Le BTP plonge et l'industrie ralentit : résultats de l'enquête annuelle de la Banque de France

La très attendue enquête annuelle de la Banque de France Midi-Pyrénées sur le sentiment des chefs d'entreprise de la région confirme un bilan 2012 conforme aux attentes, en demi-teinte, et porté par le secteur aéronautique. Les perspectives 2013 sont mauvaises avec une baisse des effectifs dans la majorité des secteurs. Les résultats par secteur et les commentaires de Patrick Berger, directeur régional de la Banque de France.
Patrick Berger, directeur régional de la Banque de France

La très attendue enquête annuelle de la Banque de France Midi-Pyrénées sur le sentiment des chefs d'entreprise de la région confirme un bilan 2012 conforme aux attentes, en demi-teinte, et porté par le secteur aéronautique. Les perspectives 2013 sont mauvaises avec une baisse des effectifs dans la majorité des secteurs.
Les résultats par secteur et les commentaires de Patrick Berger, directeur régional de la Banque de France.

L'industrie
Enquête réalisée sur un échantillon de 640 entreprises (77 800 salariés). Taux de représentativité : 65%.
Secteurs représentés : industries agricoles et alimentaires, équipement électriques et électroniques, matériel de transport, et "autres".

Sur la base des chiffres d'affaires, l'activité industrielle en Midi-Pyrénées s'inscrit en hausse de 5,5%. Les secteurs des matériels de transports (+9,9%), aéronautique en particulier, et de l'agroalimentaire (+4,1%) tirent leur épingle du jeu. Pour 2013, l'ensemble des chefs d'entreprises mise sur une croissance plus faible, de 3,2%. Le secteur des équipements électriques est le plus pessimiste avec une évolution prévue de - 1,6% du chiffre d'affaires.
Les exportations (hors Airbus) sont moins dynamiques en 2012 et devraient ralentir encore en 2013.
Concernant l'évolution des effectifs, l'intérim a payé un lourd tribut à la crise en 2012 et devrait continuer d'en faire les frais en 2013. Le secteur des équipements électriques prévoit une évolution de - 1,5%. C'est - 0,5% pour l'agroalimentaire et - 0,1% pour les matériels de transports.
Après une bonne année 2012, l'investissement (hors bâtiments) devrait fléchir cette année.

Commentaire de Patrick Berger : "Midi-Pyrénées figure parmi les régions où l'industrie connait la plus forte croissance en France, elle est peut-être même en tête. Il y a un effet 'parachute' du secteur aéronautique qui permet un 'soft landing'. Pour autant, force est de constater que l'exception Midi-Pyrénées s'amenuise et la région est rattrapée par le contexte national et international. Ainsi, le secteur automobile connaît un repli.
A propos de l'industrie agro-alimentaire, attention à pondérer la croissance (4,1%) par un fort effet prix. La hausse des matières premières a été répercutée sur les prix mais les volumes n'ont pas forcément augmenté".

Les services aux entreprises

Enquête réalisée sur un échantillon de 500 entreprises (39 900 salariés). Taux de représentativité : 23%
Secteurs représentés : ingénierie, informatique, transport.

2012 a été une année dynamique pour le secteur des services aux entreprises, avec une croissance supérieure aux attentes : +6,6% (16% pour l'ingénierie, 7,2% pour l'informatique et 5,2% pour les transports). Les prévisions 2013 pourtant sont mesurées : 2,6% d'augmentation du CA global.

Commentaire : "Étant donné l'hétérogénéité des activités, il faut être prudent sur les chiffres. On peut cependant affirmer que le secteur de l'ingénierie surperforme en 2012, cependant avec la fin des gros programmes de développement dans l'aéronautique, la fragilité du secteur du BTP et une hausse des délais de paiement, on s'attend à une baisse de régime. Un bon tiers des entreprises envisage une baisse de la rentabilité en 2013. Celles des transports connaissent des problèmes de trésorerie."

Le BTP
Enquête réalisée sur un échantillon de 460 entreprises (23 500 salariés). Taux de représentativité : 34%
Secteurs représentés : travaux publics et bâtiment

L'année 2013 s'annonce encore plus difficile dans le bâtiment, conformément aux prévisions de la fédération nationale du bâtiment. En 2012, la croissance a connu une évolution négative : - 2,2% (- 4,4% dans les travaux publics). C'était + 5% en 2011. Le gros œuvre est particulièrement touché : - 5,2% de la production en 2012. La forte contraction de la production des crédits à l'habitat (recul de 25% sur les 9 premiers mois de 2012) explique en partie la baisse d'activité.
Une baisse significative des effectifs est attendue en 2013 : - 2%.

Commentaire : "Le bâtiment, et le gros œuvre particulièrement, tire vers le bas l'ensemble de la profession. Plus surprenant, le second œuvre, qui faisait généralement office d'amortisseur de choc conjoncturel, est lui aussi touché. La baisse de production des crédits à l'habitat n'est pas la seule explication. Il y a aussi les prix du foncier, le chômage, l'incertitude, la règlementation fiscale etc."

Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit

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