La Cour des comptes épingle l’université Paul-Sabatier

Dans un rapport récemment publié, la Cour des comptes juge "très dégradée" la situation financière de l’université Paul-Sabatier. Après quatre années de déficit, l’établissement vient tout juste de rétablir l’équilibre dans ses comptes. Néanmoins, le gendarme financier public pointe des dérives sur les contrats de recherche antérieurs à 2017. De son côté, la direction de l’université se veut rassurante.
Malgré les remarques de la Cour des comptes, l'université Paul-Sabatier a des comptes à l'équilibre pour la première fois depuis quatre ans.

L'enseignement supérieur français est-il à la dérive ? Dans un de ses rapports publiés mercredi 23 mai, la Cour des comptes, le gendarme financier public, dénonce la situation financière de certaines universités. Ainsi, les universités Grenoble Alpes, Lille, Limoges, Pau, l'UT de Troyes et... Toulouse 3 sont pointées du doigt pour une situation jugée "très dégradée".

cour des comptes

(Au total, une dizaine d'universités sont pointées du doigt par la Cour des comptes./ Capture d'écran)

En ce qui concerne l'université toulousaine Paul-Sabatier, la Cour des comptes met en avant "une absence de suivi des contrats de recherche antérieurs à l'année 2017". Un problème qui empêcherait l'université de "présenter un budget sincère qui permette un pilotage budgétaire et financier" de l'établissement selon l'institution. Du côté de l'université, on se veut rassurant sur ce point.

"Effectivement, il y a eu des problèmes de facturation concernant certains contrats de recherche avec des dépenses qui n'ont pas été facturées. Mais ceci est en cours de règlement. Nous y avons mis de l'ordre depuis 2016", commente Jean-Pierre Vinel, le président de l'université Paul-Sabatier depuis janvier 2016.

Enfin à l'équilibre après 4 ans de déficit

Ce n'est pas la première fois que l'université Toulouse 3 (ou Paul Sabatier) se retrouve dans le viseur du gendarme financier. En 2016 déjà, la Cour des comptes avait effectué une inspection approfondie des finances de l'établissement sur les années 2011 à 2015. À cette époque, l'université Paul-Sabatier connaissait un déficit dans ses comptes depuis 2014. La direction a alors dû mettre en place un important plan d'économies pour y faire face et éviter à terme la mise sous tutelle comme c'est actuellement le cas à l'université Jean-Jaurès.

"Après quatre années de déficit, nous sommes parvenus à présenter un budget prévisionnel à l'équilibre pour l'année 2018. Avoir un budget à l'équilibre, c'est facile mais il faut veiller à ne pas casser la machine universitaire, à savoir former des étudiants et faire de la recherche. Désormais, notre objectif est de réapprovisionner nos réserves financières afin d'améliorer de manière durable nos capacités d'autofinancement pour investir dans les structures de recherches et les équipements par la suite", explique Jean-Pierre Vinel.

Voté par le conseil d'administration en septembre 2016, ce plan d'économies, qui contient également un plan de réorganisation, est appelé Pacte de développement. Grâce à 16 millions d'euros d'économies réalisés sur la période 2016-2019, principalement sur la masse salariale, celui-ci prévoit un retour à une santé financière saine pour l'université Paul Sabatier en début d'année 2020. Cependant, lors de son adoption, une grande partie du personnel de l'université avait manifesté son désaccord avec plusieurs grèves.

Pour rappel, l'université Paul Sabatier compte 34 000 étudiants, 4 500 salariés et 80 structures de recherche sur 400 000 m2 pour un budget annuel aux alentours des 400 millions d'euros.

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