Pourquoi la Fédération hospitalière privée se mobilise-t-elle cette semaine ?

Nous voulons alerter sur les difficultés rencontrées actuellement par les cliniques. Depuis trois ans, l'État, qui fixe les tarifs des établissements, a décidé les baisser très fortement. Du jamais vu depuis les années 60. Les tarifs ont diminué de 2,5 % au 1er mars 2015 et de 1 % dans les hôpitaux. Depuis trois ans cette baisse s'élève à 4 % alors que dans le même temps les charges augmentent de 10 %. Dans certains établissements, les pertes peuvent s'élever à un million d'euros.

Quel peut être l'impact de cette politique sur l'emploi ?

En 2014, 4 000 créations d'emplois étaient prévues en France dans les cliniques et seulement 500 ont été effectives. On peut craindre des destructions d'emploi. La clinique Pasteur à Toulouse a déjà annoncé qu'elle avait supprimé 15 postes. Pire, certaines cliniques sont menacées de fermeture. En effet, avant cette baisse, un quart des cliniques était déjà déficitaire. Rappelons que les cliniques de Midi-Pyrénées fédèrent 12 000 salariés et 2 500 médecins. Ces fermetures pourraient également avoir un impact sur les emplois indirects générés par les établissements au niveau des sociétés de maintenance, de plomberie ou d'électricité.

Les regroupements d'établissements sont-ils suffisants ?

Les établissements sont déjà allés au bout de ce qu'il était possible de faire en matière de restructuration. Il y a 20 ans, la région Midi-Pyrénées comptait une centaine de cliniques contre 60 seulement aujourd'hui grâce une optimisation accrue des services. Les cliniques soignent la moitié des patients en Midi-Pyrénées mais ne perçoivent que 25 % de l'enveloppe budgétaire de la Région en matière de santé. Nous faisons bon usage des deniers publics. D'ailleurs seules trois autres régions ont un aussi fort taux de soin en clinique en France : Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et la région PACA.

Vous avez décidé de vous associer au mouvement de grève des médecins libéraux ce vendredi....

Oui, nous nous associons totalement au mouvement de grève des médecins libéraux prévu le 13 novembre. Dans certaines cliniques, le taux de grévistes parmi les médecins libéraux sera à 100%. Nous avons déjà reporté des opérations et réduit le nombre de consultations pour garantir la continuité des soins. L'objectif est d'interpeller la ministre de la Santé Marisol Touraine alors que le gouvernement envisage de nouvelles baisses de tarifs pour 2016.