Madeeli lance une étude pour connaître l'impact de la fabrication additive sur l'industrie

L'agence économique régionale Madeeli lance une étude sur l'impact de la fabrication additive pour l'industrie. D'ici à la fin du premier semestre 2016, l'enquête devra déterminer l'état de l'art au niveau mondial pour les filières industrielles et évaluer les forces et les faiblesses des filières de l'ancien périmètre régional midi-pyrénéen en la matière.
Imprimante 3D en action (© photo Rémi Benoit).

Quel sera l'impact de la fabrication additive pour l'industrie ? C'est ce que cherche à découvrir l'agence régionale Madeeli à travers une étude lancée ce jeudi 21 janvier. L'enquête devra déterminer l'impact général de la fabrication additive au niveau mondial pour les filières industrielles et évaluer les forces et les faiblesses des filières de l'ancien périmètre régional midi-pyrénéen en la matière.

"La fabrication additive est un thème prioritaire dans le cadre du plan régional usine du futur, car elle permet d'envisager l'usinage d'une manière tout à fait différente et de gagner en productivité, explique Hervé Serres, chef de projet des plans 'Croissance PME' et 'industrie du futur' à Madeeli. Les entreprises s'interrogent sur son impact. L'étude apportera des réponses à leurs questions."

Un marché à 21 milliards d'euros d'ici à 2020

Réduction des délais de fabrication, du nombre d'opérations sur une seule pièce, de la quantité de matière utilisée et des déchets ; prototypage plus rapide et moins cher ; simplification de l'outillage... À tous points de vue, la fabrication additive est une révolution. "La question est de savoir jusqu'à quel point elle va changer les choses, constate Hervé Serres. Tout n'est pas prêt. La production en série n'est pas possible. Les technologies ne sont pas matures pour toutes les pièces et toutes les matières."

Des limites confirmées par Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac Aéro :

"Aujourd'hui, la part de la fabrication 3D ne représente que 0,01 % du marché de la sous-traitance aéronautique (un marché qui pèse par ailleurs 15 milliards d'euros, NDLR) parce que les pièces fabriquées en 3D ne sont pas de bonne qualité. Cela va forcément se développer dans les prochaines années mais, personnellement, je ne prévois qu'une part de développement relativement faible."

D'un poids de trois milliards de dollars en 2013, le marché de la fabrication additive pourrait atteindre les 21 milliards d'ici à 2020, d'après une étude de Wohlers.

fabrication additive

D'après Wohlers, 12,6 % des débouchés concerneraient l'aérospatial. "Nous sommes donc une région très exposée", estime Hervé Serres.

L'étude, lancée en collaboration avec l'IRT Saint-Exupéry et Aerospace Valley, se concentrera sur trois thématiques : les transports (notamment l'aéronautique), le médical et l'agroalimentaire.

La première partie de l'étude devra déterminer l'état de l'art. "Qui fabrique les poudres métalliques et plastiques ? Peut-on le faire ici ? Quelles sont les technologies en poupe, selon les filières et les matériaux ? La façon de concevoir les pièces sera différente, donc quel sera l'impact en matière de R&D ?, s'interroge Hervé Serres. Il faut y voir clair pour être prêt quand le marché va décoller."

La seconde partie de l'étude se focalisera sur les forces et faiblesses des acteurs de Midi-Pyrénées. "Quels seront les gains et les pertes pour eux ? Que faut-il faire pour progresser ? Les entreprises auront-elles besoin d'un plan d'investissement lourd pour s'équiper en machines et former leurs personnels ?", détaille Hervé Serres.

Financée à parts égales par l'État et la Région, l'étude durera six mois. Elle a été confiée au cabinet parisien Cabinet D&Consultants.

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