Enthousiasme à Toulouse après le baptême de l'air de l'A350 XWB

Opération réussie pour les dirigeants d'Airbus ce vendredi avec le premier essai de l'A350 XWB. Un succès industriel pour la compagnie européenne située à Blagnac que n'ont pas manqué de saluer les acteurs principaux du projet et le personnel politique.
L'A350 XWB dans le ciel toulousain

Il n'aura donc suffi que de quatre petites heures pour valider un projet commencé six ans et demi auparavant, mobilisant exclusivement pas moins de 7 000 salariés pour un budget total de 10 Md€, une première. Devant des centaines de professionnels du secteur, journalistes et badauds passionnés d'aéronautique, l'A350 a donc effectué son premier décollage sur les pistes blagnacaises à 10h ce matin, avant de retrouver le bitume à 14h05, non sans avoir fait un petit tour d'honneur dans le ciel toulousain comme pour marquer symboliquement l'attachement d'Airbus à Toulouse.

Tout au long de cette journée exceptionnelle pour l'industrie aéronautique française, les réactions n'ont pas manqué, saluant toutes « le caractère historique » de l'événement. Car si la réussite du premier vol de ce nouveau biréacteur long-courrier constitue une bonne nouvelle pour l'avionneur européen dans sa course contre Boeing, lequel connaît quelques difficultés avec son Dreamliner 787, elle marque surtout un progrès technologique important. Avec une composition à hauteur de 53 % en matériaux composites, et une consommation de carburants maîtrisée (-6% par rapport à son concurrent direct dans la gamme Boeing), l'A350 s'impose d'ores et déjà comme une valeur sûre pour l'avenir, en témoigne les quelques 613 commandes fermes passées.

Dans ces conditions, il n'est pas anodin que les premiers tours de piste du dernier né d'Airbus aient lieu seulement trois jours avant l'ouverture du Bourget, où la compagnie entend finaliser quelques gros contrats. Autre objet de satisfecit pour les parties prenantes du dossier, un retard de seulement dix-huit mois quand le géant américain accusait lui près de trois ans de dépassement vis-à-vis de la date de livraison, montrant de nouveau l'efficacité du groupe européen. Prochaine étape maintenant, la certification de l'avion qui devrait arriver dans les douze à quatorze prochains mois à l'issue de 2 500 heures de vols d'essai. En jeu : une place de choix dans les carnets de commande des différentes compagnies aériennes sur un marché qui pourrait dépasser les 5 000 appareils à horizon 2030, synonyme donc de 35 000 emplois garantis sur le sol européen.

Le premier vol commercial de l'A350 devrait avoir lieu fin 2014 avec Qatar Airways.

