Est-ce une coïncidence ? En ce jour de Saint-Valentin, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, s'est rendue dans une bijouterie toulousaine pour rencontrer des commerçants touchés économiquement par le mouvement des Gilets Jaunes. La membre du gouvernement est donc arrivée en début d'après-midi, jeudi 14 février, à la bijouterie Pujol, une institution connue à Toulouse et qui a ouvert ses portes en 1920. Situé dans le quartier Jeanne d'Arc, l'établissement fait face à de grandes difficultés depuis 3 mois.
"Nous avons constaté une baisse du chiffre d'affaires de 30% en décembre et de 42% en janvier. C'est très dur pour nous d'autant que nous venions de rouvrir le 24 novembre, après des travaux de rénovation importants. Malgré ça, pour le moment nous n'avons pas eu recours au chômage partiel, néanmoins nous n'avons pas remplacé un départ à la retraite. Mais si ça continue tous les samedis, nous serons peut-être amenés à mettre en place une telle mesure", lance Christophe Pujol à la secrétaire d'État, lui qui emploie actuellement une vingtaine de salariés.
Au-delà de ses effectifs, ce qui importe le dirigeant c'est bien la manière dont il va compenser cette forte perte de chiffre d'affaires. Alors quand il évoque l'hypothèse d'une exonération fiscale pour tous les commerces impactés, la secrétaire d'État se montre ferme.
La secrétaire d'État insiste sur la gestion au cas par cas./ (Crédits : Rémi Benoit)
"Faire une mesure d'exonération fiscale uniforme pour tous les commerces en France ne serait pas adaptée à la situation. Dans chaque ville, et dans chaque quartier de ces villes, la situation économique est différente pour chacun des commerçants", explique Agnès Pannier-Runacher.
En plus du coût qu'une telle mesure représenterait à l'État, ce qui est surtout craint du côté de Bercy c'est un effet d'aubaine, avec des commerces qui demandent une exonération alors que leur situation économique est positive.
Toulouse ville modèle dans la gestion de crise
Dans ces conditions, la membre du gouvernement préfère mettre en avant une approche cas par cas grâce à la cellule de crise économique mise en place par son ministère depuis fin novembre et celle mise en place au niveau local par la préfecture.
"Début décembre, nous avons mis en place un guichet unique et un numéro de téléphone unique, afin qu'une cellule composée des services de l'État, la CCI, la CMA, les institutions bancaires, la fédération des commerçants de Toulouse et l'Urssaf, traite rapidement les dossiers", rappelle le préfet de Haute-Garonne et d'Occitanie, Étienne Guyot.
Une cellule qui répond dans les 48 heures et qui a déjà traité près de 300 demandes sociales comme fiscales. Un exemple d'initiatives que la secrétaire d'État veut dupliquer ailleurs en France.
Jean-Marc Martinez, président de la fédération des commerçants de Toulouse a interpelé la secrétaire d'État sur diverses problématiques locales./ (Crédits : Rémi Benoit)
"Dans la gestion des demandes des commerçants, Toulouse a un temps d'avance par rapport à d'autres grandes villes. Nous voulons donc faire de cette ville un site pilote en la matière. Ce modèle de cellule locale pourrait également se faire dans 2 à 3 autres villes", estime Agnès Pannier-Runacher.
Désormais, reste à savoir quelles sont les mesures particulières qui vont ressortir des 15 jours de travail intensifs entre le gouvernement, les grandes villes France et les associations de commerçants. Une session de travail lancée mercredi 13 février et qui ne devrait donc pas déboucher sur une exonération fiscale totale des commerces.
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