Attractivité : qui sont les nouveaux arrivants à Toulouse ?

L'aire urbaine de Toulouse attire chaque année 20 000 nouveaux habitants nets. Mais quel est le profil de ces néo-Toulousains ? Par ailleurs, les villes moyennes autour de Toulouse bénéficient-elles de ces mouvements migratoires ? Éléments de réponse (parfois surprenants) avec l'enquête réalisée conjointement par l'Insee et l'Agence d'urbanisme et d'aménagement de Toulouse (Aua/T).
Toulouse voit sa population se rajeunir au fil des années.

D'après une étude menée en collaboration par l'Insee et l'Aua/T, la région Occitanie a attiré en 2014 (année de base de l'étude) pas moins de 147 000 nouveaux arrivants. Ce qui en fait la 3ème région la plus attractive de France, derrière l'Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Parmi eux, plus d'un sur trois décide de s'installer sur l'aire urbaine de Toulouse, qui compte 669 communes, soit 58 100 personnes.

"Nous comptons environ, chaque année, 20 000 nouveaux habitants nets supplémentaires sur l'aire urbaine toulousaine, qui est l'une des plus attractives de France, si ce n'est la plus attractive. Deux facteurs expliquent cela. Tout d'abord, une partie de cette population nouvelle est apportée par un solde naturel positif (12 000) et le reste (8 000) provient d'un solde migratoire dynamique, pour lequel on enregistre 60 000 arrivées pour 52 000 départs. À titre de comparaison, ce solde migratoire est de + 11 000 à Bordeaux, + 7 000 à Nantes, + 5 200 à Montpellier et + 2 200 à Lyon", explique Sylvain Alasset de l'Aua/T.

D'après les auteurs de l'étude, cette attractivité autour de Toulouse et sa région s'explique par son tissu économique important et son offre de formations très variée et réputée. Des atouts pour le territoire qui attirent donc des profils différents.

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Toulouse rayonne à l'international ?

Tout d'abord, l'aire urbaine toulousaine attire une population jeune et étudiante. Sur l'ensemble des nouveaux arrivants, les étudiants représentent 35 % des néo-toulousains alors que leur poids démographique actuel est de 6 %. De plus, Toulouse dispose d'une attractivité internationale puisqu'elle accueille 15 % de nouveaux arrivants en provenance de l'étranger. "C'est bien plus que dans toutes les aires urbaines de France et cela s'explique par le développement économique régional", ajoute l'analyste de l'AUA/T.

attractivité toulouse

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Au final, un nouvel arrivant sur trois a entre 17 et 23 ans. Un rajeunissement de la population qui est d'ailleurs couplé à un taux de départs plus important que les arrivées pour les personnes à partir de 45 ans, phénomène que les auteurs de l'étude n'ont pas exploré. Surtout, ces nouveaux arrivants privilégient le choix de s'installer dans la ville-centre, pour 60% d'entre-eux.

"Ces mouvements migratoires observés démontrent par conséquent que l'électorat est très changeant voire inconnu et que cela peut avoir son importance dans le calendrier politique des prochains mois", ajoute Yann Cabrol, le directeur général de l'aua/T.

Une forte connexion avec Montauban

Néanmoins, cette attractivité toulousaine ne bénéfice pas qu'à Toulouse, d'après les conclusions de l'étude.

"Le fonctionnement autour de la métropole toulousaine présente une spécificité forte. Celle d'un ensemble de 17 villes moyennes, disposées en étoile autour d'une grande métropole, dont la taille est sans commune mesure avec les autres villes. L'ensemble forme le système métropolitain toulousain. Cette organisation est propice aux échanges et à la mise en réseau des territoires (...) Au regard de son poids démographique considérable au sein du système, l'aire urbaine de Toulouse pourrait générer des échanges très déséquilibrés. Ce n'est pas le cas. Les déménagements de Toulouse vers l'ensemble des autres aires sont aussi nombreux", écrit l'Insee dans son rapport.

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Ainsi, au sein du système métropolitain toulousain (SMT), l'aire urbaine de Toulouse enregistre un solde positif de nouveaux habitants de + 1 900, hors étudiants (qui représentent un quart des 20 500 personnes qui déménagent au sein du SMT chaque année). Pour autant, ceux qui partent privilégient des villes comme Montauban, Albi, Tarbes ou encore Agen par exemple.

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Sur les 1 250 départs de Toulouse vers Montauban, la moitié représente des actifs en emploi. Plus précisément, un tiers d'entre eux travaille à Toulouse, selon l'Insee. "Dans l'autre sens, de Montauban vers Toulouse, les déménagements sont moins nombreux qu'ils pourraient l'être en théorie. Ces échanges résidentiels plus limités qu'attendu ont pour contrepartie de nombreux trajets domicile-travail entre les deux villes. La proximité des zones résidentielles du sud de l'aire urbaine de Montauban, avec les pôles d'emploi liés à l'aéronautique au nord-ouest de Toulouse, ainsi que les conditions d'accès favorables (offre ferroviaire, autoroute...) favorisent ces déplacements quotidiens. Ainsi, parmi les actifs en emploi habitant dans l'aire urbaine de Montauban mais n'y travaillant pas, la moitié vont chaque jour travailler dans l'aire urbaine de Toulouse", décrypte l'institut de statistiques.

Dans ce contexte, il est compréhensible que le service de covoiturage BlaBlaCar ait lancé son service de covoiturage pour les courtes distances, BlaBlaLines, sur l'axe Toulouse-Montauban, en premier en France. En Occitanie, ils sont 80 000 adeptes de ce nouveau service depuis son lancement en 2017. Et après le trajet Toulouse-Blagnac, celui reliant la Ville rose à Montauban est le second le plus demandé.

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