À Toulouse, la start-up MineOnCloud veut ancrer le bitcoin dans la réalité

Après la maison du bitcoin à Paris, MineOnCloud est le deuxième distributeur de bitcoin créé en France. À l'origine de cette société, Christopher Villegas et Matthieu Billaud veulent dévirtualiser cette crypto monnaie et faciliter l'accès au bitcoin pour les non-initiés. À la fois monnaie, comme l'euro ou le dollar, et système de paiement, le bitcoin fonctionne sans banque centrale. La gestion des transactions et la création des bitcoins sont prises en charge collectivement par le réseau. Certains y voient une révolution, d'autres un danger.
Christopher Villegas et Matthieu Billaud veulent dévirtualiser le bitcoin

Après la maison du bitcoin à Paris, MineOnCloud est le deuxième distributeur de bitcoin créé en France. À l'origine de cette société, Christopher Villegas et Matthieu Billaud veulent dévirtualiser cette crypto monnaie et faciliter l'accès au bitcoin pour les non-initiés.

À la fois monnaie, comme l'euro ou le dollar, et système de paiement, le bitcoin fonctionne sans banque centrale. La gestion des transactions et la création des bitcoins sont prises en charge collectivement par le réseau. Certains y voient une révolution, d'autres un danger.

Pour Christopher Villegas, le bitcoin n'a que des avantages. "Une carte bancaire coûte entre 6 et 10 € par mois pour l'usager et les commerçants doivent louer un terminal de paiement à 25 € par mois, puis payer chaque transaction environ 0,35 €, plus 0,8%, constate-t-il. Avec le bitcoin, l'utilisateur paie ce qu'il veut dans le monde entier avec des frais de l'ordre de 3 centimes d'euros. Contrairement à un virement, la transaction est immédiate. On sait quand on est débité et quand le vendeur reçoit l'argent."

Spécialisé dans les marchés et la bourse, l'entrepreneur de 28 ans en est persuadé, le bitcoin devrait s'imposer d'ici une dizaine d'années pour les échanges virtuels et non-virtuels. "La carte bancaire a été créée en 1958. Elle appartient au passé, insiste-t-il. Elle coûte trop cher en sécurisation. Le bitcoin, lui, a été créé par et pour internet. C'est un livre de compte ouvert. Depuis 2009, toutes les transactions sont enregistrées et consultables par les utilisateurs sur des sites comme Blockchain.info par exemple."

Le bitcoin, une monnaie qui se mine... virtuellement
Pour faire connaître le bitcoin, Christopher Villegas et son associé Mathieu Billaud, 26 ans, informaticien, ont ouvert leur agence près de Compans Cafarelli, rue de Toul à Toulouse.

Ajoutant au réseau la puissance de leurs 32 super calculateurs, les deux Toulousains participent en effet au "minage" du bitcoin, c'est-à-dire à sa mise en circulation. "Les mineurs effectuent avec leur matériel informatique des calculs mathématiques pour le réseau bitcoin afin de confirmer les transactions et d'augmenter leur sécurité, explique le site Bitcoin.fr. Comme récompense pour leurs services, ils collectent les bitcoins nouvellement créés ainsi que les frais de transactions qu'ils confirment."

Seuls ou regroupés en coopératives, les mineurs sont en concurrence. Leurs revenus sont donc proportionnels au nombre de calculs effectués. "Il faut imaginer une mine d'or de laquelle seraient extraits 25 grammes de minerai toutes les 10 minutes, expose Christopher Villegas. Qu'il y ait un ou un million de mineurs, la production est la même. Seule la part de chacun évolue en conséquence."

Très rentable au début de l'ère du bitcoin car 50 Btc étaient créés par séquence de 10 minutes, cette activité l'est beaucoup moins actuellement. "Aujourd'hui, la puissance de nos machines nous permet de récupérer 0,03 % des BTC extraits par notre coopérative de mineurs qui émet elle-même 25 % des BTC", reconnaît Christopher Villegas.

Faire connaître le bitcoin
Ouvert à tous, le minage nécessite un investissement de 300 € à plusieurs millions et des compétences informatiques non-négligeables qui pourraient décourager les non-initiés. D'où l'initiative des deux Toulousains. "On s'est dit qu'il n'y avait pas de boutique en France pour dévirtualiser le bitcoin, raconte Christopher Villegas. Voilà pourquoi nous avons ouvert notre agence afin d'informer les gens, louer nos machines de minage et vendre de la crypto-monnaie."

Pour obtenir des bitcoins, chacun peut en effet se rendre sur des sites dédiés et convertir ses devises en Btc. "Sur internet, les procédures sont longues et complexes, prévient Christopher Villegas. C'est pourquoi nous proposons un service rapide d'ouverture de compte en ligne et d'achat de bitcoins." Sur la présentation d'une simple pièce d'identité, n'importe qui peut ainsi acquérir cette monnaie virtuelle en se rendant à l'agence MineOnCloud. Un distributeur automatique devrait également entrer en fonctionnement prochainement. "Je n'ai pas une activité bancaire car je ne conserve pas l'argent de mes clients, avertit Christopher Villegas. Mais, comme je dispose d'un fonds de bitcoins, je peux en vendre à toute personne qui en a le besoin."

À terme, les fondateurs de MineOnCloud espèrent créer un réseau de distribution dans toutes les principales villes du pays. Un objectif à long terme vus les investissements nécessaires (7 000 € par distributeur) et l'absence de soutien financier. "Les banques refusent de prêter. Elles n'aiment pas trop le bitcoin", sourit Christopher Villegas. En attendant, MineOnCloud incite les commerçants toulousains à accepter les paiements en bitcoin. Quelques restaurateurs et un dentiste ont d'ores et déjà sauté le pas.

Gael Cérez
© photo Rémi Benoit

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