Akka Technologies rachète Aeroconseil

Le groupe d'ingénierie et de conseil en technologies poursuit son développement en se portant acquéreur de la société toulousaine Aeroconseil pour un montant resté secret. Le rachat, qui devrait être officiel ce mois-ci, provoque des inquiétudes chez les syndicats. Les directions parlent de stratégies de croissance.

L'autorité de la concurrence française doit donner son accord au rachat d'Aeroconseil par le groupe Akka Technologies dans le courant du mois. Une acquisition stratégique pour les deux entreprises. Pour la société toulousaine, spécialisée dans l'ingénierie et les services au transport aérien, l'enjeu est d'atteindre une taille raisonnable, comme l'explique le président du conseil de surveillance, Eric-Jean Floureusse.

« Nous entretenons des relations privilégiés avec Airbus qui représente toujours l'essentiel de notre chiffre d'affaires. Nous devons satisfaire ce client qui souhaite travailler avec des structures plus importantes qu' Aeroconseil, qui reste une ETI. » En 2010, Aeroconseil a réalisé un chiffre d'affaires de 105,2 M€ avec une rentabilité nette supérieure à 7%. L'entreprise compte 1235 salariés, dont plus de 200 en Allemagne et en Espagne où la société s'est fortement développée depuis des années.

En faisant l'acquisition d'Aeroconseil, Akka Technologies renforce son positionnement dans ces deux pays, ce qui constitue l'un des axes de développement du groupe. Akka se positionne également sur de nouvelles activités et élargit son portefeuille clients. Enfin, grâce au savoir-faire d'Aeroconseil dans le métier du design de cabine de pilotage, Akka proposera désormais une offre aéronautique globale. Pour Akka, qui a réalisé 400 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2010, l'objectif est de devenir l'un des leaders européens dans leur secteur.

« Nous avons aujourd'hui une implantation plus importante à Toulouse avec environ 2 500 personnes, soit 40% de notre effectif », ajoute Bertrand Souharce, directeur régional pour Akka Informatique et Systèmes en Midi-Pyrénées. « Pour mon activité, cela représente un tremplin avec une complémentarité de savoir-faire. Et donc, une possibilité d'élargir mes activités. »

Les syndicats inquiets

Ce rachat d'Aeroconseil n'est pas perçu de la même manière du côté des syndicats. Pour Duc Hoa Le, représentant CFE-CGC, l'inquiétude porte notamment sur de possibles mutations forcées dans le cadre de la mutualisation des services. « Pour ce qui est des emplois, on est un peu dans le vague pour l'instant. Akka aurait déclaré qu'il y avait trop de fonctionnels chez nous », explique-t-il.

Une crainte qu' Eric-Jean Floureusse cherche à relativiser. « J'ai pris cette décision dans un moment économiquement favorable. Mon intention est de pérenniser l'entreprise. Nous étions d'ailleurs sur un plan de recrutement de 250 personnes », insiste-t-il. Il comprend que le changement engendre une appréhension chez les syndicats mais assure que rien n'est prévu dans l'immédiat. « Il est plus simple et plus efficace de se regrouper. Il est évident qu'il y aura une harmonisation de process mais cela se fera dans le temps, poursuit-il. Pour le moment, Akka est plutôt dans une stratégie de croissance. »

Des propos confirmés par Bertrand Souharce, qui a vécu le rachat de Silogic par Akka. « A l'époque, il y a eu centralisation et mutualisation des moyens, c'est certain. Mais ce n'est pas une mesure prévue dans l'immédiat. En revanche, les patrons réfléchissent à une organisation différente. Désormais le groupe compte cinq entités différentes à Toulouse, donc cinq patrons, cinq forces commerciales... Est-ce qu'il n'est pas plus judicieux de fédérer tout ça ? »

Duc Hoa Le, représentant CFE-CGC d'Aeroconseil redoute cette future mutualisation dont les conséquences sont déjà visibles selon lui. « Jusqu'en 2007, Aeroconseil était constitué de 2 sociétés indépendantes avec des conventions collectives différentes. Après la fusion, l'inspection du travail a ordonné en 2010 à Aéroconseil de n'avoir qu'une seule convention collective. Et la société profite de cette occasion et du rachat pour revenir sur certains accords d'entreprise comme la prime d'ancienneté ou la prime annuelle. »

« Cela ne change rien. Nous étions de toute façon en train de fusionner nos deux conventions collectives avec celle d'Akka », répond Eric-Jean Floureusse,pour qui il est plus sécurisant de faire partie d'un grand groupe. « Lorsque l'on est plus grand, on fait plus facilement face aux retournements de situation. »

Paul Périé

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