Besoins de main d'oeuvre en Occitanie sur 2023 : les quatre chiffres à retenir

L'antenne régionale de Pôle Emploi a présenté, mercredi 19 avril, sa nouvelle enquête sur les besoins de main d'oeuvre en 2023 pour la région Occitanie. Entre année record, précarité des offres et complexité du recrutement, la rédaction de La Tribune a décidé de mettre en avant quatre chiffres qui illustreront la tendance 2023 du marché de l'emploi régional.
Les intentions d'embauche en Occitanie sur une année n'ont jamais été aussi élevées selon Pôle Emploi.
Les intentions d'embauche en Occitanie sur une année n'ont jamais été aussi élevées selon Pôle Emploi. (Crédits : Rémi Benoit)

279.740

C'est le nombre d'intentions de recrutements recensées pour l'année 2023 en Occitanie, auprès de 42.000 entreprises régionales par Pôle Emploi, à en croire sa dernière enquête sur les besoins de main d'oeuvre dévoilée mercredi 19 avril. Ce nombre affiche ainsi une certaine stabilité après les 277.000 intentions d'embauche répertoriées pour l'année 2022 par l'organisme qui s'appellera prochainement France Travail. « Nous sommes toujours sur un haut niveau d'embauches en Occitanie. Nous sommes tout de même en progression de +1,1% par rapport à 2022, contre -0,2% au niveau national. Les intentions d'embauche sont même 33% plus élevées qu'en 2019, année avant Covid », commente Pierre Brossier, le responsable études et statistiques au sein de l'antenne régionale du Pôle Emploi. Une aubaine pour les 550.000 demandeurs d'emploi présents dans la région, au quatrième trimestre 2022, qui en fait la seconde région avec le taux de chômage le plus élevé de France.

59%

Près de six projets de recrutements sur 10 en Occitanie sont liés à un accroissement d'activité, tandis que 29% des entreprises sont confrontées à des problèmes de turnover pour justifier leurs intentions d'embauche. Sans surprise, les moteurs territoriaux de cette dynamique économique sont Toulouse qui concentre à elle seule 20% des intentions d'embauche et 21% le département de l'Hérault. Au global, 61% des intentions d'embauche de la région sont fléchées vers les services. Une sur cinq est attendue dans les services aux entreprises, 24% vers les services aux particuliers et 17% dans l'hôtellerie et la restauration. L'industrie, hors celle de l'agroalimentaire, ne pèse que pour 4% des projets de recrutement. Sont particulièrement recherchés en Occitanie des personnels pour de la restauration, des employés dans la santé (aide-soignant et infirmier), des conducteurs de bus et camions, des ingénieurs et cadres dans l'informatique et des agents d'entretien.

Lire aussi« Nos équipes sont en train de souffrir ». À Toulouse, la filière aéronautique face à l'urgence de recruter

38%

L'un des points faibles du marché de l'emploi en Occitanie reste indéniablement la saisonnalité de ses recrutements. Selon la dernière enquête annuelle de Pôle Emploi, 38% des intentions d'embauche en 2023 seront saisonnières, contre 28% pour la France dans son ensemble. Sans surprise, dans ce lot, 30% sont des métiers de l'agriculture , mais 42% sont aussi des métiers de la vente, du tourisme et des services. « Sur les 13 départements de la région, cinq affichent un taux de saisonnalité de 50% ou plus : la Lozère, l'Aude, les Pyrénées-Orientales, le Tarn-et-Garonne et le Gers », précise Pierre Brossier. Par exemple, les villes de Castelsarrasin (75%), Lourdes (71%) ou Prades (69%) affichent des taux de saisonnalité particulièrement préoccupants, alors que dans le même temps 57% des intentions d'embauche dans la région en 2023 sont annoncées en CDI. Cependant, il est à souligner que le taux de saisonnalité des emplois en Occitanie baisse progressivement d'année en année. Pour preuve, selon Pôle Emploi, celui-ci était de 46% en 2019.

Lire aussiAprès le vide, Lourdes en quête d'un miracle économique. Reportage

58%

Pour près de six projets de recrutement sur dix, les recruteurs prévoient des difficultés à  le satisfaire. S'il est de 58% aujourd'hui, cette statistique est en constante progression depuis plusieurs années (45% en 2019). « C'est un taux de difficulté énorme », regrette Pierre Brossier. « L'Occitanie affiche néanmoins le quatrième taux de difficulté le plus bas de France, ce qui est certainement lié à notre taux de chômage de 8,6% contre 7 au niveau national », poursuit l'analyste. Là aussi sans surprise, ce sont les métiers les plus pénibles comme aides ménagères, maçons ou peintres, qui affichent les plus hauts taux en Occitanie. Pour justifier ces difficultés de recrutement, neuf entreprises sur dix mettent en avant une pénurie de candidats et huit sur dix des profils inadéquats.

Lire aussiAéronautique : « Pour recruter, un job dating ne suffit plus » (Derichebourg Intérim)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.