Les commerces de Toulouse dans le dur malgré les soldes

Près d'un commerçant sur deux à Toulouse n'est pas satisfait du début des soldes d'hiver, d'après la CCI. Ce constat entre dans un contexte dans lequel tout le tissu commercial local est dans une grande fragilité économique en raison des mouvements sociaux. Par ailleurs, la CCI de Toulouse, actionnaire à 25% de l'aéroport Toulouse-Blagnac, va rencontrer dans les prochains jours Eiffage, qui vient d'en acquérir 49,99% après le départ de Casil Europe.
Les commerces de Toulouse ne parviennent pas à remonter la pente malgré le début des soldes d'hiver.

Si les secteurs des services, de l'industrie et du BTP se portent bien en Haute-Garonne, c'est une tout autre situation pour les commerces. Le mouvement social des Gilets Jaunes a fragilisé les commerces du centre-ville de Toulouse et les nouveaux mouvements sociaux contre la réforme des retraites depuis le début du mois de décembre 2019 ont gâché leurs performances économiques pour les fêtes de fin d'année.

"Le commerce a clairement marqué le pas en 2019 en raison de ces multiples mouvements sociaux. Il y a de l'affluence en ville mais cela ne se traduit pas par une précipitation dans l'achat malheureusement. Pas moins de 59% des commerçants du centre-ville que nous avons interrogé disent ne pas être satisfaits de l'activité lors des fêtes de fin d'année 2019", avance Philippe Robardey, le président de la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse.

La chambre consulaire va même plus loin et annonce provisoirement (d'autres sondages sont en cours de réalisation) que 61% des commerçants de Toulouse ne sont pas satisfaits de l'activité sur l'ensemble de l'année 2019. Et les soldes d'hiver qui ont débuté le mercredi 8 janvier, ne semblent pas relancer les petits commerces de la Ville rose.

"D'après notre enquête, 44% des commerçants estiment le démarrage des soldes non satisfaisant", ajoute Philippe Robardey.

Pour tenter d'aider la profession, la Chambre des Métiers et de l'Artisanat de Haute-Garonne, la CCI 31 et le Conseil départemental ont lancé un fonds d'avance remboursable à hauteur de 620 000 euros, mais limité à 5 000 euros par entreprise. Selon le dirigeant toulousain, 41 aides ont été octroyées mais les premiers remboursements n'arrivent pas car les commerces sont en trop grandes difficultés. Une vingtaine d'entre eux sont même en redressement judiciaire.

Les actionnaires locaux vont rencontrer Eiffage

À l'occasion de ses vœux à la presse qu'il a tenu jeudi 16 janvier, le président de la CCI de Toulouse est également revenu sur l'arrivée récente d'Eiffage au sein de l'actionnariat de l'aéroport Toulouse-Blagnac, dont la chambre consulaire détient 25%.

"Les actionnaires locaux ont dialogué avec Eiffage pour faire part de nos préoccupations concernant notamment la question des dividendes. Nous allons nous rencontrer dans les jours à venir. Mais l'idéal sera d'installer rapidement la nouvelle gouvernance avec une assemblée des actionnaires avant la fin du mois de janvier", a fait savoir Philippe Robardey.

Pour le moment, rien ne filtre du côté d'Eiffage sur leurs intentions. Une conférence de presse prévue lundi 13 janvier par ATB, la société gestionnaire de l'infrastructure, a même été annulée. Néanmoins, le président de la CCI de Toulouse est rassuré par l'identité de ce nouvel actionnaire et croit en une bonne coopération avec lui, au contraire du chinois Casil Europe.

"Les Chinois n'ont jamais géré l'aéroport. Par ailleurs, ils ont utilisé la gouvernance pour s'immiscer dans la gestion en faisant pression sur les équipes. Ils n'ont donc jamais été exemplaires en matière de gouvernance. Alors, je ne vois pas quel est le lien de cause à effet entre les actions des Chinois et les performances de l'aéroport sur ces dernières années", attaque-t-il.

Une vision légèrement divergente de celle de son prédécesseur et président de la CCI Occitanie, Alain Di Crescenzo, qui estime que "la mandature chinoise n'a pas été une catastrophe pour le développement de l'aéroport".

Lire aussi : Aéroport de Toulouse : "la mandature chinoise n'a pas été une catastrophe"

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Commentaires 2
à écrit le 28/01/2020 à 12:02
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"Il y a de l'affluence en ville mais cela ne se traduit pas par une précipitation dans l'achat malheureusement" c'est juste rigolo de mettre en cause les mouvements sociaux pour le coup et d'autant plus que le gouvernement se vante d'avoir eu de bon...

à écrit le 18/01/2020 à 10:54
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En fin de compte c'est le manque de "pigeon" qui les inquiètent!

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