"Le départ de Fabrice Brégier est une catastrophe"

Après l'annonce de la démission de Fabrice Brégier n°2 d'Airbus et le non-renouvellement du président exécutif Tom Enders, syndicats et élus locaux ne cachent pas leur inquiétude, pointant un risque de déstabilisation du groupe aéronautique européen.
La démission de Fabrice Brégier n°2 d'Airbus et le non-renouvellement du président exécutif Tom Enders ont été annoncés ce jeudi 14 décembre (Crédit : Rémi Benoit)

L'information était dans les tuyaux depuis plusieurs semaines, elle a été officialisée vendredi 15 décembre au lendemain du conseil d'administration d'Airbus. Fabrice Brégier, numéro deux du groupe et président d'Airbus Commercial Aircraft, quittera ses fonctions en février 2018. Il sera remplacé par Guillaume Faury, l'actuel PDG d'Airbus Helicopters, qui prendra le poste de président d'Airbus Commercial Aircraft. De son côté, le n°1 d'Airbus, Tom Enders, ne briguera pas de nouveau mandat après avril 2019.

"Le départ de Fabrice Brégier est une catastrophe. Même s'il est remplacé par quelqu'un de la maison, il n'y a plus de n°2 puisque Guillaume Faury ne reprend pas la direction de la branche d'aviation commerciale. Il n'y a plus non plus, pour le moment, de patron d'Airbus Helicopters puisque le nom du successeur de Guillaume Faury à ce poste n'a pas été annoncé", alerte Françoise Vallin, coordinatrice CFE-CGC d'Airbus.

Le départ de ces deux piliers du géant aéronautique européen s'ajoute à myriade d'autres annoncés depuis début 2017 :  Marwan Lahoud, directeur de la stratégie et de l'international d'Airbus, Charles Champion, le directeur de l'ingénierie, le départ à la retraite de John Leahy, le directeur commercial, ou plus récemment le directeur technique d'Airbus, Paul Eremenko, resté seulement 17 mois en poste.

"Avec cette succession de départs, le groupe a besoin de stabilité, il y a un risque majeur de le mettre en danger", poursuit-elle. De son côté, Xavier Petrachi, le délégué central CGT d'Airbus, craint la disparition "d'une gouvernance franco-allemande à la tête d'Airbus", l'Allemand Tom Enders n'ayant plus de n°2.

"Attention à ne pas déstabiliser ce qui marche"

Du côté des élus, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a fait part de son inquiétude en conseil de la Métropole vendredi matin : "Un mot empreint de gravité sur la crise de gouvernance d'Airbus. Elle tombe au mauvais moment, le groupe a besoin d'être tenu pour relever les défis qu'il a l'habitude de relever avec talent. Je dis aux actionnaires : 'Attention à ne pas déstabiliser ce qui marche'".

Bernard Keller, vice-président de Toulouse Métropole en charge de l'aéronautique, rend également hommage à Fabrice Brégier : "Sa gouvernance restera celle d'un grand capitaine d'industrie". Avant de rappeler "le triple défi auquel est confronté Airbus" : "faire face à la montée des cadences; remettre de l'ordre dans l'équipe commerciale qui a été perturbée par les affaires afin de relancer les commandes de gros porteurs notamment de l'A380 et enfin faire une veille technologique en R&D pour maintenir un leadership d'innovation face à une redoutable concurrence".

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Commentaires 12
à écrit le 19/12/2017 à 11:00
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AIRBUS est né d'une volonté politique française par "européisme romantique" à laquelle les allemands ont été associés et c'est trés bien. Maintenant c'est une entreprise presque normale et dans la vie des entreprises les têtes tombent parfois et les ...

à écrit le 16/12/2017 à 18:07
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Une catastrophe ? Non , une belle opportunité pour des jeunes talents . Quant aux commentaires des élus : Toulouse est connue pour etre appelé Airbusville et M.Keller a peut etre toujours son bureau à la comm d'Airbus .

à écrit le 16/12/2017 à 10:13
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Certe le remplacement des cadres de hauts niveau au même moment est regrettable... Mais cela est une opportunité de renouveau est de réorientation stratégique de cette entreprise.... Ils nous faut maintenir la diversité de la production , branche civ...

le 16/12/2017 à 12:04
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", il y a bien trops longtemps que nous vivons sur les acquis de ( l'A300 ou Ariane ) " Ce n'est pas parcequ'un avion porte un numéro en 3xx qu'il dérive nécessairement du 300.....quant à Ariane la version 5 correspond à ce qui lui a été demandé par ...

à écrit le 16/12/2017 à 0:13
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Airbus a toujours voulu voler de ses propres ailes, pillant l'argent public sans état d'âme. Bon débarras.

le 16/12/2017 à 12:06
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"Airbus a toujours voulu voler de ses propres ailes, pillant l'argent public sans état d'âme." Auriez vous quelques faits pour étayer votre vindicte? Il semble qu'Airbus et ses employés paient des impôts et contribuent positivement au commerce extéri...

le 16/12/2017 à 18:09
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Et qui a donc a payé l'itinéraire à grand gabarit de Langon à l'usine JLL , sinon le contribuable via l'argent de l'état ?

le 16/12/2017 à 20:52
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Je préfère 100 fois soutenir Airbus qu'Amazon... Au moins Airbus créée des emplois à forte valeur ajoutée et l'emploi indirect est important. Amazon, que dalle, le contribuable a payé les infras et continue de payer les subventions salariales.

à écrit le 15/12/2017 à 19:49
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Et si nos amis les chinois ayant pris l'aéroport de Toulouse-Blagnac avaient l'idée de reprendre AIRBUS !

à écrit le 15/12/2017 à 14:42
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Et voila, les US peuvent se frotter les mains et bientôt prendre le control puis démanteler Airbus comme cela a été fait pour d'autres entreprises européennes. A suivre mais j’espère que nos décideurs ne seront pas aussi naïfs que d'habitude!

à écrit le 15/12/2017 à 14:28
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Airbus sera allemand comme toutes les grosses multinationales française (Matra transport,Eurocopter,Alstom........) l'état se couche sans vergogne devant les germains et cela s'accélère avec Macron, et il n'y a pas de raison que cela cesse personne p...

le 16/12/2017 à 12:11
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"Airbus sera allemand comme toutes les grosses multinationales française (Matra transport,Eurocopter,Alstom........" Airbus n'est pas plus allemand que français, revoyez les faits. Matra transport n'était pas une multinationale et c'est justement po...

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