"Fonceuse", "vibrionnante", "ambitieuse", mais aussi "redoutable entrepreneure" et "très déterminée". Voilà comment ceux qui la connaissent bien décrivent Alexandra François Cuxac. Et ils sont nombreux car, à 47 ans, la chef d'entreprise a déjà consacré 25 ans de sa vie à l'univers de la promotion immobilière. Pourtant, rien ne prédestinait cette fille d'un entrepreneur de l'aéronautique originaire de Pau à exercer ce métier. Celle qui décroche son bac à 16 ans et entre à l'école supérieure de commerce de Pau se choisit un métier qui, à l'époque, n'était pas vraiment un métier de fille.

"J'ai été 'chassée' à la sortie de l'ESC par un promoteur local (Sagec, NDLR). J'ai saisi cette opportunité et j'ai finalement eu une espèce de coup de foudre pour ce métier. Je n'en suis jamais sortie", résume-t-elle.

Elle a alors 21 ans.

Aujourd'hui, Alexandra François Cuxac et ses plus proches collaborateurs considèrent qu'une femme à la présidence de la FPI est pratiquement un non-événement. Pourtant, elle reconnaît que les dix premières années de sa carrière ont été compliquées.

"Quand vous commencez à travailler à 20 ans dans un secteur exclusivement masculin, c'est difficile en termes de crédibilité. J'ai compris tout de suite que j'étais condamnée à progresser par moi-même et j'ai avalé quelques couleuvres", reconnaît-elle.

Une redoutable entrepreneure

Mais Alexandra François Cuxac n'aime pas tellement se livrer. Et pour cause. Elle s'est forgée en quelques années une carapace de battante. La jeune commerciale embauchée en 1989 œuvre en quelques années au déploiement du groupe Sagec sur la Côte d'Azur, puis crée une filiale à Toulouse en 1995, avant de racheter finalement le groupe en 1996 avec un associé et d'en devenir vice-présidente. La boucle est bouclée et, à cette époque, Alexandra François Cuxac est déjà très connue dans le milieu des promoteurs toulousains.

En 2010, elle devient présidente de la FPI Midi-Pyrénées et met au point l'Observer, premier observatoire des ventes de la profession. "C'est une redoutable entrepreneure et une ambitieuse au sens noble du terme. Elle veut y arriver et s'en donne les moyens", souffle Patrick Saint-Agne, l'actuel président de la FPI Midi-Pyrénées, qui a travaillé à ses côtés et la connaît de longue date.

En 2011, elle annonce la scission du groupe Sagec et crée sa propre entité, Alexandra François Cuxac (AFC) Promotion. De cette époque, son ancien associé Jean-Baptiste Guieu garde un goût amer :

"Nous nous sommes séparés d'une paix amicale, assure-t-il. Mais la gentillesse voudrait que je m'abstienne à son sujet, je ne veux pas la desservir."

Dont acte.

La reconnaissance de Paris

De son côté, la chef d'entreprise est déjà sur le chemin des responsabilités, car la création de l'Observer puis sa généralisation à toutes les régions de France est une initiative qui lui vaut toute la reconnaissance de la profession et en particulier des promoteurs parisiens.

"Je l'ai connue à cette époque et je l'ai vue travailler. C'est une énorme bosseuse qui est capable de créer l'empathie autour d'elle", confie le président sortant de la FPI François Payelle.

Séduit par ces qualités, il lui demande dès 2012 de faire partie du bureau national de la fédération et a été ces derniers mois l'un de ses fervents soutiens. Éric Verrax, également vice-président de la FPI, la connaît depuis la même époque et ne tarit pas non plus d'éloges sur sa personnalité. Il tient cependant à nuancer son image de fonceuse :

"Elle est aussi très à l'écoute et, si l'on peut avoir l'impression qu'elle taille un peu vite dans le vif du sujet, c'est parce qu'elle a en fait une vision très claire des objectifs qu'elle poursuit, décrit-il. Je viens de terminer un livre avec elle pour la FPI et j'ai découvert sa grande sensibilité."

Élue le 24 juin dernier à la présidence de la FPI France avec 98 % des suffrages, Alexandra François Cuxac a officiellement pris ses responsabilités le 1er juillet et annoncera son programme et son bureau cette semaine.

Elle va désormais partager son emploi du temps entre Paris et Biarritz, où elle a installé le siège social d'AFC Promotion ainsi que toute sa famille : son mari, Charles Cuxac, dirigeant de Structim, société de maîtrise d'œuvre et d'exécution, et ses deux garçons de 9 et 15 ans.

"Biarritz, c'est un choix de ma famille qui grandit et voulait se rapprocher de l'océan. Et puis, de mon côté, je voulais développer mon activité en Aquitaine et dans les Landes. J'ai donc allié l'utile à l'agréable".

Évidemment la perspective de passer deux jours par semaine à Paris ne l'effraie pas. "Rien d'insurmontable. Nous les filles, nous avons l'habitude de jongler avec le temps depuis toutes petites." Fermez le ban !