Les réactions se sont multipliées tout au long de la journée

  • Bernard Keller, maire de Blagnac et vice-président de Toulouse-Métropole : « Le premier vol de l'A350 consacre un défi technologique et industriel. Il souligne la performance des compagnons, techniciens et ingénieurs aéronautiques toulousains et européens. (...) Dans une Europe attentiste, une France morose, c'est un symbole fort de confiance dans notre industrie, ses capacités d'innovations et d'emploi. Pour preuve, l'aéronautique et le spatial ont créé quelque 2 660 emplois en 2012 en Midi-Pyrénées. »
  • Jean-Jacques Mirassou, sénateur PS de haute-Garonne : « L'A 350 a pris son envol. Ce vol inaugural, un de plus dans la déjà longue histoire des premiers vols de l'industrie aéronautique commerciale Française, fait une nouvelle fois la démonstration de la capacité d'Airbus à constamment innover (...) et conforte le site de Toulouse-Blagnac en tant que pôle incontournable de la construction aéronautique mondiale. Ce premier vol marque également une étape clé pour l'avionneur européen dans son objectif de prendre le leadership sur le créneau des long-courriers et représente un atout pour Toulouse, le Département et la Région car il garantit l'emploi pour les trente années à venir. »
  • Alain Di Crescenzo, président de la CCI 31 : « L'A350 XWB est le résultat d'un pari ambitieux sur l'avenir lancé il y a plusieurs années par l'avionneur européen. Ce modèle long-courrier est avant tout une réussite technologique détonante qui impose une nouvelle fois le savoir-faire inimitable d'Airbus et son excellence dans le domaine de l'innovation. Et toutes les conditions sont réunies pour que le nouvel avion soit aussi une réussite sur le plan commercial, avec à la clé une forte dynamique d'activité pour le réseau de cotraitance et donc d'emploi pour notre territoire. »
  • Martin Malvy, président du Conseil régional : « Deux prouesses techniques au-delà de la performance, le silence d'un avion dont on oublie presque qu'il s'arrache avec élégance poussé par deux gros moteurs et une consommation de carburant inférieure de 25 % à celle de ses prédécesseurs. Bravo à la grande famille d'Airbus, à notre industrie aéronautique. il y avait du soleil dans le ciel de Blagnac aujourd'hui. L'Europe serait inspirée de regarder ce dont les européens sont capables. »
    • Pierre Izard, président du Conseil général : « En ouvrant la voie à la mise en service d'appareils de nouvelle génération, ce 1er vol montre tout le potentiel que représente localement le savoir faire de nos chercheurs, de nos techniciens et des personnels d'assemblage de cet avion pour le redressement industriel de notre pays aujourd'hui engagé par le gouvernement. »
    • Pierre Cohen, maire de Toulouse : « Bravo Airbus. (...) C'est une réelle fierté de voir voler, dans le ciel toulousain, cet avion, entièrement assemblé et testé à Toulouse. (...) Il présente les toutes dernières innovations en terme d'aérodynamique, de conception et de technologies avancées. Promis à un bel avenir, avec plus de 600 commandes déjà enregistrées, l'A350 est un motif de fierté pour les habitants de l'agglomération. Il symbolise parfaitement l'identité aéronautique de notre métropole, qui est devenue en un siècle une référence mondiale dans ce secteur. »
    • Jean-Marc Ayrault, Premier ministre : « (J') adresse au nom du gouvernement ses chaleureuses félicitations à toutes celles et ceux qui, au sein d'Airbus comme de ses équipementiers partenaires et PME sous-traitantes présentes sur le territoire, ont contribué à cette réussite. (...) Dernier-né des bureaux d'études d'Airbus, le programme A350 traduit l'excellence de la filière aéronautique française et européenne, qui a noué des partenariats solides avec les États partenaires, au premier rang desquels la France."

    • Jean-Luc Moudenc, député UMP: " Je veux féliciter chaleureusement l'équipage et dire toute mon admiration aux ingénieurs et techniciens d'Airbus devant le défi technologique et industriel qui vient d'être relevé par l'avionneur basé à Toulouse.
      L'A350 devrait consommer 25% de carburant en moins que les avions long-courriers actuels et notamment que son concurrent direct, le Boeing 787. Malgré cela et contrairement à ce dernier, il a tenu ses délais. Quelle prouesse !
      Ce sera un atout déterminant à quelques jours de l'ouverture du salon du Bourget
      Airbus demeure, plus que jamais, le meilleur ambassadeur de notre ville dans le monde entier."



      En conférence de presse post-atterrissage

      • Didier Evrard, directeur du programme : « C'est un moment d'émotion. (...) cet avion qui arrive au bon moment est un rêve qui devient réalité. Ces six ans et demi n'ont pas toujours été un voyage d'agrément, mais nous avons finalement réussi. Réussi à montrer que l'industrie est capable de développer de nouveaux programmes ambitieux. »
      • Fernando Alonso, directeur des essais : « Tout s'est très bien passé pendant ces quatre heures. (...) Nous n'avions pas l'impression d'être dans un vol d'essai tant il s'est déroulé de bonne manière. (...) Nous accueillons un nouveau membre dans la famille Airbus, mais avons encore beaucoup de travail à faire. »
      • Fabrice Brégier, PDG d'Airbus : « C'est un jour historique pour tous les passionnés d'aéronautique, nos partenaires, clients et membres d'Airbus. (...) J'avais fixé à mes équipes l'objectif de lancer l'A350 avant le Bourget : c'était ambitieux, mais nous y sommes parvenus. Aujourd'hui l'heure est à la fête, mais dès demain il nous faut nous remettre au travail pour que l'avion puisse être certifié dans un délai de 12 à 14 mois. »


      Sur Twitter, le premier ministre anglais, David Cameron, et... Boeing, bon joueur, félicitent Airbus pour ce lancement réussi.

      Jérémy Lacoste
      Photo©

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