Ça y est, c'est fait : le projet de studios de cinéma sur l'ancienne base militaire de Francazal est entre les mains de l'Etat. Depuis plusieurs jours, le porteur du projet Bruno Granja promet que « tout sera fait en temps et en heure ». Sur ce point là au moins, il aura fait taire les mauvaises langues. Contrairement à ce qu'il avait laissé penser pourtant, ce n'est pas le PDG de Raleigh Studios Mark Rosenthal qui a déposé le dossier à la préfecture, mais un collaborateur de Bruno Granja.
Mark Rosenthal et Britt Penrod, vice-président de Raleigh Studios étaient pourtant à Toulouse cette semaine. Ils ont profité de leur visite pour enchaîner les rencontres avec Martin Malvy, président du conseil régional, Pierre Cohen, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Philippe Guérin, maire de Cugnaux. L'occasion de leur rappeler que l'exploitant de studios gère plus de 2,5 millions de m2 de plateaux et espaces de production répartis dans le monde.

9 plateaux de tournage

Le projet porté par Bruno Granja et les Studios Raleigh est colossal. Il comporte des plateaux de tournages allant jusqu'à 3 500 m2 de superficie, un espace de tournage à ciel ouvert, des salles de projections, des ateliers, des bureaux, et même un musée. « Nous allons réhabiliter et reconvertir ce qui existe déjà à Francazal, c'est-à-dire les ateliers, les bureaux, les hébergements. Nous construirons les studios qui abriteront les 9 plateaux de tournage » confie Bruno Granja.

Enthousiaste, le porteur du projet refuse obstinément de communiquer sur son business plan et le montage financier : « la loi m'interdit d'en dire plus avant la décision de l'Etat» rappelait-il à quelques heures du dépôt de l'offre. Collaborateur de Bruno Granja, l'architecte Laurent Portejoie, du cabinet King Kong, promet quant à lui "quelque chose de grandiose".

80 M€ devraient être investis

On sait cependant que Bruno Granja est désormais président de SAS Toulouse Studio Francazal (STF), la société d'exploitation des futurs studios, qui occuperont 2/3 des 25 hectares mis en vente, le reste étant dédié au « grand public » (boutiques, cinémas, hébergement, restauration etc.).

Le dossier, préparé par Bruno Granja, accompagné par le cabinet Mazars et le cabinet d'avocats d'affaires Francis Lefebvre, détaille également le projet, les plans en 3D de la surface utilisée ainsi que les éléments juridiques et financiers. 80 M€ devraient être investis uniquement pour la construction de la partie professionnelle, mais très peu de personnes connaissent aujourd'hui le montant du prix de vente qui a été proposé à l'État, propriétaire de l'ancienne base aérienne de Cugnaux.

Sophie Arutunian
©Rémi Benoit

En savoir plus:

Selon un communiqué de presse de la préfecture, "Les appels à candidatures en vue de la cession des terrains dits Francazal Sud (superficie de 25 hectares à vocation économique et culturelle) et Francazal Ouest (superficie de 13 hectares à vocation économique et industrielle) qui ont été publiés le 31 juillet dernier sont arrivés à échéance aujourd'hui à 16 heures.
La zone Sud a donné lieu à la remise de 2 offres. La zone Ouest a donné lieu à la remise de 2 offres.
La commission d'ouverture des plis se réunira le 4 décembre afin d'examiner simultanément ces deux appels à candidatures. Elle donnera lieu à une première analyse des dossiers qui permettra d'identifier les candidatures qui ne sont pas recevables, au regard des critères des deux cahiers des charges.
Les offres jugées recevables donneront lieu à des échanges d'informations à la fois techniques et financières avant le choix final."

On peut lire sur le site Internet de la société de loisir Futura 21 : "Futura 21 a proposé un concept de parc de loisir ludique, sportif et culturel à Toulouse Francazal".