Agriculture : les viticulteurs du Lot ont perdu jusqu'à 80% de leur production en 2017

L'épisode de gel en avril 2017 a fortement impacté les rendements de production des viticulteurs du Sud-ouest, en particulier à Cahors, confirme le bilan annuel réalisé par le cabinet de conseil Cerfrance. Dans le Gers, la grippe aviaire a fait chuter les rendements des éleveurs de canards. Par ailleurs, une légère reprise est observée chez les producteurs laitiers.
Seuls 20% des vignerons indépendants du Lot avait souscrit à une assurance aléas climatiques.

Il a suffi de deux épisodes de gel pour compromettre la saison viticole. "Ce phénomène qui s'est déroulé sur trois nuits a engendré une perte de production de 20% en France. Une chute du même ordre dans le Sud-Ouest : certains départements comme le Gers ou le Tarn ont enregistré respectivement 15 et 20% de rendement en moins", relève Damien Ameline, chargé d'études au sein du cabinet de conseil Cerfrance à l'occasion de la présentation des résultats annuels de la filière à Toulouse le 19 janvier dernier. Mais c'est le vignoble de Cahors qui a plus souffert de cet épisode climatique :

"Les exploitants ont vu leur production chuter de 70 à 80%. Leur excédent brut d'exploitation (EBE) devrait s'établir en 2017 aux alentours de 22 000 euros par exploitation alors qu'il était de près de 70 000 euros en 2015", ajoute-t-il.

Cerfrance précise que cet EBE pourrait "diminuer à des niveaux comparables à ceux de la crise du début des années 2000". Facteur aggravant, "seuls 20% des vignerons indépendants du Lot avait souscrit à une assurance aléas climatiques" qui couvre partiellement les dégâts.

Les éleveurs gersois touchés par la grippe aviaire

Après un premier épisode en 2016, les producteurs de canards ont été impactés en 2017 par une deuxième épidémie de grippe aviaire. Selon Cerfrance, "environ 70% des éleveurs gersois ont été touchés par cette seconde vague. L'indemnisation n'a été perçue qu'à 70% pour l'instant". L'EBE s'établirait aux alentours de 27 000 euros par exploitation contre 43 000 euros en 2016 et 34 000 euros en 2015. Ce qui fait dire au cabinet de conseil que "contrairement à 2016, les indemnités ne compenseraient pas en 2017 cette chute de la production".

L'épizootie d'influenza aviaire a déstabilisé toute la filière foie gras (Crédits : Le Paysan Tarnais).

Lire aussi : Grippe aviaire : course contre la montre pour la filière gras d'Occitanie

Nette remontée du prix du lait

En revanche, bonne nouvelle, le prix du lait payé aux éleveurs est reparti à la hausse en 2017. "Il s'établit à 334 euros pour 1 000 litres en moyenne contre 293 euros/1000L en 2016. C'est un débit de reprise", se félicite Cathy Bigouin, chargée d'études à Cerfrance. Néanmoins, cette remontée du prix du lait sur une année n'est pour le moment pas suffisante pour permettre aux éleveurs en difficulté de se remettre à flot. Pour rappel, en 2014, les 1000 litres de lait étaient rémunérés 377 euros, soit nettement plus.

"35% des producteurs de lait restent dans une situation très fragile, détaille-t-elle. Certains ne disposent que d'un fonds de roulement de trois mois, ce n'est pas une trésorerie suffisante. Les éleveurs les plus en difficulté souffrent à la fois d'un endettement fort et d'un excédent brut d'exploitation parmi les plus faibles. Il leur faudrait deux à trois années de revenus au même niveau pour se relever."

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Manifestation des producteurs de lait en Haute-Garonne au cours de l'été 2015 (Crédit : Rémi Benoit).

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Commentaire 1
à écrit le 22/01/2018 à 13:17
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Heu... et on boit quoi comme vin dans le Lot ? J'habite pas loin et je ne vois pas là... Par ailleurs en effet la montée des prix du lait est une bonne nouvelle jusqu'à ce que son prix baisse de nouveau..., il va vraiment falloir réformer totalem...

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