Un festival vu de l'intérieur, comment fonctionne Rio Loco

Rio Loco démarre mercredi 12 juin à la Prairie des Filtres de Toulouse. Le festival, consacré cette année aux Antilles, est doté d'un budget de 1,2M€, financé à 75% par la Mairie, ce qui en fait sa particularité. Les places sont abordables, et le public familial. Une identité particulière que veut maintenir Hervé Bordier, directeur général du festival depuis 2011. Interview.
Hervé Bordier

Rio Loco démarre mercredi 12 juin à la Prairie des Filtres de Toulouse. Le festival, consacré cette année aux Antilles, est doté d'un budget de 1,2M€, financé à 75% par la Mairie, ce qui en fait sa particularité. Les places sont abordables, et le public familial. Une identité particulière que veut maintenir Hervé Bordier, directeur général du festival depuis 2011. Interview.

Rio Loco est un des derniers festivals en France organisé en gestion directe par la Mairie. Concrètement, que cela signifie-t-il ?
Le budget de la mairie consacré au festival est de 1,2M€. Par ailleurs, 250.000€ sont apportés par les partenaires (principalement Banque Populaire et Kronenbourg). Ce festival est imprégné de l'identité de Toulouse, les places sont abordables, et toutes les recettes (environ 300.000€) partent à la trésorerie de la Mairie. Certaines contraintes liées à la Mairie se révèlent être les atouts du festival. Par exemple, les stands de restauration sont scrupuleusement choisis par un jury, sont issus de l'agriculture bio et doivent répondre à la thématique du festival. Idem pour les artisans. Il y a un lien entre la partie commerciale et l'identité du festival. La régie directe est un garde-fou par rapport aux autres festivals qui ont un souci de rentabilité.

Sur un budget de 1,2 M€, comment sont réparties les dépenses ?

30% sont consacrés aux cachets des artistes, soit entre 350.000 et 400.000€. 40% sont consacrés au personnel et matériel technique. Avec la crue de la Garonne, ce poste a augmenté. Nous avons eu besoin de plus de monde pour installer le matériel. Enfin, 30% sont consacrés aux salaires. Plus de 600 personnes travaillent sur le festival, dont 150 de la Mairie.

Le festival accueille 23.000 personnes chaque soir. S'il prend de l'ampleur, devra-t-il déménager ?

Tout le charme de Rio Loco tient dans le fait qu'il a lieu à la Prairie des Filtres, en plein centre-ville. C'est un festival urbain, qui attire 70% de Toulousains, notamment des familles. Je ne vois pas l'intérêt de le déménager dans un stade. Rio Loco, même s'il est le plus grand festival français de musiques du monde, ne doit pas devenir un festival "sac-à-dos", où l'on plante la tente. Il faut maintenir la fréquentation telle qu'elle est. Le festival de doit pas, et ne va pas, perdre son âme !

Y-a-t-il des choses à changer pour les prochaines éditions ?

Je souhaite développer les partenariats en créant des clubs de partenaires qui seraient vraiment investis dans le festival, et pas seulement là pour organiser des soirées privatives et faire leur communication. Il faut que les partenaires soient associés au festival, à la programmation. J'espère pouvoir mener cela à bien d'ici 2014 ou 2015. Je recherche aussi un partenariat plus important pour la « valise Rio Loco » distribuée dans 120 écoles de l'agglomération pour sensibiliser les enfants à la thématique du festival. Cette année, Milan Presse s'est occupé de réaliser une carte des Antilles, des jeux et des fiches pédagogiques. Nous allons développer cet aspect du festival destiné à la jeunesse.

Vous êtes également chef de projet dans la réalisation de la salle Le Métronome à Borderouge. Où en est le chantier ?

Cette salle des musiques actuelles devrait ouvrir ses portes fin 2013. Je précise que je n'en serai pas le directeur, même si j'y apporterai une ligne directrice et artistique. Il y aura notamment une salle de concert de 600 places, entre le Bikini et la Dynamo. Nous voulons trouver un équilibre, il ne s'agit pas de faire un Bikini 2 à Borderouge ! Cette salle accueillera des groupes émergents, elle est destinée à la diversité des associations de la métropole qui n'ont pas beaucoup de moyens. Je chapeaute également La Mounède, dans le sud de Toulouse qui deviendra une salle consacrée aux musiques du monde.

Propos recueillis par Sophie Arutunian

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