Colomiers lance un village de l'économie solidaire pour booster l'emploi

Colomiers, la deuxième ville de Haute-Garonne, va déployer un pôle dédié à l'économie sociale et solidaire dans un quartier populaire. Un café citoyen, un garage solidaire ou encore une "ressourcerie" doivent voir le jour d'ici à fin 2015. Objectif : s'appuyer sur un secteur en forte croissance pour faire baisser le chômage.
La MT Coop' a été inaugurée en mars dernier en présence de la secrétaire d'État au Commerce Carole Delga.

C'est l'une des villes les plus attractives du département avec une économie florissante portée par l'aéronautique. Deuxième ville de la Haute-Garonne avec plus de 35 000 habitants, Colomiers compte autant d'emplois que de personnes actives. Et pourtant, le taux de chômage y dépasse les 10 %, autant qu'au niveau national. Pour créer de l'emploi localement, la municipalité a décidé de miser sur l'économie sociale et solidaire (ESS).

"L'économie sociale et solidaire connaît une croissance de plus de 4 % par an et représente 10 % des emplois dans la région, relève la maire PS de Colomiers Karine Traval-Michelet. À Colomiers, un grand nombre d'entreprises voient leur activité tirée par la croissance du secteur aéronautique. Mais ces entreprises recherchent avant tout des profils très qualifiés au niveau de l'ingénierie et donc cela ne bénéficie pas forcément aux habitants de la ville moins diplômés."

La ville de Colomiers a donc décidé de lancer un vaste projet dédié à l'ESS. Objectif  : décrocher cette année le label de pôle territorial de coopération économique (PTCE) lors du second appel à projets lancé par l'État. Créé en 2013, ce label permet à certains projets tournés vers l'économie circulaire de toucher jusqu'à 300 000 euros de subventions publiques. Actuellement dans la région Midi-Pyrénées, seuls l'espace La Serre à Toulouse et les Ateliers de Castres bénéficient de ce statut. Début mars, une première étape a été franchie à Colomiers avec l'inauguration de la MT Coop', en présence de la secrétaire d'État au Commerce Carole Delga. Ce centre d'information sur l'ESS a pour vocation d'aiguiller les porteurs de projets sur les démarches et les aides possibles pour mettre en œuvre leurs idées.

Café citoyen, garage solidaire et ressourcerie

Cette MT Coop' sera l'une des composantes de la "mijoteuse" ESS. "Les porteurs de projets disposeront d'une sorte de couveuse pour tester la faisabilité de leurs idées. Quand le projet passera en phase opérationnelle, il pourra intégrer le village de l'ESS (qui sera implanté dans le quartier populaire du Seycheron, NDLR)", poursuit Karine Traval-Michelet. Dès la rentrée 2015, un premier projet intégrera ce village : le café solidaire.

"Ce café sera géré de manière associative par les citoyens, détaille la maire. Le but n'est pas commercial, les bénéfices iront financer d'autres projets. Les habitants pourront aller y chercher un café et un croissant le matin sur le route du travail."

Deux autres projets devraient intégrer le village de l'ESS d'ici à la fin de l'année. Le premier, portée par l'association Le Relais, s'intitule "De la graine à l'assiette". Ce chantier d'insertion vise à cultiver des terres agricoles et, à terme, utiliser les récoltes pour une activité de restauration. Sur le long terme, une douzaine d'emplois est envisagée. Le deuxième projet est une ressourcerie. Cette structure va collecter des objets encombrants afin de les réparer et de les recycler en de nouveaux produits mis en vente à un tarif modique. Le porteur de projet compte sur une structure d'une vingtaine de personnes d'ici à 2018.

Une multitude d'autres projets sont également en cours d'élaboration. "Pour le volet mobilité, il est question d'implanter une auto-école sociale et un garage solidaire (avec des tarifs beaucoup moins chers que les enseignes classiques, NDLR)", avance de son côté François Lemoine, l'adjoint en charge du projet.

Outre celui de la Mairie, ces initiatives bénéficient d'un large soutien avec le club d'entreprises local, le réseau des Scop ou encore Jacques Prades, le fondateur de Cerises (centre européen de ressources sur les initiatives solidaires et les entreprises sociales). Pour coordonner l'ensemble des projets, une SCIC (société coopérative d'intérêt collectif) baptisée Chrysalide est en phase de création. De son côté, la Mairie a créé un poste de chargé de mission pour gérer exclusivement le projet.

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