Une « casse » pour bateaux et péniches va voir le jour à Toulouse

La Compagnie d'exploitation des ports a été retenue pour créer dans le quartier Lalande, à Toulouse, le 1er site Fluvial Services. Elle a été la seule à répondre à l'appel à projets lancé par Voies Navigables de France (VNF). A partir de l'automne prochain y seront démantelées les épaves qui jonchent le canal des deux mers entre Bordeaux et Sète. VNF estime qu'il y en aurait ente 50 et 100.
Il y aurait entre 50 et 100 épaves de bateaux entre Bordeaux et Sète.

Que deviennent les bateaux et péniches abandonnés sur le canal du midi ? Actuellement, il existe deux chantiers de réparation à Toulouse : au Pont des Demoiselles (où l'on répare les péniches) et à Ramonville (où sont entreposées les épaves de bateaux de plaisance). « Mais ils sont débordés, d'autant plus depuis que la région Midi-Pyrénées accorde une aide au titre du patrimoine fluvial », explique Jacques Noisette, directeur de la communication chez VNF.

Toulouse manquait d'une zone pour « déchirer » les bateaux (les démanteler), les découper et récupérer la ferraille. C'est désormais - presque - chose faite puisque la Compagnie d'exploitation des ports (CEP, filiale de Veolia environnement) n'attend que la signature d'une convention avec VNF pour investir le site de Lalande : une plateforme en béton de plus de 3000 m2, un quai de 80 mètres et une entreprise voisine utile : la DRIMM (Déchets Récup Indus Menag Montech). L'avantage du site : en bordure d'une voie d'eau, il est pratique pour acheminer les bateaux. « Ils seront montés à terre à l'aide d'une grue » précise Jacques Noisette. L'investissement s'élève à 270 000 €.

600 000 € de CA attendus

Cette activité de démantèlement des bateaux s'inscrit dans une logique de développement durable selon Jean-Marc Bourniquel, directeur de la CEP : « Les épaves polluent, elles laissent des résidus. » A Lalande, tous les matériaux qui le peuvent seront recyclés ; les plaisanciers pourront se procurer des pièces d'occasion pour leur propre bateau. Un marché porteur « même si nous ne capteront pas l'entièreté du marché entre Bordeaux et Sète ». La CEP estime le chiffre d'affaire annuel global potentiel à 600 000 € : 150 000 € pour des prestations d'entretien et de réparation des bateaux, 150 000 € pour la revalorisation des matériaux, 200 000 € pour le commerce des pièces détachées, 50 000€ pour le démantèlement des bateaux, le reste comprend la location du petit outillage.

Sept à huit personnes devraient travailler à Lalande mais certaines équipes ne seront là qu'au moment du démantèlement d'un bateau. « Le reste du temps, il devrait y avoir deux personnes, du moins au début » affirme Jean-Marc Bounirquel, précisant que cela dépendra de la demande. Les travaux devraient commencer avant l'été pour accueillir les premières épaves à l'automne prochain.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

En savoir plus :

- VNF est en charge de la navigation sur les 700 km du bassin du Canal des Deux Mers (canal du Midi et canal de Garonne), de son entretien et de celui des 400 ouvrages d'art et bâtiments divers. VNF emploi 320 personnes sur l'axe Bordeaux - Sète et possède un budget de 14 M€ en 2011 (dont 8 M€ consacrés à l'investissement).

- Créée en 1992, la Compagnie d'exploitation des ports est spécialisée dans le démantèlement et la démolition de navires en fin de vie.

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Commentaire 1
à écrit le 15/06/2022 à 12:30
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Il faut que ce démantèlement se fasse à bon escient, après une étude préalable du bateau. Certaines "épaves" peuvent être des "Bateaux d'Intérêt Patrimonial" en puissance : bateaux d'un type ancien devenu rares par exemple. On a déjà bousillé trop de...

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