L'ascension de Fabrice Brégier, portrait du nouveau président d'Airbus

Fabrice Brégier, 50 ans, a pris officiellement la présidence d'Airbus le 1er juin dernier. Chief operating officer depuis 2006, il accède en toute logique à une responsabilité qu'il a toujours convoitée sans vraiment l'avouer. Portrait de ce polytechnicien qui a réussi avec Tom Enders à régler les problèmes industriels de l'avionneur européen.
Fabrice Brégier prendra officiellement la présidence d'Airbus le 1er juin prochain

Le Conseil d'administration d'EADS a choisi de nommer Fabrice Brégier président d'Airbus en remplacement de Tom Enders, nouveau numéro 1 du groupe EADS. En mai 2011, à quelques semaines d'un Salon du Bourget record pour l'avionneur européen, Tom Enders ne doutait pas des capacités de Fabrice Brégier à prendre les rênes d'Airbus. "Il en a tout à fait les capacités. C'est un des managers les plus expérimentés du groupe, il a dirigé MBDA, Eurocopter, il est DG d'Airbus depuis plus de quatre ans. Je vois peu d'autres dirigeants du groupe EADS qui aient une telle expérience", déclarait-il à Challenges.

Nommé au poste de directeur général délégué d'Airbus en 2006, alors que l'entreprise faisait face à la crise de l'A380, ce polytechnicien également diplômé de l'Ecole des Mines de Paris a parfaitement géré sa prise de fonction. Malgré le contexte défavorable et l'annonce du plan Power 8, Fabrice Brégier a réussi a rétablir la confiance des différents partenaires d'Airbus. Il a su remettre l'entreprise sur les rails et a apaisé les relations avec les sous-traitants et les collectivités locales.

"Je me félicite que Fabrice Brégier accède à la présidence qu'il exercera depuis Toulouse, assure Martin Malvy, le président du Conseil régional. Nous avons toujours eu d'excellentes relations avec le triumvirat composé de Louis Gallois, Tom Enders et Fabrice Brégier. Ce sont des hommes de qualité et nous avons travaillé dans des conditions de confiance. Ils se sont toujours montrés concernés par le tissu aéronautique de Midi-Pyrénées."

Bernard Keller, maire de Blagnac et vice-président du Grand Toulouse chargé de l'Economie et de l'Emploi estime pour sa part que Fabrice Brégier "est un homme qui a fait preuve d'une diplomatie remarquable, capable de porter les intérêts d'Airbus tout en ayant de très bonnes relations avec les sous-traitants de la supply-chain et avec les élus. Il s'est beaucoup impliqué dans le tissu économique local et c'est très important pour un groupe qui a embauché 1.600 personnes en 2011 et qui prévoit d'en embaucher autant en 2012. Par ailleurs, l'annonce de la nouvelle gouvernance d'EADS arrive à un très bon moment, dans un contexte apaisé. Le tandem franco-allemand est préservé."

Réaction également de Pierre Cohen, maire et président du Grand Toulouse : "Tom Enders et Fabrice Brégier ont pacifié l'entreprise après des années de gouvernance désastreuse, rattrapé le retard de l'A380 et lancé l'A320neo. J'ai établi avec Fabrice Brégier des rapports de confiance, extrêmement constructifs. Sa nomination nous donne la garantie qu'Airbus continuera son développement dans la sérénité en préservant le dynamisme économique de la région."

Cécile Ha Minh Tu, directrice des relations institutionnelles d'Airbus Operations/Community Relations, explique également : "Dans le rôle qui est le mien, je ne peux que me féliciter de cette nomination. A travers toutes les relations qu'il a su tisser avec l'ensemble des acteurs, Fabrice Brégier est reconnu comme quelqu'un qui a le souci d'ancrer Airbus dans son territoire. Il en a témoigné pendant les vœux aux institutionnels aujourd'hui, il souhaite qu'Airbus soit un acteur du territoire." Un comble pour quelqu'un qui déclarait n'être "pas là pour être aimé mais pour qu'Airbus soit compétitif".

Objectif atteint. Il y a quelques semaines, le constructeur européen annonçait d'excellents résultats. En 2011, Airbus a conforté son statut de numéro un mondial avec 64% du marché. Le groupe a livré 534 avions et enregistré 1.429 commandes nette et devance son concurrent Boeing pour la 9e année consécutive. Agnès Paillard, présidente d'Aerospace Valley, affirme de son côté que "le pôle de compétitivité se félicite de la nomination de Fabrice Brégier qui tout en maintenant fortement les objectifs de compétitivité d'Airbus, réaffirme son soutien au pôle et souligne que c'est un outil important pour la Recherche et Développement de la filière et pour le soutien aux PME."

Avant d'entrer chez Airbus, Fabrice Brégier a travaillé pour Péchiney comme directeur des ventes. Il a ensuite rejoint la DRIRE Alsace puis le ministère de l'Agriculture en tant que directeur des affaires économiques et financières. Il retrouve rapidement le monde de l'industrie en intégrant Matra Défense en 1993. Cinq ans plus tard, à seulement 36 ans, il est nommé CEO de Matra BAe Dynamics par Jean-Luc Lagardère. "Il a été celui qui a pris le risque très lourd de me nommer à la tête d'une nouvelle filiale alors que j'étais encore très jeune et que je n'étais pas un de ses directeurs de premier plan, confiait-il. Je pense qu'il ne l'a pas regretté puisqu'enquite en 2003, j'ai été nommé président d'Eurocopter."

Paul Perié et Emmanuelle Durand-Rodriguez

En photo : Fabrice Brégier (© Rémi Benoit)

En savoir plus. L'ensemble de la nouvelle gouvernance d'EADS annoncé hier

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