Le nouveau patron de la filiale Toulouse Événements, du groupe lyonnais GL Events, a accordé une interview à La Tribune quelques jours après la première édition du Rose Festival des rappeurs toulousains Big Flo & Oli, réussie selon lui, au MEETT. Le festival de musique a en effet affiché complet (50.000 festivaliers dont 65% seraient venus en tramway selon les chiffres de Toulouse Événements) et les organisateurs réfléchissent désormais à "augmenter la jauge" et pourquoi pas "passer le festival sur trois jours". Mais le Rose Festival est-il le point final d'une première année d'exploitation positive pour le nouveau parc des expositions de Toulouse ?
La Tribune - Le MEETT, le nom que les autorités locales ont donné au nouveau parc des expositions de Toulouse, situé au nord de l'agglomération en remplacement de celui sur l'Île du Ramier, a été inauguré en septembre 2021. Douze mois plus tard, quel premier bilan tirez-vous de cette première année d'exploitation ?
Olivier Chanelle - Cela a été une année presque normale avec encore quelques conséquences négatives liées au Covid-19. Nous avons eu un peu de chômage partiel sur le début d'année (Toulouse Événements compte 70 salariés, ndlr) car beaucoup de manifestations ont été annulées en raison d'un pic épidémique à partir de la mi-décembre. Hormis cette ombre au tableau, nous sommes dans les clous de ce que nous avions prévu. Sur les douze derniers mois, nous sommes à 16 millions d'euros de chiffre d'affaires rien que pour le MEETT (la société gère également en DSP le centre de congrès Pierre Baudis et les espaces Vanel, ndlr). C'est le fruit d'une commercialisation enclenchée il y a déjà plus de quatre ans.
Pouvez-vous déjà nous faire un comparatif entre l'ancien parc des expositions situé au coeur de Toulouse et celui-ci censé offrir des capacités d'accueil plus importantes ? Cela se ressent-il dans les chiffres ?
Sur l'Île du Ramier, on faisait grand maximum une cinquantaine d'événements par an. Ici, au MEETT, on va accueillir sur cette première année entre 85 et 90 événements et les perspectives sont de passer entre 100 et 110. C'est incomparable. Nous visons aussi des manifestations de grande envergure. Nous avons eu plus de vingt nouveaux événements avec au moins 1.200 participants. Nous attirons des nouveaux événements mais aussi des congrès nationaux et internationaux.... Ce sont des choses que nous ne pouvions pas avoir à Toulouse auparavant.
Si le MEETT c'est avant tout un parc des expositions de 40.000 m2, c'est aussi un centre de convention avec une capacité d'accueil de 3.500 personnes et 9.000 m2 d'espaces multifonctions. Comment cela se passe pour la commercialisation de cette partie, une typologie d'équipement que Toulouse n'avait pas avant le MEETT ?
C'est effectivement ce qui manquait à Toulouse et c'est sur le centre de convention que se fait 80% du développement de l'activité, bien que c'est encore la partie parc des expositions qui accueille le plus d'événements. Sur beaucoup d'événements, nous sommes régulièrement en compétition avec Lyon pour les accueillir car c'est la deuxième ville congressiste de France après Paris.
Par exemple, nous allons accueillir en novembre prochain un congrès privé de 2.600 personnes pendant cinq jours. Ce sont des chercheurs, du monde entier, qui se rassemble pour échanger et partager leurs travaux sur les normes 5G et 6G en partie. Pendant une semaine, ils vont vivre à Toulouse, imaginez les retombées économiques sur le territoire...
Comment vous projetez-vous sur les années à venir pour ce qui est de l'exploitation du MEETT ?
Je touche du bois pour que nous ne revivions plus la période trouble dont nous sortons à peine... Pour la suite, la plupart des salons récurrents vont grossir sur les années 2023 et 2024. Pour ce qui est des autres événements, nous avons des perspectives pour accueillir au moins 25 congrès supérieurs à 1.500 participants, mais nous serons plutôt sur une moyenne de 2.600 participants. En octobre 2023, on va recevoir le congrès national des sapeurs pompiers. C'est 600 exposants, 6.000 congressistes sur trois jours et 50.000 visiteurs grand public sur les séquences ouvertes. Au final, on s'attend à une croissance du chiffre d'affaires de 15% rien que sur le MEETT, chaque année. Les personnes ont ce besoin de se rencontrer à nouveau, de se revoir. La filière de l'événementiel est repartie.
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