Studios de cinéma à Francazal : Bruno Granja apporte peu de réponses à un appel à candidatures exigeant

Il ne reste plus qu'un mois à Bruno Granja pour déposer en préfecture son projet de studios de cinéma sur l'ancienne base militaire de Francazal, près de Toulouse. Après avoir refusé de répondre aux questions des médias pendant plusieurs mois, il répond aux interviews depuis le début de la semaine et annonce dans un communiqué de presse qu'un dossier sera bien déposé en temps et en heure. Cependant, malgré un appel à candidatures de l'Etat très précis, pour le moment le projet de l'architecte reste évasif.
Bruno Granja

Alors que Bruno Granja sort de son silence à un mois de la date limite de dépôts de dossiers au près de l'Etat pour l'acquisition des 25 hectares de la base militaire de Francazal, beaucoup de questions restent sans réponses. L'architecte de Cugnaux réaffirme sa volonté de créer à Francazal « le plus grand studio de tournage en France », complétés par une offre touristique et un musée du Cinéma « qui pourrait accueillir des collections et des expositions ». A la clé selon lui : « plus de 5 000 emplois créés sur les 6 ans à venir, dans les métiers du cinéma mais aussi dans l'artisanat et la restauration ». L'appel à candidatures de l'Etat exige de connaître « le nombre et la nature des emplois (CDI, CDD, sous-traitance, intermittents) ». Sur ce point précis, pas de réponse. « Une étude précise sera remise à l'Etat » selon Bruno Granja. L'appel à candidatures exige également des garanties financières, un business plan sur 3, 5 et 7 ans, et une collaboration avec les collectivités territoriales. Là encore Bruno Granja évoque le document qui sera remis à l'Etat d'ici fin novembre, sans plus de précisions.

Icade Promotion

L'information principale donnée par Bruno Granja cette semaine est l'annonce du choix d'Icade Promotion (filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations) comme futur aménageur des studios. « Icade répond aux attentes du projet en termes de compétences, de mise en œuvre des équipes, de réactivité » explique le porteur du projet. Du côté du promoteur, on se veut plus prudent : « Icade se positionne comme promoteur / développeur de cette opération car c'est un gros projet, qui peut être intéressant. Mais rien n'est acté, rien n'est signé » précise le service presse du promoteur pour qui « Monsieur Granja fait un effet d'annonce ». De son côté, le porteur du projet se refuse à dire si le nom d'Icade Promotion figurera bien sur le dossier remis à l'Etat: « nous sommes partenaires » se contente-t-il de dire.

Icade Promotion ou sa maison mère la Caisse des Dépôts feront-ils partie des investisseurs du projet ? Là non plus pas de réponse de Bruno Granja qui ne dévoile rien des futurs actionnaires, du montage juridique et financier, ni du montant proposé pour le rachat des 25 hectares.
Il affirme en revanche être entouré d'une équipe « mobilisée », composée du cabinet d'architecture bordelais King Kong (qui aurait déjà élaboré des plans précis selon Bruno Granja), et des bureaux d'études toulousains Betem Ingenierie et Ginger Befs. Philippe Mercier, directeur général de Betem Ingenierie, parle d'un projet "superbe, très ambitieux" sur un site adapté "où la ré-industrialisation sera facile" mais refuse d'en dire plus avant que le projet soit remis officiellement.

Un concurrent

Parmi les éventuels concurrents du projet Granja / Raleigh, la société parisienne Futura 21 s'est faite connaître. Spécialisée dans l'industrie des loisirs, elle a annoncé au printemps dernier son intention de répondre à l'appel d'offres de l'Etat. Futura 21 proposerait un parc de loisirs et un musée de l'aéronautique. L'appel d'offres précise en effet que les candidats doivent présenter des projets « économiques et culturels ». Futura 21 proposerait également un pôle sportif constitué d'une patinoire, de terrains de tennis, de salles de fitness et surtout, d'une piste de ski indoor, ce qui ne manque pas de faire sourire Bruno Granja : « je ne suis pas convaincu de la pertinence d'une piste de ski artificielle à une heure des Pyrénées ».

Calendrier

Bruno Granja a jusqu'au 30 novembre, 16h, pour déposer son offre. Selon lui « l'état-major » de la société Raleigh fera le déplacement à Toulouse pour une remise en mains propres du dossier à la préfecture (il devrait s'agir de Mark Rosenthal le propriétaire des studios, et de Britt Penrod, vice-président chargé du développement). Dans son appel d'offres, l'Etat se réserve le droit d'effectuer un second tour « pour instaurer un dialogue entre l'Etat et les candidats afin qu'ils optimisent leurs offres ». Ensuite, le compromis de vente doit être signé un mois après la désignation du candidat retenu.


Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit

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