Tourisme : Toulouse fait le plein... mais pas Lourdes

Après une saison 2014 catastrophique, les professionnels du tourisme relèvent la tête cette année en Midi-Pyrénées. Cependant, quand Toulouse et les grands sites attirent de nombreux visiteurs, notamment étrangers, le reste de la région a un bilan plus contrasté. À Lourdes, par exemple, les hôteliers déplorent une baisse de 20 % du nombre de nuitées cette saison.
Les deux Grands Sites de Midi-Pyrénées n'ont pas connu la même affluence cet été

Les professionnels du tourisme peuvent souffler, la saison estivale a été meilleure que l'an dernier. Selon les premières estimations du Comité régional du tourisme en Midi-Pyrénées, la fréquentation touristique devrait progresser de 2 à 4 % cette année.

"Le bilan de la saison est dans l'ensemble positif et satisfaisant, note Philippe Guérin, le président du CRT. Les touristes étrangers sont plus nombreux, notamment les Espagnols et les Néerlandais, et les touristes dits lointains, chinois, indiens et japonais."

Parmi les grands sites régionaux, le Pic du Midi, le Musée Soulages à Rodez, le Viaduc de Millau et Toulouse font partie des sites les plus visités cette année avec une hausse de fréquentation significative. Avec une progression de 25 % de son chiffre d'affaires, l'observatoire astronomique pyrénéen a dépassé tous les records et a accueilli de nombreux touristes chinois et japonais. Des visiteurs étrangers dont le panier moyen surpasse celui, toujours réduit, des touristes français.

Toulouse devient une destination recherchée

À Toulouse, la présidente de So Toulouse et adjointe en charge du Tourisme, Sylvie Rouillon Valdiguié, confirme cette hausse de la fréquentation étrangère, de 2 points par rapport à 2014. Des visiteurs qui prolongent la durée de leur séjour.

"Toulouse devient progressivement une destination touristique recherchée, remarque-t-elle. 40 % des visiteurs restent 2 à 3 nuits et 38 % restent 4 à 7 nuits."

Conséquence de l'allongement de la durée des visites à Toulouse, l'activité réceptive (visites guidées et prestations) de So Toulouse a vu son chiffre d'affaires augmenter de 60 % et s'établir à 50 000 euros cette année. Les musées de la Ville rose bénéficient aussi de ces séjours allongés. Dans le classement des sites les plus visités à Toulouse entre mai et août, la Cité de l'espace arrive en tête. Elle a même réalisé un record d'affluence en août en accueillant 4 000 visiteurs sur une journée. En quatrième position, le musée Aeroscopia a reçu 83 914 personnes, ce qui amène à 157 000 entrées depuis son ouverture. "C'est bien au-delà des 120 000 prévues en 2015", se réjouit Sylvie Rouillon Valdiguié.

Fréquentation été musée toulouse

Du point de vu hôtelier, les résultats sont meilleurs que l'an dernier.

"Après un premier trimestre 2015 très difficile, nous avons enregistré un très bon été. Il faut noter les efforts de promotion de l'office de tourisme de Toulouse qui ont permis en quelques années une belle progression du taux d'occupation estival", se satisfait Sandra Lampée-Baumgartner, présidente-adjointe du club hôtelier toulousain (CHT) et directrice du 4 étoiles le Grand Hôtel de l'Opéra.

À noter l'impact du tourisme d'affaires. En juin, les hôtels ont affiché un taux d'occupation de 75,7 %, soit 7 points de plus qu'en 2014, grâce notamment aux 3 congrès (l'UNAPEI, l'ESPCI et le congrès national UNP) qui ont attiré 3 900 personnes dans la Ville rose.

Les départements ruraux à la traine

Si, globalement, la saison 2015 est meilleure que 2014, l'ensemble de la région n'en a pas profité de la même façon.

"C'est plutôt moins bien que la moyenne nationale mais pas catastrophique comparé à l'an dernier, constate Didier Arino, le président de ProTourisme, cabinet spécialiste des études et du conseil dans les secteurs du tourisme, des loisirs et de l'hôtellerie. Les destinations rurales comme le Gers, le Lot et l'Aveyron ou les Pyrénées hors zone Tour de France, ont eu du mal. Il a fait très chaud et les touristes sont allés sur la côte ou là où il y a de l'eau."

Plus spécifiquement, Lourdes a connu une saison des plus mitigées. "La fréquentation s'est affaissée avec 20 % de nuitée en moins", estime Christian Gelies, vice-président de l'Union des métiers hôteliers à Lourdes. La tendance n'est pas nouvelle. Depuis trois années consécutives, le deuxième parc hôtelier de France (25 000 lits et 220 hôtels) marque le pas. "Il y a une crise de la fréquentation, analyse Christian Gelies. Les visiteurs ne sont pas moins nombreux, mais ils raccourcissent la durée de leur séjour." La crise économique, ainsi que le tassement de la pratique du pèlerinage en Europe transforment Lourdes en un lieu de visite à la journée. Mathématiquement, les retombées sont moindres et l'emploi s'en ressent. Les emplois saisonniers sont passés de 3 000 à 2 000 à Lourdes, selon Christian Gelies.

"Lourdes est à un tournant de son histoire, conclut Christian Gelies. Il nous faut réinventer le modèle. Notre image a vieilli. Nous travaillons sur un projet de renouveau pour la ville."

Entre autres, un dossier pour obtenir le label d'accessibilité "Destination pour tous" est en cours de constitution.

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