Conjoncture : malgré des signes de reprise, le Medef 31 appelle à plus de réformes

Le Medef 31 a dressé le bilan de l'économie régionale le jeudi 3 septembre à l'occasion du lancement de son guide économique. Ses conclusions : depuis l'an dernier, malgré quelques signes de reprise, la situation n'a pas beaucoup évolué. L'aéronautique fait toujours figure de locomotive pendant que le BTP subit la crise de plein fouet. Une seule solution pour le syndicat patronal : poursuivre les réformes en profondeur.
La production industrielle a progressé significativement en juillet dans la région

"La situation n'est ni pire, ni meilleure." Pour Pierre-Marie Hanquiez, le président du Medef 31, la croissance est "atone" en Midi-Pyrénées. Effectivement, l'analyse 2015 du syndicat patronal ressemble à celles des années passées : une activité contrastée selon les secteurs avec, dans le rôle de locomotive, l'aéronautique et ses pleins carnets de commandes et, dans le rôle du wagon de queue, le BTP et les transports. Pourtant, "la région est en tête des prévisions de croissance pour 2015 avec 2,3 % contre 1,5 % de moyenne nationale", convient Pierre-Marie Hanquiez.

Côté emploi, les effectifs sont stables malgré une hausse globale de 2 % à 3 % du chiffre d'affaires régional. "Globalement, la croissance est supérieure à la moyenne nationale", constate Pierre-Marie Hanquiez, même si, selon l'Insee, le taux de chômage régional (10,5 %) est légèrement supérieur au niveau national (10,1 %), au premier trimestre 2015.

Hausse de la production industrielle

Bonne nouvelle pour l'industrie, les analyses de la Banque de France montre que la production industrielle a progressé significativement en juillet dans la région. "Mesurée dans le matériel de transport, elle est beaucoup plus marquées dans les industries agroalimentaires qui ont relevé leurs prévisions de 5 % à 9 % et surtout dans les équipements électriques, électroniques et informatiques", indique Pierre-Marie Hanquiez.

Par effet d'entraînement, les entreprises d'ingénierie maintiennent des prévisions encourageantes, en particulier les Smacs (social, mobilité, analytic, cloud, sécurité) en croissance de 18 %. Une bonne santé confirmée par Luc Marta de Andrade, ancien directeur régional du Syntec numérique (présent lors de cette synthèse en remplacement de l'actuel président Laurent Gerin) :

"Il y a eu des inquiétudes pour l'ingénierie aéronautique, mais la vague est passée et à été moins forte que prévue. Il y a eu une baisse d'activité en ingénierie qui a été compensée par la production. Les taux d'intercontrats, par exemple, sont passés de 12 % en 2014 à 3 % aujourd'hui."

Par ailleurs, en ce qui concerne le secteur numérique hors aéronautique, les entreprises ont le vent en poupe avec une croissance de 27 % et des effectifs en hausse de 13 %.

"Deuxième pilier de la région", l'agroalimentaire, ses 941 entreprises régionales et leurs 17 325 salariés génèrent 4,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires. "La production est en hausse et la demande est globalement bien orientée sur le marché intérieur", note Pierre-Marie Hanquiez.

BTP et transports en souffrance

Comme en 2014, le bâtiment souffre avec une activité en repli de 3,5 %. Depuis 2008, 9 000 emplois ont été détruits dans ce secteur dans la région. "Notre chiffre d'affaires a reculé de 20 % depuis le début de la crise", déplore Frédéric Carré, vice-président du Medef et patron de Carré SA. Selon le Medef, la dégradation de l'activité est aussi marquée pour les travaux publics en raison de "l'absence de grands projets d'infrastructures et des baisses de dotations d'État auprès des collectivités territoriales".

Autre secteur en difficulté, les transports, "confrontés à une concurrence déloyale des chauffeurs qui viennent de pays européens où la législation est moindre". Au 1er semestre 2015, le transport routier de marchandises compte par exemple 30 défaillances d'entreprises dans la région.

Des signes de reprises

Malgré ce portrait en demi-teinte de l'économie régionale, "il y a un regain d'optimisme et de confiance des chefs d'entreprise, convient le responsable départemental du Medef. Des éléments exogènes positifs comme les baisses de l'euro, du prix du pétrole et des taux d'intérêt favorisent la croissance."

"Nous sommes dans une période de frémissement, veut croire Pierre-Marie Hanquiez. Les mesures gouvernementales commencent à se faire sentir, mais il faut aller plus loin et réformer en profondeur."

Quelles réformes le Medef appelle-t-il de ses vœux ?

  • La suppression de deux textes législatifs pour chaque création d'une nouvelle loi.
  • Une baisse des dépenses de fonctionnement dans les pouvoirs publics "qui ont augmenté de 1,7 % cette année, soit deux fois plus que la croissance".
  • Une baisse des charges et de la fiscalité.
  • Une réforme du droit du travail et "tout ce qui est lié au temps du travail".

"Des lignes sont en train de bouger, assure Pierre-Marie Hanquiez. On ne peut affronter le monde actuel avec la lourdeur de notre code. À force de surprotéger les employés, on rend inaccessible le marché du travail. Il y a une peur d'être licencié et une peur d'embaucher."

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Commentaires 2
à écrit le 07/09/2015 à 14:36
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Faire une fixation sur les charges sociales et la fiscalité est une bonne excuse pour les chefs d'entreprises de ne pas se pencher sur leur propre organisation !!

le 08/09/2015 à 14:44
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...et pour toujours accroître leurs revenus au détriment des salariés à qui on dit "désolé, il faut se serrer la ceinture" !

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