Favoriser la mixité et la place des femmes dans les secteurs de l'industrie, tel est le credo de l'association Elles bougent, qui fait découvrir depuis dix ans aux collégiennes et lycéennes les métiers  d'ingénieures et de techniciennes dans tous les secteurs industriels ou technologiques en manque de talents féminins : l'automobile, l'aérospatial, l'énergie, le ferroviaire, le maritime, le numérique et le bâtiment notamment.

"  Il y a seulement 15 à 20 % de femmes dans le secteur de l'industrie.  Dans l'aéronautique où je travaille, il y a très peu d'hommes dans la partie ressources humaines et à l'inverse, dans la partie production, on compte les femmes sur les doigts d'une main", constate Nathalie Dousset, programme quality manager chez Airbus et nouvelle déléguée régionale de l'association Elles bougent.

Elle fait partie des 330 marraines d'Elles bougent en Midi-Pyrénées, issues de grandes entreprises comme Airbus, Continental, Thalès, Bosch...

Réunir lycéennes, étudiantes et ingénieures

Elles bougent a organisé pour la première fois à Toulouse, le challenge Innovatech, dans les locaux du Centre des études supérieures industrielles (CESI).

"  Ce challenge  a pour but de réunir des lycéennes, des étudiantes et des marraines de l'association Elles bougent, poursuit Nathalie Dousset. Elles travaillent le temps d'une après-midi sur un sujet innovant lié à l'industrie connectée et doivent proposer un projet, avant de le pitcher devant un jury de professionnels".

Pour l'association l'enjeu est de trouver le projet qui représentera la région Midi-Pyrénées à Paris, pour la finale du challenge Innovatech le 30 mars 2018, au ministère de l'Economie. " L'objectif est aussi que ces jeunes femmes rencontrent des professionnelles et se fassent un petit réseau ", poursuit Nathalie Dousset.

" Pour moi qui suit lycéenne, travailler sur un projet en groupe et rencontrer des gens du milieu professionnel, c'est important, c'est une bonne expérience ", souligne de son côté Alexia, actuellement en terminale STI au lycée de Saint-Orens, et intéressée par les filières techniques.

Dans les locaux du CESI, à la manière des "crash test" organisés pour les startups, trois groupes présentent à tour de rôle leur projet bâti en seulement quelques heures, devant un jury composé de professionnels. Les premières à passer sont Sonia, Alexia et Julia. Elles dévoilent un projet d'application reliée à des lunettes connectées pour aider les chirurgiens à préparer leurs interventions médicales. Marine et ses deux marraines Hélène et Florence, elles, ont imaginé une alternative à location de voitures et aux taxis  avec l'application Key Swap, un service de prêt de voitures  à proximité des aéroports destiné aux professionnels.

« Si on a une idée innovante, autant la développer ! »

Enfin, Emma, étudiante à l'université Paul Sabatier, Laëtitia, et leurs marraines Caroline et Gaëlle, présentent un application pour mettre en relation les consommateurs et les producteurs de fruits et légumes, grâce à une carte interactive, afin de promouvoir les circuits courts et le développement durable.

Leur projet, baptisé Circuit Cour'Gett, a retenu l'attention et a obtenu le prix du jury.

"Ce qui nous a séduit, c'est la notion de développement durable et de circuits courts et la facilité de la mise en œuvre de votre idée ", indique Nathalie Dousset aux gagnantes qui représenteront à Paris la région Midi-Pyrénées pour la grande finale du 30 mars prochain.

D'ici là, l''équipe gagnante va être conseillée par le jury. " On va les sponsoriser pour travailler avec des startups pour développer ce projet là. Si on a une idée innovante autant essayer de la développer ", conclut Nathalie Dousset.