Présidentielle : à Toulouse, le discours alarmiste de Pierre Gattaz devant les chefs d'entreprises

"Nous sommes face au spectre d'un second tour Mélenchon / Le Pen, c'est un scénario catastrophique", s'est inquiété le président du Medef. À 10 jours de la présidentielle, Pierre Gattaz s'est exprimé ce jeudi à Toulouse devant les chefs d'entreprises locaux. Récit.
Le président du Medef s'exprime devant les chefs d'entreprises.

"Si Mélenchon ou Le Pen est élu, j'entrerai en résistance dans le Vercors. Leurs programmes nous mèneront droit dans le mur, j'ai peur pour mes usines", lance sur un ton très grave Pierre Gattaz. Silencieux pendant le début de la campagne présidentielle, le président du Medef est sorti de sa réserve ce jeudi 13 avril à l'occasion d'un rassemblement de chefs d'entreprises au Domaine de Preissac à Castelmaurou, près de Toulouse. L'événement était initié par l'organisation patronale dans le cadre d'un tour de France des entrepreneurs entamé début avril.

Le Medef s'inquiète d'une sortie de la France de la zone euro

"Nous sommes face au spectre d'un second tour Mélenchon / Le Pen, c'est un scénario catastrophique. Et ce n'est pas quand les résultats tomberont le soir du premier tour à 20 h qu'il faudra s'alarmer", s'est exclamé Pierre Gattaz. Alors que Le Figaro titrait en une ce mercredi "Mélenchon, le délirant projet du Chavez français", le leader du Medef a lui aussi critiqué le candidat de la France Insoumise :

"Le diabolique Mélenchon est un grand admirateur de Chavez et de Fidel Castro. Mais je l'invite à regarder ce qui se passe au Venezuela. Le pays a connu + 500 % d'inflation l'année dernière et la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté", alerte Pierre Gattaz. La candidate du Front National en a également pris pour son grade : "Le Pen prône le repli sur soi et veut engager 100 milliards de dépenses publiques. Son programme, c'est 'tous pauvres'."

Celui qui est aussi PDG de l'entreprise d'électronique Radiall s'inquiète particulièrement d'une sortie de la zone euro envisagée par les deux candidats : "La moitié des salariés de mon entreprise travaille à l'étranger. J'ai connu la période avant l'euro où il fallait jongler entre les taux de change. La sortie de la zone euro pourrait mener la France à la ruine avec la dévaluation de la monnaie, la fuite des investisseurs..."

"J'en veux à Benoît Hamon"

Pierre Gattaz a également moqué les connaissances économiques du candidat socialiste Benoît Hamon. "Un jour, il m'a dit : 'si vous avez des marges faibles, c'est parce que vous distribuez trop de dividendes aux actionnaires'", lance dans un grand éclat de rire le leader de l'organisation patronale. "J'ai dû lui expliquer que la marge était calculée avant que soient les dividendes distribués." Par ailleurs, Pierre Gattaz regrette :

"J'en veux au frondeur Hamon qui a freiné la loi El Khomri. Le première version du projet de loi Travail allait dans le bon sens mais les versions suivantes ont détricoté le texte."

D'ailleurs, l'an dernier, lors de sa dernière venue à Castelmaurou en plein débat sur la loi Travail, Pierre Gattaz avait été chahuté par des centaines de manifestants.

"Seuls les programmes de Fillon et Macron vont dans le bon sens"

Sans appeler à voter pour un candidat particulier, Pierre Gattaz estime que "seuls les programmes économiques de François Fillon et Emmanuel Macron vont dans le bon sens" en prévoyant notamment des allègements de charges sociales et la suppression de l'ISF.

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Commentaires 4
à écrit le 17/04/2017 à 14:48
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Le capitalisme à la française, c'est d'un côté les subventions/aides diverses et variées et de l'autre le travail par cher, si possible gratuit grâce aux plans d'emploi du gouvernement. Alors, dans ces conditions, on se doute bien que Gattaz et compa...

à écrit le 15/04/2017 à 12:07
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Nous sommes dans une république et dans une démocratie. Nous avons la chance d'avoir 11 candidats qui se présentent et non pas un seul, et surtout la chance de voter dans l'isoloir sans trop d'influence. Si un autre candidat que M. Fillon préféré ...

à écrit le 14/04/2017 à 8:21
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Concordance des temps : "Si Mélenchon ou Le Pen est élu, j'entrerai" sans "s".

le 14/04/2017 à 9:56
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Bonjour, en effet vous avez raison, merci de votre vigilance, nous faisons la correction.

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