Pierre Izard rétablit l'accompagnement des jeunes isolés. Fin du campement devant le Conseil général

Les manifestants qui campaient devant le Conseil général de la Haute-Garonne ont obtenu gain de cause. Après plus de 15 jours de mobilisation, une délégation a été reçu ce matin par le président Pierre Izard. La décision, annoncée en août, de mettre fin à l'accompagnement des jeunes isolés a été abandonnée par le Département. Le campement est terminé. Retour sur un dossier sensible.
Les manifestants des diverses associations peuvent se réjouir. Le dispositif d'accompagnement des jeunes isolés a été maintenu par le Conseil général de Haute-Garonne

Les manifestants qui campaient devant le Conseil général de la Haute-Garonne ont obtenu gain de cause. Après plus de 15 jours de mobilisation, une délégation a été reçu ce matin par le président Pierre Izard. La décision, annoncée en août, de mettre fin à l'accompagnement des jeunes isolés a été abandonnée par le Département. Le campement est terminé. Retour sur un dossier sensible.

Une délégation composée de représentants syndicaux et associatifs a été reçue longuement ce matin par Pierre Izard dans le cadre du Comité technique paritaire réuni "pour examiner toutes les propositions de prise en charge liées à l'accueil et à l'accompagnement des jeunes étrangers isolés en Haute-Garonne". À l'issue de cette rencontre, "plusieurs propositions et amendements ont pu ainsi être adoptés et votés à l'unanimité des élus, des représentants du personnel et des experts techniciens", a indiqué le Conseil général.

Pierre Izard a ainsi proposé "d'apporter un soutien appuyé au Service d'accompagnement des mineurs isolés (Sami), de lancer un appel à projet concernant la phase accueil et évaluation et de proposer en session d'octobre du Conseil général un rapport complet sur ce sujet et un abondement budgétaire pour cette mission de 1,5 M €." Le président a tenu à rappeler que "le Conseil général a toujours eu une politique bienveillante à l'égard des jeunes étrangers isolés. (...) L'ensemble des jeunes étrangers isolés de plus de 19 ans continuent et continueront donc à être héberges en établissement et à être accompagnés par les professionnels du Sami du Conseil général." "On aurait pu se passer de tout cela s'il y avait eu une concertation en amont", regrette Patrick Jimena, élu EE-LV du Conseil général.

Depuis plusieurs jours, la situation était en effet explosive. Le Conseil général avait même dû fermer ses portes le jeudi 11 septembre, Pierre Izard prenant cette mesure "afin d'éviter tout risque d'incident et de manière à protéger les personnes et les biens". Depuis, les campeurs et les manifestants avaient poursuivi leur mobilisation contre la décision du Conseil général de mettre fin à l'accompagnement des jeunes isolés, c'est-à-dire à l'hébergement automatique des jeunes de plus de 19 ans en situation de vulnérabilité.

Une décision budgétaire
Le président Pierre Izard justifiait notamment la non-reconduction de cette aide par les difficultés financières du Département et l'augmentation du nombre de personnes concernées par le dispositif. "Le Conseil Général de la Haute-Garonne a alerté à plusieurs reprises l'État sur les flux importants de mineurs isolés étrangers constatés depuis 2012 sur le territoire de la Haute-Garonne, et sur sa profonde inquiétude sur ces arrivées massives de jeunes dont il convient de souligner le caractère organisé, expliquait-il dans un communiqué. Le Conseil Général a toujours assumé pleinement ses missions de protection de l'enfance, mais force est de constater qu'aujourd'hui les moyens alloués à la prise en charge des jeunes isolés étrangers ne suffisent plus à faire face à ces arrivées."

"Le budget alloué était de 4,2 M€ en 2012. Il a été doublé à 8,2 millions d'euros en 2013 et continue de croître en 2014, soulignait encore Pierre Izard. Entre juillet et août 2014, 62 jeunes supplémentaires se sont présentés à mes services portant le nombre à 346 jeunes isolés étrangers suivis par les services pour 70 suivis fin 2011."

"Pas de concertation"
"Cette décision est tombée au mois d'août, sans concertation. En tant que conseiller général, je l'ai appris par les syndicats", s'étonne de son côté Patrick Jimena, élu EE-LV au Conseil général, présent ce matin sur le campement. "Cela mettait fin de manière brutale à l'accompagnement des jeunes étrangers alors qu'il y avait un contrat éducatif entre le Conseil général et les jeunes entre 19 et 21 ans. Ces jeunes s'engageaient ainsi à suivre un parcours éducatif. Et là, ils se retrouvaient à la rue. Il faut d'ailleurs savoir qu'un jeune à la rue coûte deux fois plus cher qu'un jeune accompagné."

Avec la décision du Conseil général, la situation de ces jeunes s'éclaircit. La question des finances locales, et notamment de la baisse des dotations de l'État, reste quant elle d'actualité.

Paul Périé
© photo Rémi Benoit

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