Euro 2016 : moins de visiteurs que prévu ?

L'Euro de football est l'un des événements majeurs de l'année en France. Quatre matchs sont prévus à Toulouse du 13 au 26 juin prochain. Présentée comme une opportunité touristique pour Toulouse et le département, la compétition ne répondra peut-être pas aux attentes. Décryptage.
Le CDT souhaite profiter de l'Euro pour attirer une nouvelle clientèle en Haute-Garonne

Espagne-République Tchèque, Suède-Italie, Pays de Galles-Russie et un huitième de finale. Ce sont les affiches qui attendent les supporters et les fans de football au Stadium de Toulouse. Si l'on est donc quasiment certain d'accueillir Zlatan Ibrahimovic, Gareth Bale ou Andres Iniesta dans la Ville rose, pas sûr que la foule des supporters soit aussi importante qu'espérée.

"On annonce une participation moins soutenue qu'envisagée, reconnaît ainsi Didier Cujives, le président du Comité départemental du tourisme. Mais cela évolue tous les jours. Il y a eu une période d'euphorie, suivie d'un moment où tous les acteurs ont déchanté. Aujourd'hui, on sent un regain d'intérêt."

Du côté de l'Umih, on est également prudent. "Il est impossible de faire des prévisions pour l'instant. On fera les comptes après l'Euro", assure Frédéric Michel, président de la branche hôtellerie, qui juge cependant qu'on ne peut "pas parler d'engouement".

Les récents attentats de Bruxelles et ceux de novembre dernier au Stade de France et à Paris ont sans doute eu un impact important sur les réservations. Une situation à laquelle s'ajoutent des réservations qui se font de plus en plus souvent à la dernière minute en matière de tourisme. Autant de facteurs qui ne permettent pas de faire des prévisions précises.

L'UEFA trop optimiste ?

"Le mois de juin est traditionnellement le plus fort de l'année à Toulouse. Nous pourrons difficilement faire beaucoup mieux que d'habitude", estime ainsi Frédéric Michel, qui ajoute qu'il n'y a pour l'instant aucun chiffre officiel.

Mais l'UEFA, par l'intermédiaire de Kuoni, l'agence officielle pour l'hébergement pendant l'Euro 2016 de football, s'est-elle montrée trop ambitieuse ? C'est en tout cas ce que laisse à penser Frédéric Michel. "Kuoni avait alloti beaucoup de chambres mais il semblerait qu'ils aient beaucoup de mal à les vendre", indique le président de la branche hôtellerie à l'Umih. Le centre-ville, annoncé complet du fait de ces allotissements, ne le sera donc peut-être pas, même si les chambres sont petit à petit rendues aux hôteliers. "Certains auraient peut-être pu faire mieux par leur propre moyen, même s'il faut rester prudent", estime Frédéric Michel.

Pour Sandra Lampée-Baumgartner, présidente du Club hôtelier, le centre-ville de Toulouse ne sera pas complet pendant l'Euro. "Il n'y a que 4 matchs donc seulement 8 nuitées avec beaucoup de monde. Mais, en compensation, les organisateurs de congrès ont préféré annuler ou reporter", indiquait-elle en février.

La tendance est inverse en ce qui concerne Airbnb. "Nous avons enregistré 15 fois plus de réservations pour la période de l'Euro à Toulouse que sur la même période l'an passé", développe Sarah Roy, responsable de la communication pour la France. Des chiffres à prendre avec précaution, "les supporters s'y prenant plus à l'avance dans le cas d'un gros événement que pour une réservation normale".

Un sujet dont il sera certainement question ce vendredi 8 avril lors de la conférence organisée par les élus de Toulouse Métropole concernés par l'Euro. L'office de tourisme So Toulouse et sa présidente Sylvie Rouillon-Valdiguié ayant préféré communiquer à cette occasion.

Le Département veut en profiter

Même si le flux de visiteurs sera peut-être moins important que prévu, le Comité départemental du tourisme compte bien tirer profit d'une clientèle nouvelle. "On ne passera pas à côté de l'opportunité que représente l'Euro", assure son président Didier Cujives. Des actions de communication seront ainsi menées pendant la compétition et des produits packagés seront proposés pour faire découvrir des sites sur une journée ou une demi-journée. "Nous voulons faire du trafic pour faire en sorte que les acteurs du tourisme soient les premiers bénéficiaires", poursuit-il.

Le CDT reste cependant conscient que les actions mises en place auront sans doute un impact à plus long terme. "Nous avons affaire à une clientèle captive. Ce ne seront pas des touristes mais des supporters. Au-delà des bénéfices immédiats, l'objectif est aussi de les faire revenir en Haute-Garonne", précise Didier Cujives.

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