DWého placé en redressement judiciaire, les actionnaires se rejettent la faute

La société muretaine de services 100 % web, spécialisée dans le ménage et le repassage à domicile, a été placée en redressement judiciaire le 5 janvier. Le fondateur de la société, Éric Charpentier, qui a démissionné ce lundi matin de son poste de président du conseil d'administration, accuse Generis Capital Partners de l'avoir évincé. De son côté le fonds d'investissement, entré au capital de la société en décembre 2010, se défend et juge un changement de gouvernance nécessaire.
Éric Charpentier, fondateur de dWého (© Rémi Benoit)

Classée à la 43e place dans le classement des entreprises les plus prometteuses de France établi par L'entreprise.com et Ernst&Young, la société dWého, créée en 2007, ne va pas si bien que ça. Elle est ainsi placée en redressement judiciaire depuis le 5 janvier 2012 malgré un chiffre d'affaires 2011 de 2,6 millions d'euros. Pour son fondateur Éric Charpentier, la situation est simple.

"Dès le mois de juillet 2011, nous avions anticipé un manque de trésorerie. La rentabilité prévue au business plan n'était pas atteinte. Le différentiel était de l'ordre de 200 à 300 000 euros. Le fonds d'investissement Generis Capital Partners a alors fait une proposition de refinancement que j'ai refusée car elle était inacceptable. Les conditions étaient difficiles à tenir puisque j'aurais perdu la main. Ils ont toujours dit qu'ils étaient prêts à remettre de l'argent à condition que je sois débarqué."

Face à cette situation, Éric Charpentier fait la démarche d'un dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce de Toulouse le 20 décembre 2011, "pour permettre à la société de s'en sortir sans refinancement. Les clients et les salariés ne s'en seraient pas aperçu et dWého aurait pu repartir."

Désaccords entre actionnaires

La suite intervient le 23 décembre, lors du conseil d'administration, avec la nomination d'Étienne de Scorraille, actionnaire et administrateur de la société, comme directeur général de dWého. Une nomination perçue par Éric Charpentier comme "une prise de contrôle de la part de Generis Capital Partners."

Des accusations rejetées en bloc du côté de Generis Capital Partners.

"Nous n'avons pas du tout pris le contrôle, assurait jeudi dernier Thibaut de Roux, directeur général de Generis Capital Partners, qui gère le dossier dWého. Nous sommes simplement des investisseurs. La société avait besoin de changer de gouvernance pour des raisons de gestion. Éric Charpentier reste président et il est toujours le bienvenu dans la société. Je ne peux pas empêcher Éric Charpentier de parler mais nous sommes plutôt passifs, contrairement à ce qu'il dit. Nous défendons seulement l'intérêt des investisseurs. Il existe un certain nombre de dossiers que l'on doit régler."

Démission d'Éric Charpentier

Finalement, Éric Charpentier a donné sa démission de son poste de président du conseil d'administration ce lundi matin. "Un conseil d'administration était prévu jeudi. Il devait activer des bonds de souscriptions d'actions pour me mettre en minorité. Generis Capital Partners dit que je suis le bienvenu mais ma messagerie professionnelle a été bloquée. Les serrures ont été changées. Je n'ai plus accès à l'entreprise ni aux informations", accuse-t-il.

Interrogé sur les problèmes auxquels fait face dWého, Thibaut de Roux ne veut pas entrer dans les détails. "C'est au nouveau directeur général de parler de ça. (sollicité, Étienne de Scorraille n'a pas donné suite, NDLR). Tout ce que je peux dire, c'est qu'Éric Charpentier a beaucoup de qualités en termes de communication et de stratégie Internet, mais il faut aussi savoir gérer une entreprise. Son ancienne entreprise Vitali avait déjà été placée en redressement judiciaire."

Pour le fondateur de dWého, "c'est un coup bas. Vitali est une société de services à la personne que j'ai créée en 2003 et qui a effectivement été liquidée il y a deux ans. Generis Capital Partners se sert de cette affaire comme d'un prétexte. Il n'y a pas de rapprochement à faire entre les deux sociétés." Il assure cependant avoir d'autres projets. "Aujourd'hui, ma priorité est de redémarrer quelque chose. J'ai une idée que je gardais sous le coude depuis un certain temps. Je vais pouvoir la concrétiser. Il s'agit d'un projet très Internet. Il sera certainement plus visible d'ici deux à trois mois." Éric Charpentier reste cependant actionnaire de dWého. "À eux de convoquer une assemblée générale s'ils prévoient de racheter mes parts", conclut-il.

En savoir plus :
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Plateforme e-commerce agréée par l'État, dWého propose des services de ménage et repassage à domicile en gérant la sélection de la personne, la gestion des plannings, la déclaration d'embauche, le paiement du salaire.

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