La Haute-Garonne, « petit village gaulois » qui résiste à la crise selon Alain Di Crescenzo

Le président de la CCI de Toulouse 31, Alain Di Crescenzo et le directeur régional de la Banque de France Patrick Berger ont présenté ce jeudi à Toulouse la 10e enquête de conjoncture réalisée auprès de 1708 entreprises de Haute-Garonne. Malgré un contexte morose, le chiffre d'affaire des entreprises interrogées a augmenté de 5,1% en 2011.
Patrick Berger, directeur régional de la Banque de France et Alain DiCrescenzo, président de la CCI de Toulouse

Le président de la CCI de Toulouse 31, Alain Di Crescenzo et le directeur régional de la Banque de France Patrick Berger ont présenté ce jeudi à Toulouse la 10e enquête de conjoncture réalisée auprès de 1708 entreprises de Haute-Garonne. Malgré un contexte morose, le chiffre d'affaire des entreprises interrogées a augmenté de 5,1% en 2011.

« La croissance mondiale s'essouffle mais en France, aucune récession n'est prévue en 2012 », a déclaré ce matin Patrick Berger en présentant le contexte économique mondial, européen et français. En Haute-Garonne, l'économie, qui avait retrouvé le chemin de la croissance début 2011, est désormais plus fragile. « Nous avons néanmoins bien mieux résisté que la plupart des régions françaises, commente le président de la CCI. L'industrie est solide, les services à l'industrie ont suivi et le commerce a renoué avec la croissance. » En effet, les embauches salariées ont augmenté de 2,5% entre 2010 et 2011 mais une augmentation moindre est attendue pour 2012 : 1,7%. La situation financière des entreprises, notamment des TPE est source d'inquiétude. Ce sont les entreprises de 20 à 49 salariés qui dévoilent les meilleures prévisions, « nous devons soutenir ces entreprises qui représentent une grande dynamique d'emploi, ce sont les ETI (entreprises de taille intermédiaire) de demain » a déclaré Alain Di Crescenzo.

Industrie

Sans surprise, c'est l'industrie, florissante, qui tire vers le haut la croissance de la Haute-Garonne. Le CA du secteur a augmenté de 7,5% en 2011. « Mais il ne s'agit pas que de l'aéronautique » a souligné Pascal Lannette, président de la commission Industrie à la CCI de Toulouse 31. En effet 2011 est un bon millésime pour les industries agroalimentaires (+ 6,9% de CA). Une performance à mettre au crédit des plus grandes entreprises positionnées sur des domaines d'expertise (levure, semence bio, R&D...). On note également un taux de croissance à deux chiffres dans l'électrique et l'électronique : quasiment 15%. Les industries de biens de consommation sont toujours en pleine crise avec une baisse du CA de 6,8% et des effectifs salariés de 2,7%.

Construction-immobilier

C'est le secteur en crise. Le climat de confiance des entrepreneurs est au plus bas selon Thierry Dumas, vice-président de la CCI de Toulouse et chargé de la construction, qui n'a pas caché son inquiétude. « Les collectivités diminuent leurs budgets, les entreprises sont frileuses : on n'investit pas dans les murs », explique-t-il. Autre problème majeur selon lui : les prix, très bas, « qui affectent les marges ». Des licenciements sont envisagés en 2012 avec une baisse des effectifs de 1,6%. « Sur 1,4 million, 100 000 emplois seront perdus cette année ». Objectif 2012 pour les entreprises de la construction-immobilier : survivre. « J'ai l'habitude de dire que quand le bâtiment va tout va, et là, ça ne marche pas... » avoue Thierry Dumas.

Commerce et Services

Après deux années de repli, la branche commerce opère un timide retour vers la croissance, tiré par le commerce de gros et la grande distribution. La conjoncture est en revanche défavorable dans l'alimentaire et l'équipement de la personne. Les perspectives 2012 sont prudentes, avec de très faibles intentions de recrutements (+0,8%) et un CA de +2,3%.
Plus d'optimisme constaté du coté des services : l'activité progresse nettement, dans la lignée de la tendance engagée depuis 10 ans. Ce sont les services aux entreprises qui boostent l'emploi (+3,3% de recrutement salariés prévus en 2012. Des perspectives encourageantes, sauf pour les transports.

Sophie Arutunian

En savoir plus :
Selon une approche territoriale, c'est le nord du département qui a soutenu la croissance en 2011 et notamment le Grand Toulouse qui profite des performances de l'industrie et des services. Le Comminges paraît déconnecté du reste de la Haute-Garonne. Hors du Grand Toulouse, l'année 2012 devrait être plus difficile.

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