L’Occitanie est la deuxième région d’accueil des Britanniques

25 000 résidents de nationalité britannique vivent en Occitanie, d'après une étude de l'Insee. S'ils ont longtemps privilégié les communes rurales touristiques, ces derniers se tournent depuis quelques années davantage vers Toulouse. Analyse.
25 000 résidents de nationalité britannique vivent en Occitanie.

Le Brexit pourrait avoir un retentissement particulier en Occitanie. Dans une étude publiée mercredi 30 octobre, l'Insee révèle l'ampleur de l'influence de nos voisins d'Outre-Manche dans la région.

Lire aussi : Comment Toulouse se prépare au Brexit ?

"Avec près de 25 000 résidents de nationalité britannique en 2016 (soit 0,4% de sa population), l'Occitanie est la deuxième région d'accueil des Britanniques, après la région Nouvelle-Aquitaine (40 000, soit 0,7 % de la population totale)", relève l'institut de statistiques.

Leur présence a explosé en trente ans puisque "en 1990, avec environ 6 000 Britanniques, l'Occitanie arrivait seulement en quatrième position, loin derrière l'Île-de-France (23 000) et juste après Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes (respectivement 9 000 et 7 000)".

britanniques insee

Grands Sites et Ville rose

Jusqu'en 2011, les habitants du Royaume-Uni ont surtout privilégié des communes inscrites au label touristique Grands Sites d'Occitanie telles que Saint-Antonin-Noble-Val dans le Tarn-et-Garonne, Marciac dans le Gers où ils représentent plus de 5% de la population totale mais aussi l'ouest du Lot ou les Corbières.

De son côté, l'aire urbaine de Toulouse abrite environ 4 000 Britanniques (15 % des ressortissants du Royaume-Uni dans la région), soit bien plus que celle de Montpellier qui en compte un millier.

"Les arrivées de Britanniques dans l'aire toulousaine sont relativement récentes : 3 sur 10 y habitent depuis moins de 5 ans (contre 2 sur 10 au niveau régional). D'ailleurs, entre 2011 et 2016, le nombre de Britanniques sur l'aire urbaine de Toulouse continue de croître légèrement (+ 0,6 % par an) alors qu'il baisse sur l'ensemble de la région", note l'Insee.

Sans surprise, parmi les résidents britanniques dans la Ville rose "5 actifs sur 10 sont des cadres et 3 sur 10 travaillent dans le secteur de la fabrication de matériel de transport", conséquence directe de l'implantation d'Airbus et de la filière aérospatiale.

Lire aussi : La filière aéronautique bien préparée au Brexit ?

Le poids des résidences secondaires dans le Gers et le Lot

Certains Britanniques habitent de manière plus épisodique dans la région. 14 500 résidences secondaires en Occitanie appartiennent à des personnes résidant au Royaume-Uni (3 % des résidences secondaires et 27 % de celles détenues par des résidents à l'étranger).

La forte implantation des natifs d'Outre-Manche est particulièrement prégnante dans le Lot et le Gers, 45 % des résidences secondaires détenues par des étrangers appartiennent à des personnes résidant au Royaume-Uni.

Les habitants du Royaume-Uni représentent également une partie importante du flux de touristes dans la région. En 2018, la fréquentation de la clientèle britannique atteint 554 000 nuitées, soit 12,5 % des nuitées hôtelières de touristes ne résidant pas en France. C'est toutefois moins que l'afflux de touristes venus d'Espagne ou d'Italie.

Des échanges économiques limités

Pour l'Insee, "une sortie du Royaume-uni de l'Union européenne pourrait avoir un impact sur la venue des touristes britanniques : la circulation des personnes aux frontières serait plus complexe et la livre sterling pourrait perdre de la valeur face à l'euro".

En revanche, "le partenariat économique entre les entreprises de la région et le Royaume-Uni relève essentiellement de la filière aéronautique, mais reste au total assez limité".

"En 2018, les entreprises régionales ont exporté 1,6 milliard d'euros de marchandises vers le Royaume-Uni, ce qui ne représente que 3,2% des exportations de la région, loin derrière celles vers la Chine, l'Allemagne puis l'Espagne et juste devant l'Italie. Plus de la moitié (0,9 milliard d'euros) concernent du matériel de transport principalement exporté depuis la Haute-Garonne (0,8 milliard d'euros), en lien avec l'implantation d'Airbus et l'importance de la filière aérospatiale dans le département, détaille l'Insee.

En sens inverse, les importations depuis le Royaume-Uni vers l'Occitanie sont plus importantes : 2,6 milliards d'euros. Elles ne représentent toutefois que 6,4 % des importations vers la région, derrière l'Allemagne, les États-Unis et l'Espagne et juste devant l'Italie. La majorité des transactions concerne là encore du matériel de transport (2,2 milliards d'euros), la quasi-totalité de ces marchandises arrivant en Haute-Garonne".

Par ailleurs, en Occitanie, 9 800 salariés travaillent pour une multinationale dont la tête de groupe est au Royaume-Uni. Ils ne représentent que 0,9 % des salariés de la région et travaillent essentiellement en Haute-Garonne (37 %) ou dans l'Hérault (35 %). Ils sont employés dans un peu moins de 500 établissements, souvent de taille restreinte.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 30/10/2019 à 20:49
Signaler
Une répartition surprenante dans l'espace, pour l'essentiel, en part relative, hors les métropoles. Et l'influence de l'Aquitaine à l'ouest, plus forte en Midi Pyrénées que dans l'ex Languedoc-Roussillon...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.