1800 m2 sur 3 niveaux, entièrement dédiés aux livres en plein cœur de Toulouse : c'est terminé ! Les 28 salariés de Castéla vivent leurs derniers jours de travail dans la célèbre enseigne. La hausse du loyer ne permet plus à Georges Blanc, le gérant, de s'en sortir financièrement, affirme-t-il. Le propriétaire des murs, Alban Merlin d'Estreux de Beaugrenier, dont la société immobilière est basée à Paris, réclame 800 000 € de loyer annuel. De plus, des travaux de rénovations étaient nécessaires dans la librairie. Combinés à une perte de vitesse du marché du livre imprimé, le calcul est simple : Castéla met la clé sous la porte.
Orange sur les rangs
Alors quel avenir pour cet emplacement stratégique ? Le mystère persiste autour du futur locataire des murs. Pour l'actuel gérant de la librairie, « le propriétaire bailleur se déterminera lui-même sur le, ou les, futurs occupants des locaux libérés. Sa décision ne nous appartient pas. » Chez Orange, dont le nom circule depuis quelques mois (au grand dam de nombreux Toulousains), on confirme « être intéressé » sans plus de précisions. Mutisme également du côté de la mairie : « Je ne sais rien », avoue Isabelle Hardy, adjointe chargée du commerce. « De toute façon c'est une affaire privée », affirme son collègue Arnaud Ernst, manager commerce du centre-ville. Une banque ou encore Starbucks feraient également partie des candidats. Mais toutes les parties prenantes l'affirment : « C'est trop tôt pour en parler. » Ce qui est clair, c'est que la librairie Castelà ferme " définitivement" pour Georges Blanc. Les rumeurs d'une réouverture possible à Labège " sont sans fondement" selon lui.
Concernant le devenir des salariés, Georges Blanc affirme qu'un accompagnement et un suivi personnalisé ont été mis en œuvre pour accélérer leur retour à l'emploi « avec l'aide de la cellule spécialisée de Pôle Emploi, et à partir des nouvelles dispositions des contrats de sécurisation professionnelle».
Des précédents
Le tabac presse, qui vendait également des bandes dessinées sous les arcades du Capitole a fermé définitivement son rideau en 2009. En 2010, c'est le café voisin de Castéla qui a laissé la place à une grande parfumerie. Catherine Aubriet, gérante de la librairie Croc'Notes et vice-présidente de l'association de commerçants de la rue Gambetta (qui englobe les commerces du Capitole), exprime sa tristesse par un sobre « C'est la loi du marché ». Elle évoque cependant le cas réjouissant du Bibent. La brasserie historique située en face de chez Castéla a elle aussi fermée... pour finalement renaitre de ses cendres l'année dernière grâce au chef montalbanais Christian Constant.
Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit
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