Quel est le bilan 2011 du groupe ?
Nous n'avons pas encore les résultats financiers consolidés mais je peux vous dire que le chiffre d'affaires est stable à 2 milliards d'euros, tout comme en 2010. Néanmoins, le marché a changé. Il a été marqué par une grande nervosité et une compétition très rude, accentuée par une parité euro/dollar toujours très défavorable. Au niveau mondial, 20 satellites géostationnaires ont été commandés contre 30 en 2010.

Comment avez-vous maintenu votre chiffre d'affaires ?
La diversification dans nos prises de commande nous a aidé à tenir notre rang. Nous essayons d'équilibrer nos parts de marchés entre télécommunications, navigation, sciences et observation de la Terre, météo et environnement. Ces trois dernières années, nous avons pris un tiers du marché télécom.

Quels ont été les temps forts pour Thales Alenia Space en 2011 ?
En dehors de plusieurs contrats importants pour des charges utiles ou de satellites de télécommunication au Kazakhstan, au Turkménistan, en Russie notamment, plusieurs événements positifs ont marqué l'année : le lancement par Soyouz en octobre des premiers satellites Galileo-IOV ; le contrat pour le segment sol de la mission Galileo ; la certification de la nouvelle version du système Egnos.

Quelles sont les prévisions du groupe pour 2012 ?
Nous nous attendons à une année turbulente. Le marché est impacté par le surendettement des États. Quels pays pourront co-financer de grands programmes étatiques ? La question est posée. Nous en saurons plus fin 2012 avec notamment la réunion ministérielle de l'Esa (agence spatiale européenne) qui aura lieu en novembre. Heureusement, l'euro baisse actuellement et c'est une excellente nouvelle pour nous. Au rayon des bonnes nouvelles, notons aussi qu'en 2012 nous avons 17 satellites à lancer et que la charge du site de Toulouse sera maintenue, grâce aux prises de commandes de 2011. Nous attendons également la contractualisation totale de Météosat 3e génération qui impactera de manière très significative les plans de charges de Toulouse et de Cannes.

Propos recueillis par Emmanuelle Durand-Rodriguez

En savoir plus :

- Le site de Thales Alenia Space à Toulouse compte 2 570 salariés. Il est, en effectifs, le premier site de Thales Alenia Space et le deuxième du groupe Thales. En 2011, 80 personnes ont été recrutées à Toulouse. Pour 2012, aucun recrutement n'est prévu.

- Un nouveau bâtiment sera construit sur le site de Toulouse en 2013, pour un investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros. En décembre dernier, TAS a entamé la construction d'un nouveau site industriel en Italie, à L'Aquila, dévasté par le séisme de 2009.

-Dominique Rousselet est directeur du site de Toulouse depuis janvier 2011.

- Thales Alenia Space est une joint venture entre Thales (67 %) et Finmeccanica (33 %). Le groupe emploie 7 200 personnes sur 9 sites industriels en France, Italie, Espagne et Belgique. www.thalesaleniaspace.com