Avec l'arrivée des beaux jours le glyphosate refait parler de lui. Cette molécule, présente dans les herbicides et autres pesticides, est régulièrement utilisée par les agriculteurs. Si elle est essentiellement employée dans les campagnes, les habitants des métropoles françaises ne seraient pas épargnés par cette substance considérée comme un cancérogène probable.
"On en retrouve partout, dans tout ce que l'on mange, déplore Dominique Masset, président du collectif des Faucheurs volontaires de l'Ariège, mais aussi dans l'eau, dans l'air, la pluie".
Mais le glyphosate reste à ce jour toujours autorisé en France malgré les demandes incessantes des associations de défense de l'environnement qui insistent sur le fait que selon certaines études, le glyphosate porterait également atteinte à l'ADN des individus et provoquerait même des problèmes de fertilité et des malformations fœtales.
Entre 9 et 33 fois plus que le taux réglementaire
Les Faucheurs volontaires de l'Ariège ont donc lancé une campagne sur plusieurs mois pour sensibiliser la population à la présence de glyphosate dans l'organisme. Les membres du collectif, ont d'ores et déjà mené des enquêtes dont les constats sont surprenants. Selon eux, le glyphosate présent dans l'eau potable se situerait entre 0,9 et 3,3 ng/ml alors que le taux admissible devrait être de 0.1 ng/ml. "C'est 9 à 33 fois plus que la norme !" s'indigne Dominique Masset.
Une campagne de financement participatif de 150 000 euros
Les Faucheurs volontaires ariégeois ne veulent pas en rester là. Ils cherchent 1500 volontaires pour faire le test de dépistage avec pour objectif à terme d'élargir la campagne d'analyse d'urine à toute la France. Un combat qui coute cher car pour 1500 volontaires, les frais de la campagne sont estimés à 150 000 euros. Les Faucheurs volontaires ont donc ouvert une cagnotte en ligne, où toute personne peut faire un don. Ce financement participatif est nécessaire selon eux pour payer les tests mais pas seulement. Les personnes engagées dans la campagne ont le choix. Payer 90 euros pour des tests uniquement, ou aller plus loin : en fonction des résultats, engager des poursuites judiciaires dans le but de porter plainte individuellement contre les fabricants de pesticides qui utilisent du glyphosate. Dans ce cas, les volontaires seront amenés à participer à hauteur de 140 euros pour financer notamment la venue des huissiers.
"Notre but est de récolter le maximum de plaintes individuelles", ajoute le président du collectif.
L'association a déjà récolté 800 euros depuis le lancement de cette campagne de financement participatif et espère en récolter bien davantage. Une nouvelle réunion publique est programmée le 26 avril à 15h à Saint-Girons dans la salle d'honneur de la mairie avec pour objectif d'informer le public et de trouver de nouveaux volontaires.
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