars 2017 avec un vol quotidien", a précisé Yann Delomez, directeur ventes et marketing France chez Ryanair.

Changement de stratégie

"Avant, on privilégiait les aéroports secondaires comme Carcassonne, Tarbes ou Pau, où les autres compagnies low-cost ne sont pas présentes, afin de tirer notre croissance à son maximum. Aujourd'hui, on cherche désormais à avoir une stratégie mixte entre aéroports secondaires et aéroports primaires comme l'est Toulouse", a donc justifié Micheal O'Leary.

Le dirigeant irlandais a promis que ce développement dans les aéroports principaux ne se ferait pas au détriment de ceux moins importants, point de départ de l'histoire Ryanair. Il désire également augmenter sa clientèle d'affaires, de 27% aujourd'hui, en connectant Toulouse aux principaux centres d'affaires comme Londres et Madrid.

Avec de tels efforts, Ryanair espère attirer pas moins de 750 000 passagers rien que pour l'année 2017 à l'aéroport de Toulouse.

"J'espère que le Brexit ne se fera pas"

À l'international, l'avenir est beaucoup moins radieux pour la compagnie irlandaise. En cause, le Brexit, voté positivement à 51,9% par les Britanniques en juin dernier. Il pourrait avoir des conséquences à long terme sur la santé économique de la compagnie, ce qui inquiète Micheal O'Leary.

"La compagnie n'a pas souffert du Brexit. Mais nous espérons quand même que cela ne se fera pas. Si les Britanniques sortent du marché unique européen, cela serait désastreux pour leur économie, comme pour celle de l'Europe toute entière. J'espère que les Britanniques changeront d'avis sur l'idée qu'ils se font de l'Europe d'ici 2018-2019", a déclaré le dirigeant à Toulouse.

Si cela n'est pas le cas, Ryanair en subirait les conséquences. Même si l'Irlande ne fait pas partie du Royaume-Uni et que le peuple irlandais n'a donc pas participé à ce référendum, le choix pro-Brexit de son voisin britannique concerne directement la compagnie.

Une prévision de bénéfices trop ambitieuse ?

En cas d'aboutissement de la démarche de sortie de l'Europe pour le Royaume-Uni, ce scénario pourrait avoir des conséquences sur le pouvoir d'achat des Britanniques. Ce qui touchera Ryanair, le marché britannique étant son premier marché. Depuis le vote déjà, la livre sterling a perdu de sa valeur face aux autres monnaies mondiales comme le dollar et l'euro. Par conséquent, Ryanair a dû revoir ses tarifs à la baisse au Royaume-Uni, afin de "s'adapter et ne pas pénaliser la clientèle britannique", explique Yann Delomez.

Malgré cette perspective, Ryanair refuse de revoir les prévisions de ses bénéfices pour l'année 2016 à la baisse. Pour ne pas affoler les marchés boursiers et donc les actionnaires ? Le jour de l'annonce de la victoire du Brexit, l'action de la compagnie avait perdu 12% de sa valeur.

Pour l'instant, la première compagnie européenne avec plus de 101 millions de passagers transportés en 2015 table sur un bénéfice net de 1,38 à 1,43 milliard d'euros pour l'exercice 2016-2017. En 2015-2016, Ryanair avait atteint 1,24 milliard d'euros de bénéfice net.

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