Métro à Labège : "le projet définitivement enterré" selon Arnaud Lafon

Par Propos recueillis par Paul Périé  |   |  428  mots
Le conseil syndical de Tisséo, qui devait se tenir le mercredi 2 mars, a été reporté. Cette réunion devait valider la déclaration des travaux pour le prolongement de la ligne B du métro à Labège avant le 8 mars, afin de respecter le délai de six mois consécutif à l'avis favorable de la commission d'enquête sur l'utilité publique. Pour Arnaud Lafon, maire LR de Castanet-Tolosan et vice-président en charge des transports au Sicoval, ce report "enterre définitivement le dossier".

Le conseil syndical de Tisséo du 2 mars a été repoussé. Quelles conséquences cela peut-il avoir sur le PLB, dont la déclaration de travaux devait être validée lors de cette réunion ?

Pour moi, cela signifie que le dossier sera définitivement enterré au profit de la 3e ligne de métro, privilégiée par Toulouse Métropole. C'est le Sicoval et son développement économique qui en pâtissent.

Il y a quelques semaines, on semblait pourtant se diriger vers un accord entre le Sicoval et Toulouse Métropole pour le financement des deux projets. Que s'est-il passé pour que les relations changent ?

La situation est très tendue et je ne vois pas trop de solutions aujourd'hui. Le constat est partagé sur l'incapacité financière de mener à bien les deux projets. Et celui qui paye décide. Or, aujourd'hui, celui qui paye pour Tisséo, c'est Toulouse Métropole, et elle a décidé de privilégier la 3e ligne de métro.

Pourtant, le Sicoval doit participer à hauteur de 141 millions d'euros, tout comme Tisséo-SMTC ?

Le Sicoval a sa capacité financière, la question n'est pas là. Le PLB coûte environ 400 millions d'euros et, devant l'incapacité financière de Tisséo, le Sicoval avait décidé de participer au financement, hors de ses attributions. Mais aujourd'hui, Tisséo n'a pas ces 141 millions d'euros, car il est obligé de rembourser des emprunts et de se désendetter pour pouvoir à nouveau emprunter au moment du commencement des travaux.

Mais cette incapacité financière était connue. Qu'est-ce qui a changé ?

C'est une décision politique plus que financière. Quoi qu'il arrive, la Métropole va présenter son plan de financement de la 3e ligne en juin. Mais quand ce projet verra-t-il le jour ? 15 000 personnes font la navette chaque jour entre Toulouse et Labège, dont la moitié sont des électeurs de Jean-Luc Moudenc. Or, il a été élu avec 5 000 voix d'écart (5 839 voix, NDLR). Les impôts ont augmenté mais il n'y a rien en contrepartie. L'époque Baudis, où la ville sommeillait, est finie. Il faut passer à autre chose. Cette ville ne s'améliore pas avec le temps.

On vous sent amer sur ce dossier ?

Il n'y a aucune amertume, aucune déception. Je constate simplement que là où la communauté urbaine de Bordeaux fait des merveilles en termes d'attractivité touristique et économique, à Toulouse, on préfère se tirer la bourre plutôt que de construire des politiques communes constructives. Je comprends que les citoyens soient écœurés.