Colère des Chambres de commerce et d'industrie de Midi-Pyrénées contre les coupes de Bercy

Didier Gardinal, président de la CCI Midi-Pyrénées, a tiré la sonnette d'alarme cet été : le ministère du Budget s'apprête à diminuer de 20% les ressources fiscales affectées aux Chambres de commerce et d'industrie en 2014. "Un nouveau coup dur pour nos entreprises", selon lui. La nouvelle loi de financement devrait être votée en fin d'année.

Didier Gardinal, président de la CCI Midi-Pyrénées, a tiré la sonnette d'alarme cet été : le ministère du Budget s'apprête à diminuer de 20% les ressources fiscales affectées aux Chambres de commerce et d'industrie en 2014. "Un nouveau coup dur pour nos entreprises", selon lui. La nouvelle loi de financement devrait être votée en fin d'année.

Trop c'est trop ! Alors que le ministère du Budget a annoncé une nouvelle baisse de 20% des ressources fiscales des CCI après déjà trois années de coupes budgétaires, les chambres commerce de la région ont dénoncé ce "holp up" par la voix de Didier Gardinal, son représentant Midi-Pyrénées. Pire, cette taillade dans les finances de ces organismes menace directement les emplois. "Ces 20% sont une véritable épée de Damoclès, s'emporte le président de la CCI de Région. S'ils sont maintenus, nous n'aurons d'autre choix que de diminuer nos effectifs."

Une décision qui irait alors contre l'engagement pris en 2010 par les responsables locaux de ne pas toucher à la masse salariale. "Que voulez-vous, cela fait déjà trois ans que l'on s'échine à faire des économies d'échelle en préservant l'emploi. À force de tirer sur la corde raide, le gouvernement ne nous laisse plus le choix." Un coup dur, seulement quelques semaines après la signature, le 28 mai dernier, d'un pacte de confiance établi entre Jean-Marc Ayrault et le réseau des CCI de France (représentant 153 CCI), aujourd'hui remis en cause.

2 000 emplois menacés

Si les élus de ces chambres consulaires espèrent toujours faire entendre raison à Bercy dont la loi de financement ne sera votée qu'en fin d'année, ils se préparent déjà au pire. "Cette attitude de l'exécutif souligne l'incompréhension totale des réalités économiques et le dogmatisme qui le discrédite aux yeux des chefs d'entreprise alors qu'ils ont besoin d'un accompagnement de proximité renforcé dans la situation de crise qu'ils traversent."

Une partie des 2 000 emplois des neuf CCI régionales se retrouve menacée par ce manque à gagner de 10 M€ dans le budget. "Le gouvernement veut la mort de nos organismes, avance Didier Gardinal. C'est incompréhensible, d'autant que notre action pour accompagner les entreprises dans leur développement est primordiale." Refusant de déposer les armes, l'ensemble des élus de ces organismes a déjà entrepris d'alerter le personnel politique local "conscient de notre rôle majeur dans l'économie contrairement au gouvernement qui n'a pas le sens des réalités". Et si ça ne marche pas, la mobilisation risque de prendre une tournure tout autre : grève des services, manifestions et démissions collectives sont dans la balance. La rentrée sociale s'annonce tendue.

Jérémy Lacoste et Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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