1,5 milliard d'euros d'avances de trésorerie accordées par l'Urssaf en Occitanie cette année

Pour soutenir l'économie face à la crise due à l'épidémie de la Covid-19, l'Urssaf a autorisé aux entreprises plusieurs reports de cotisations sociales. Mais alors que ces délais supplémentaires vont bien arriver à leur terme, certaines sociétés ne peuvent toujours pas rembourser les sommes avancées. C'est pour cette raison que des exonérations voire des aides supplémentaires vont être mises en application dans les mois à venir.
Jean Dokhelar a annoncé le montant total des reports de cotisations sociales accordés aux entreprises du Midi-Pyrénées.
Jean Dokhelar a annoncé le montant total des reports de cotisations sociales accordés aux entreprises du Midi-Pyrénées. (Crédits : Reuters)

"En Occitanie, jusqu'à fin-août, nous avons accordé un report des cotisions sociales aux entreprises et aux travailleurs indépendants d'un montant total d'environ 1,5 milliards d'euros. Sur cette somme, 817 millions proviennent des sociétés (le restant étant accordé aux travailleurs indépendants, ndlr)", expose Jean Dokhelar, le directeur régional de l'Urssaf Midi-Pyrénées.

Des chiffres conséquents pour l'organisme qui collecte les contribution de financement à la Sécurité sociale et les participations sociales pour les retraites ou les allocations familiales. Mais ces derniers auraient pu être plus importants.

"Au final, la majorité des entreprises a continué à payer, poursuit Jean Dokhelar. 40% des sociétés de l'ex-région Midi-Pyrénées ont bénéficié d'au moins un report. Elles étaient 26% à en demander un en avril. Désormais, elles ne sont plus que 2,8% pour le mois de septembre. Evidemment, les petites entreprises et certains secteurs ont eu plus besoin de notre aide que d'autres. Pour les travailleurs indépendants, la situation est un peu différente. Nous avons stoppé jusqu'à la fin août les prélèvements automatiques des charges pour eux."

Mais ces reports vont bientôt arriver arriver à échéance. Or, la crise de la Covid-19 se poursuit. L'Occitanie a déjà perdu 46 000 emplois depuis le début de l'année et certaines entreprises sont encore très touchées. C'est le cas des salles de sport, des bars, des discothèques ou du secteur de l'évènementiel qui sont actuellement fermés, mais également de toutes les sociétés situées en dans un secteur en amont de ceux précédemment cités.

Lire aussi : La face cachée de la fermeture des bars et restaurants à Toulouse et en Occitanie

 Plusieurs aides en fonction de la taille l'entreprise

Mais l'Urssaf en a pris conscience et de nouvelles mesures de soutien vont prochainement voir le jour.

"Des mesures d'accompagnement au redémarrage pour les entreprises dont l'activité est concernée par une fermeture" vont prochainement être prises par l'Urssaf selon Jean Dokhelar. Pour les sociétés en activité, les décisions ont été choisies en fonction de la taille de la firme.

"Les entreprises de plus de 250 salariés vont être contactées par notre organisme, explique le directeur régional de l'Urssaf. Nous négocierons avec elles des échéanciers au cas par cas. Pour celles qui ont moins de 250 salariés, il faut différencier les secteurs. Dans ceux qui ont été particulièrement impactés par la crise, il sera possible de bénéficier d'exonération de cotisations patronales sur la période de février à mai et d'une aide financière correspondant à 20% de la masse salariale versée sur cette même période.

Enfin, pour les autres sociétés, nous proposerons à partir de fin octobre un plan d'apurement sous forme d'échéancier pour régler les reports. Celui-ci peut s'étaler sur 12, 24 ou 36 mois, ce qui est inédit. Si notre proposition ne convient pas, il sera possible de discuter avec nous afin d'étudier ensemble la situation de l'entreprise au cas par cas".

Les travailleurs indépendants (professions libérales, artisans et commerçants) ont également un régime différent. Le recouvrement de leurs cotisations sociales a repris depuis le 5 septembre. Pour autant l'Urssaf va "prendre en compte l'impact de la crise sur les revenus par rapport à l'année 2019". Jean Dokhelar détaille : "les échéanciers pour cette catégories de travailleurs ont été réalisés sur la bas d'un revenu provisionnel 2020 automatiquement diminué de 50%". Parmi les plans d'échéance étudiés, l'organisme envisage même d'appliquer des montants progressifs pour permettre à l'industrie dans son ensemble de redécoller dans un avenir proche.

"Le contexte actuel est incertain, mais il n'est pas forcément inquiétant, termine Jean Dokhelar. Il faut juste que nous réussissons à communiquer avec les entreprises et que ces derniers comprennent qu'on souhaite les aider. Maintenant, nous devons toujours veiller sur le niveau de cotisations. C'est nous qui récoltons les fonds de la Sécurité sociale, et dans le contexte actuel, il faut qu'on puisse également soigner tout le monde".

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Commentaire 1
à écrit le 16/10/2020 à 10:38
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